Duc, aime-moi

Chapter 2

　　En ce qui concerne les histoires de vampires, Morgane se souvenait que les anciens de sa famille lui racontaient de telles histoires. Cependant, elle ne s’était jamais attendue à ce que ces créatures mythiques existent réellement ! Elle reléguait donc toutes ces histoires dans l’univers des mythes. En ce moment, elle entrait en contact, pour la première fois avec leur monde et pire encore, il y avait un vampire juste là, devant elle ! Royce observait attentivement sa réaction et constata qu’elle semblait assez calme. Cette réaction l’intrigua. Puis il lui demanda :

　　« Tu n’as toujours pas peur ? » Royce attrapa sa taille fine d’un coup de bras, et la force la poussa à s’asseoir sur ses genoux. Avec ses crocs, il toucha sa délicate clavicule. Il lui lança un regard espiègle.

　　Morgane resta incroyablement calme. Elle lui répondit : « Non, je n’ai pas peur… Je te l’ai déjà dit. »

　　Quand il réalisa que la voix de Morgane tremblait de peur, Royce hocha la tête de satisfaction. Simultanément, ses crocs disparurent, et ses yeux sombres retrouvèrent leur vert émeraude d’origine. C’était comme si tout ce qu’elle avait vu auparavant n’était que son imagination. Elle se refusa de croire que c’était vrai.

　　Morgane était toujours prise d’étourdissement. Royce avait de nouveau saisi son cou et la fixait droit dans les yeux. Sa voix était lente et froide comme la glace lorsqu’il demanda : « Pourquoi es-tu venue ici ? Quel est ton but ? Ou alors tu ne veux pas que je le sache ? »

　　Le corps de Morgane tremblait. Se pouvait-il que le plan de son père ait été découvert ? Elle savait qu’elle devait poursuivre sa mission jusqu’au bout pour que son père la laisse en paix et que sa mère puisse avoir droit à un traitement digne.

　　Morgane paniqua. Comment pouvait-elle éviter la question de Royce ?

　　Elle réprima la panique dans son cœur et dit fermement : « Mon père m’a demandé de venir ici pour vous servir. Il ne m’a rien dit d’autre. Voilà toute la vérité. »

　　Les sourcils de Royce se froncèrent de confusion. Plus tôt, il l’avait hypnotisée avec sa sorcellerie. Cependant, son esprit était encore clair et son discours était bien organisé. Cette situation poussa Royce à se remettre en question :

　　« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ne réagit-elle pas comme tous les autres humains ? » pensa Royce.

　　Il fixa les yeux de Morgane et dit de manière tentante : « Maintenant que tu sais que je suis un vampire, dis-moi, quelle était ton intention en venant ici ? »

　　Voyant que Royce ne la croyait pas, Morgane essaya d’être aussi sincère que possible. Elle répondit à nouveau : « Monsieur, je ne me fatiguerai pas de vous dire la vérité. Je suis ici pour vous servir. C’est mon seul et unique but. »

　　Bien ce que Morgane avait dit n’était pas un mensonge cent pour cent, elle se sentait toujours mal à l’aise dans son cœur. Après tout, elle était venue ici avec une arrière-pensée. Elle voulait manipuler Royce pour que son père puisse en profiter.

　　La légende dit que les vampires survivent en consommant le sang frais des êtres humains. Si sa véritable intention était dévoilée, elle était sûre que les crocs acérés de Royce perceraient son corps. Il fallait donc tout faire pour mener à bien sa mission.

　　Royce s’était rendu compte qu’elle était aussi lucide qu’avant, et que son regard était digne de confiance. Il retira soudainement le sourire enjoué de son visage et reprit un comportement froid et glacial comme pour l’éprouver davantage.

　　Cette femme avait été capable de résister à sa sorcellerie. Il semblait qu’elle était bien préparée et plus déterminée que lui. Il la trouvait ainsi particulière, il lui dit en la tutoyant :

　　« Morgane, tu es maintenant ma femme. J’espère que tu apprécieras le temps que tu passeras ici dans cette villa qui en principe, t’appartient désormais », Royce prononça ces mots d’un ton délibéré. Puis, il disparut sur le champ, laissant Morgane debout, hébétée.

