Chapter 3

1945 Kata
  L’avertissement menaçant de Royce avait fait vivre Morgane dans la peur pendant près de deux jours. Elle sursautait à chaque fois qu’elle le sentait s’approcher d’elle. Le troisième jour, alors qu’elle avait décidé de passer toute la matinée au lit, Felipe, qui lui manifestait sa sympathie, vint la tirer du lit et lui annonça une nouvelle surprenante. Royce lui avait permis de rentrer chez elle. À l’annonce de cette nouvelle, elle resta incrédule et ne voulut même pas en entendre davantage. Elle attendit sereinement le retour de Royce pour l’entendre de sa propre bouche. Revenu le soir, Royce n’avait pas véritablement changé d’avis. Il entra dans la chambre, jeta un regard espiègle en sa direction, puis passa à autre chose. Elle ne put vraiment lui poser cette question qui la maintint éveillée toute la nuit.   Le lendemain matin, il fut le premier à rompre le silence en lui posant cette question : « Combien de temps passeras-tu au chevet de ta mère ? » À cette question, elle comprit que Felipe avait raison. Elle lui dit : « Tout dépendra de l’état dans lequel je la trouverai, mais je resterai entièrement à votre disposition, Royce. » Il sortit de la chambre, monta dans sa voiture et s’en alla travailler.   Le majordome, Felipe, avait préparé une voiture remplie de cadeaux et une poignée de serviteurs pour accompagner Morgane chez les Gilbert.   La belle-mère de Morgane, Juno, se rendit compte qu’elle était rentrée seule et vint l’accueillir avec un air moqueur : « Morgane, tu viens de te marier pour quelques jours seulement, et pourtant tu rentres toute seule à la maison ? Pourquoi es-tu seule ? Est-ce que M. Salvador ne t’aime pas ? Sinon, pourquoi ne t’a-t-il donc pas accompagné auprès des tiens ? »   En regardant le visage peu aimable de Juno, Morgane se sentait consternée. La haine que ces deux se vouaient n’avait plus besoin de se prouver. Juno cherchait par tous les moyens à pousser Morgane à bout, et l’autre ne lui rendait pas la tâche facile non plus…   Morgane était restée silencieuse. Cependant, son père, Bard, prit cela comme un signe que les suppositions de Juno étaient justes. Il prit immédiatement sa fille à part et grogna avec colère,   « Morgane ! Je t’ai envoyée là-bas pour faire plaisir à M. Salvador. Je ne m’attendais pas à ce que tu sois si inutile ! On dirait que l’intérêt de cette famille ne signifie rien à tes yeux. En plus, par ta médiocrité, la maladie de ta mère ne sera plus jamais traitée ! »   Morgane était furieuse en entendant ses paroles. Comment Bard avait-il osé dire qu’il ne traiterait plus la maladie de sa mère ? Cette fois-là, elle ne se retint pas et répondit :   « Papa, tu as dit que tu permettrais à maman de recevoir un traitement aussi longtemps que j’épouserais M. Salvador. Comment as-tu pu revenir sur ta promesse sans me consulter au préalable ? » À ces mots, Bard la regarda froidement et dit : « Morgane, j’ai promis de faire soigner la maladie de ta mère. Cependant, tu ne plais pas à M. Salvador, et cela signifie que la crise à laquelle notre famille est confrontée ne peut être résolue. Et à ce qu’il semble, cela ne te dérange nullement, à moins que je sois le seul à le voir. Ce mariage n’a aucune valeur, alors pourquoi devrais-je payer pour le traitement médical de ta mère ? »   Morgane se laissa emporter par la colère : « Papa, comment as-tu pu ? Quoi qu’il en soit, s’il te plaît, laisse-moi voir maman maintenant, je t’en prie. » Cela ralluma la colère de Bard qui lui dit cruellement : « Tu n’as pas le droit de faire une telle demande ! »   Morgane tombant à ses pieds le supplia en pleurant : « Papa, tu ne peux pas faire ça ! Je suis ta fille ! » Bard resta de marbre et insista :   « Une enfant qui n’apporte aucun bénéfice à notre famille ne mérite pas d’être ma fille. Ne reviens pas tant que tu n’auras pas obtenu la faveur de M. Salvador ! » Bard retourna à sa place et la laissa plantée là ! Il était très en colère et ne voulait plus la regarder.   