Mais quelle ne fut pas ma déconvenue, quand, rentrée dans notre logement, je m’aperçus, en ouvrant le livre, que c’était un vieux bouquin latin, à demi pourri et tout rongé aux vers ! Je retournai aussitôt chez Pokrovsky. À peine m’étais-je mise en devoir de replacer le livre sur le rayon que j’entendis dans le corridor un bruit de pas se dirigeant vers la chambre. Il n’y avait pas de temps à perdre, je commençai à me dépêcher. Mais la rangée d’où j’avais tiré le maudit bouquin était si compacte que, ce volume ôté, tous les autres avaient d’eux-mêmes comblé le vide, ne laissant plus de place pour leur ancien compagnon. J’eus beau faire, je ne parvins pas à réintégrer le livre à l’endroit où je l’avais pris. Pourtant je m’épuisais en efforts. Le clou rouillé qui assujettissait la tablette e