　　Morgane était restée là, raide, pendant un long moment. Après s’être assurée que Royce ne reviendrait pas, elle ressentit un grand soulagement. Pourtant, elle était envahie par la peur.

　　Le contrecoup de l’incident la submergea, et des larmes coulèrent sur son visage sans cesse.

　　Cependant, avec le dernier lambeau de résilience qu’elle avait, elle tint bon et ne put pleurer à haute voix.

　　Morgane pensait qu’elle n’avait qu’à se retrouver face à face avec un homme hideux au tempérament v*****t. Hélas, elle se retrouva en fait face à un horrible vampire qui lui fit froid dans le dos ! Ce fut un véritable coup dur pour elle.

　　Morgane n’avait jamais ressenti une telle confusion et un tel désespoir. Mais elle n’avait pas d’autre choix que d’être là.

　　Elle ne savait pas combien de temps elle resterait ici, ou combien de temps elle pourrait rester ici ! Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas se permettre de mourir. Elle devait survivre.

　　Si Morgane mourait, elle n’aurait aucune valeur pour son père. Ensuite, sa mère ne recevrait aucun traitement médical et périrait également. Morgane savait donc clairement qu’elle devait survivre à cette épreuve, par tous les moyens. De plus, elle devait assurer son rôle de Mme Salvador, et bien le jouer !

　　Chaque fois que Morgane pensait à l’état dans lequel se trouvait sa mère, un élan de courage lui traversait le cœur.

　　Cependant, comment réussirait-elle à vivre côte à côte avec un vampire assoiffé de sang ?

　　Morgane avait réfléchi à cette question toute la nuit. Finalement, elle se souvint des histoires que ses aînés lui avaient racontées il y a longtemps. Les contes, auxquels elle-même ne croyait que très peu, disaient qu’empaler un vampire sur un pieu en bois ou lui arracher le cœur pouvait assurer sa mort. Cependant, la disparité de force entre Royce et Morgane était trop importante, rendant ces deux méthodes quasiment impossibles. De plus, si elle assassinait réellement Royce, sa position de Madame Salvador n’existait plus. En plus, il était encore trop tôt pour passer à l’offensive.

　　Finalement, Morgane eut une idée. Elle pensa à une méthode qui pourrait la protéger de Royce, sans le blesser directement. Elle pouvait consommer une plante de verveine.

　　D’après les mythes qu’elle avait entendus, les vampires ne boivent jamais de sang contaminé par la verveine. Si elle pouvait mettre la main sur de la verveine, Morgane pourrait peut-être éviter de se faire s***r par un vampire. Seulement, où trouverait-elle une pante de verveine ? Elle venait à plein de s’installer chez Royce. Elle ne connaissait même pas de quelle mentalité étaient ceux qui travaillent pour Royce.

　　Le lendemain matin, le temps fut étouffant et lugubre, et on eut l’impression de suffoquer. L’humeur de Morgane était tout aussi morne. Après une nuit de contemplation intense, elle était si fatiguée qu’elle n’avait pas l’air bien. Elle demeura encore au lit bien longtemps et personne ne vint l’y chercher. D’ailleurs, qui savait qu’elle était là ? Et pourquoi la chercherait-on ?

　　Finalement, elle se résolut de quitter le lit. Après sa toilette, Morgane s’habilla. Au moment de sortir de la chambre, elle vit un groupe de serviteurs et de servantes tenus sur le seuil de la porte. Il y avait environ une douzaine de personnes.