Morgane serra les dents, puis lui lança : « Qui t’a dit que je n’avais pas obtenu les faveurs de M. Salvador ? Qui t’a dit qu’il ne m’aime pas ? » À cette réponse, Bard se ressaisit et répondit :   « Eh bien, s’il t’aime bien, pourquoi n’est-il pas rentré à la maison avec toi ? » Comme pour l’incriminer davantage, Juno fit une remarque acerbe, essayant d’exposer les mensonges de Morgane. Mais elle poursuivit : « La famille Salvador, dont il est le chef, a tellement d’affaires qui requièrent son attention. Et dans ce cas, comment pourrais-je le déranger avec des affaires aussi triviales ? Nous venons de nous marier, je devrais donc être plus attentionnée envers lui, n’est-ce pas ? » Morgane semblait très calme. Cependant, elle se sentait un peu anxieuse après avoir dit ces mots. Si Royce venait à découvrir ses mensonges, elle ne pouvait pas imaginer les conséquences. Se mettrait-il en colère et la ferait-il expulser de la villa ou alors, la soutiendrait-il ?   Juno refusait de la croire. Quand ils furent seuls, elle lui demanda : « As-tu délibérément dit cela pour tromper ton père, juste pour sauver ta mère ? » Celle-ci ne lui répondit rien. Mais elle alla tout rapporter à Bard.   Initialement, Bard était assez convaincu par les propos de Morgane. Cependant, après avoir entendu ce que Juno a dit, Bard était encore plus furieux, la fit revenir au salon et lui demanda : « Morgane, comment oses-tu me mentir ? »   Morgane était une fille très bien éduquée, jamais elle n’avait menti. Dans cette situation, elle décida de se servir de ce mensonge pour sauver son image. Elle tenta de rassurer son père :   « Père, je ne te mens pas, ce que je te dis est la stricte vérité. » Morgane ouvrit son col calmement, puis elle poursuivit :   « Ces marques rouges sont la preuve que je plais à M. Salvador. Il ne me laisse même pas sortir du lit tous les jours. »   Après avoir dit tout cela, Morgane baissa la tête de honte.   Les marques rouges sur son cou avaient été laissées par la poigne serrée de Royce. À l’origine, il y avait une ligne de marques rouges qui entourait son cou. Cependant, après deux jours, certaines de ces marques s’étaient estompées, laissant derrière elles quelques-unes qui ressemblaient à de multiples suçons. Elle se servit d’elles pour étoffer son mensonge.   Bard regarda attentivement les marques sur son cou, et un regard de joie apparut sur son visage. Il avait devant lui la preuve que Royce aimait effectivement sa fille. Par contre, Juno était pleine de mécontentement, mais elle était restée sans voix.   Morgane poussa un soupir de soulagement quand elle vit qu’ils étaient convaincus par elle.   Tant qu’elle pouvait traiter la maladie de sa mère, elle ne se souciait pas de mentir. De plus, tant que le mensonge n’était pas révélé par Royce, tout le monde penserait que c’était vrai. Pour cette raison, elle était prête à tout. Quand le calme fut précairement revenu, elle fit de nouveau sa demande d’un ton plus posé :   « Puis-je voir ma mère maintenant ? J’ai vraiment hâte de parler avec elle. »   Les deux hypocrites devant elle l’avaient consternée. Maintenant, elle ne se préoccupait plus que du bien-être de sa mère. Juno entreprit de la maintenir le plus loin possible de sa mère, tant qu’elle n’avait pas épuisé contre elle, toutes ses tentatives de dénigrement. Elle lui répondit la première :   « Morgane, ta mère a contracté une maladie infectieuse il y a deux jours. Le médecin a trouvé bon de la mettre en quarantaine en ce moment, donc elle ne peut vraiment voir personne », dit Juno, qui ne voulait en aucun cas rendre la vie facile à Morgane.   