　　Un homme d’âge moyen avec une cravate s’avança et dit respectueusement : « Bonjour, Madame, je suis le majordome, Felipe. Avant que le maître ne parte aujourd’hui, il nous a expressément demandé de vous servir un repas à votre réveil. » Elle fut heureuse d’apprendre que Royce était parti. Cela lui donnait peut-être la chance de chercher sa plante protectrice. Mais elle simula d’être surprise, puis elle demanda au majordome :

　　« Le maître… a quitté la maison à quelle heure s’il vous plaît ? » Morgane était particulièrement attentive aux allées et venues de Royce. Elle ignora complètement tout le reste de ce que le majordome avait dit. Ce dernier répondit respectueusement :

　　« Oui, le maître a quitté la maison tôt ce matin. Madame, avez-vous quelque chose à lui demander ? »

　　Soudain, une idée traversa l’esprit de Morgane.

　　Comme elle ne savait pas encore comment se procurer la verveine, elle se dit qu’elle devait d’abord essayer de comprendre les goûts et les préférences de Royce. Si elle avait un moyen de le satisfaire, dans ce cas, il ne lui ferait peut-être pas de mal pour le moment.

　　Elle s’arrêta un moment et dit poliment au majordome : « Le Maître et moi venons de nous marier. Par conséquent, je suis encore assez peu familière avec les choses de cette maison. Puisqu’il n’est pas là, j’aurais besoin de vous pour m’aider à en savoir plus, pour que je m’imprègne de ce lieu. »

　　Le majordome acquiesça avec un sourire. C’était son travail après tout. Il emmena Morgane à la table à manger, et commença à lui raconter toutes les affaires de la villa pendant qu’elle prenait son repas.

　　Morgane l’écoutait attentivement cette fois-là. Elle ne se concentrait pas du tout sur son repas. Elle ne touchait à aucun des délicieux mets servis sur la table. Sur ces entrefaits, Royce arriva. Il observa Morgane et Felipe pendant un long moment. L’air distrait de Morgane attira l’attention de Royce. Cela l’intriguait, il croyait que Morgane serait déjà assez épanouie. Quand Morgane estima qu’il avait fini la présentation de la maison. Elle tenta d’en savoir un peu sur Royce, mais elle voulut cacher sa curiosité par des questions indirectes. Elle lui posa ainsi cette question :

　　« Eh bien, s’il y a quelque chose concernant ton mari que tu veux savoir, ne serait-il pas préférable que tu m’en parles directement ? » En ce moment, Royce entra dans la pièce d’un pas gracieux et lança un regard enjoué à Morgane.

　　En entendant la voix de Royce, les mains de Morgane tremblèrent nerveusement.

　　Comme s’il n’avait pas senti son anxiété, Royce se dirigea directement vers elle et plissa les yeux. Il lui demanda :

　　« Votre conversation n’a-t-elle pas déjà durer assez longtemps ? Que veux-tu savoir d’autre ? »

　　Morgane évita discrètement son regard, et ses yeux clignotèrent. Elle dit doucement : « Je voulais savoir quand je pourrais rentrer chez moi. Ma mère est malade et je ne suis pas à l'aise étant loin d’elle. J’aimerais être à son chevet et lui donner des soins. D’autant plus que je ne fais pas confiance à Juno, ma belle-mère. » Quand elle eut fini, Royce esquissa un sourire, puis il la questionna :

　　« Rentrer à la maison ? » Le sourire de Royce devint encore plus éclatant. Puis il poursuivit, « Eh bien, tu n’as même pas encore bien compris la situation ici. Comment peux-tu penser à rentrer chez toi maintenant ? »

　　Morgane fouilla dans son esprit pour trouver une réponse appropriée, mais son esprit se vida sous l’effet de la panique. Son apparition soudaine l’avait désorientée, et elle avait été envahie par l’anxiété.

　　Royce inclina légèrement son corps et s’approcha de l’oreille de Morgane. Son muscle masculin unique était accompagné d’un léger parfum de rose. Il effleura légèrement l’oreille de Morgane, qui se raidit soudainement.

　　Ce fut un geste de flirt, mais tout ce que Morgane entendit, ce fut une voix démoniaque qui lui chuchota : « N’ose même pas penser à tout savoir sur moi ! Sinon, je n’hésiterai pas à mordre ton cou hypnotique et te viderai de ton sang ! »