Morgane, qui la connaissait très bien, répondit avec anxiété : « C’est absurde ! Ma mère allait bien avant mon départ. Comment pourrait-elle avoir une maladie infectieuse ? Je sais que tu mentes ! Je veux la voir maintenant ! »   Lorsque Bard entendit Junon dire que la mère de Morgane avait contracté une maladie infectieuse, il fut lui aussi stupéfait par l’habilité mensongère de Junon. Cependant, il choisit de croire en Junon. Il réprimanda Morgane en ces termes : « Morgane, pourquoi es-tu si barbare maintenant ? Comment oses-tu parler à ta belle-mère de cette façon ! » En ce moment, Morgane ne pouvait plus contenir sa colère. L’indexant du doigt, elle répondit :   « Papa ! Elle ne mérite pas d’être ma belle-mère. C’est une femme si vicieuse et sournoise. Elle veut tuer ma mère… » Quand Bard vit que la dispute enflammait déjà, il cria :   « Tais-toi ! Tu fais honte à toute la famille ! Est-ce donc là l’éducation que te donne ta mère ? »   Morgane était sur le point de défendre sa mère quand elle reçut une grosse gifle de Bard. Puis, elle tomba sur le sol avec du sang au coin de la bouche. Elle resta allongée sur le sol pendant quelques temps. Puis, elle toucha sa joue enflée et dit calmement :   « Papa, il semble que tu ne veuilles pas obtenir l’aide de la famille Salvador. Puisque tu prends plaisir à te laisser intoxiquer par les paroles de cette… femme, je vais maintenant aller informer M. Salvador que ce mariage, entre les Salvador et les Gilbert, est terminé, alors nous découvrirons lequel perdra le plus. » À ces propos, Bard écarquilla ses petits yeux étroits d’incrédulité. Puis, s’écria vivement :   « Morgane, qu’est-ce que tu racontes ? Si tu oses ruiner ce mariage avec la famille Salvador, je te tuerai de mes propres mains ! »   Morgane le fixa froidement, puis un sourire apparut sur son visage. C’était un sourire mélancolique. Son père venait de dire qu’il allait personnellement la tuer ! C’était une chose absurde et pourtant déchirante à entendre ! Elle comprit qu’elle n'avait aucune valeur, au fond, elle lui dit courageusement :   « Tu as d’abord v***é les termes de notre accord, en m’interdisant de voir ma mère. Donc, je peux tout aussi v****r les termes de notre accord ! » Elle continuait à sourire, bien qu’à l’intérieur, elle se sentait aussi froide que la glace. Bard avait désormais beaucoup de mal à contenir sa colère. Exaspéré, il lui dit :   « Je vais te battre à mort aujourd’hui, et je n’aurais de compte à rendre à personne, fille désobéissante ! » cria Bard.   Bard leva sa main bien haut, et il avait l’air aussi féroce qu’un ours sauvage agité. Sa posture agressive donnait l’impression qu’il voulait réduire Morgane en pièces.   Cependant, alors que Bard était sur le point de la gifler, sa main s’arrêta soudainement en plein vol. Une autre main, plus jeune, mais plus forte, avait saisi la main de Bard et l’avait empêché de frapper Morgane. Qui était celui qui osait s’opposer à sa volonté ?   Bard se retourna pour regarder l’homme qui avait osé l’arrêter. Comment a-t-il osé ? De quel droit ? Cependant, en se retournant, il vit un visage à moitié couvert par un masque argenté. L’homme lui lança un sourire glacial. Ne le connaissant pas, Bard avait tout au moins baissé sa main.   L’homme, le premier prit la parole et demanda : « Donc, vous êtes Bard Gilbert, le père de ma femme ? »
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