Et bien, je ne savais pas.
Je me posais encore la question. Détournant le regard, cette fois-ci vers le hublot regardant les nuages que nous traversions.
Je lui répondis sans le regarder:
- Je ne sais pas H. Je marquais une petite pause; je le cherche encore...
Le lupinus dû sentir le trouble qui m'animait, car face à ma réponse, il ne m'avait pas répondu. J'avais même cru pendant un instant qu'il n'avait pas entendu ma réponse. Jusqu'à ce que je sente une main ferme se poser sur l'avant de mon bras.
Ce qui m'avais fait automatiquement quitté les yeux du hublot pour les poser dans le regard azur, du beau Russe.
- Un jour, tu la trouveras. Me dit-il de sa voix grave et sérieuse; et ce jour-là, je suis certain que tu seras celle que tu as toujours voulu être.
Ces mots me touchèrent en plein cœur si seulement, il savait à quel point je rêverais d'un jour pouvoir être libre.
Oui, libre sous tous les aspects.
Libre de vivre, libre d'exister, libre d'être enfin moi.
Sans prononcer un mot par crainte que mon sanglot ne s'échapper, j'avais simplement opiné de la tête en lui offrant un petit sourire.
Et à cet instant, c'est comme si H, avait pu lire en moi et n'avait pas cherché à approfondir la conversation. Pour mon plus grand bonheur.
La suite du trajet, je m'étais assoupie. Je crois que pendant le vol, ma tête avait brusquement rencontré quelque chose de vraiment dur. J'avais essayé d'ouvrir les yeux, mais une main m'avait de nouveau plaqué sur cette chose dur et ferme.
En me réveillant, j'avais compris que cette chose n'était autre que l'épaule de H. J'avais rougis tellement fort, que je crois que je n'avais plus assez de sang dans mon corps!
J'étais beaucoup trop à l'aise.
Dieu, fait que je n'avais rien fait de trop embarrassant durant mon sommeil, du style : ronfler, baver ou même pire péter !
Mon Dieu, j'en mourrirais de honte si c'était le cas !
Je sentais le regard du lupinus sur moi. Trop honteuse, je n'osais même pas tourner la tête vers lui. Mais il m'y avait obligé lorsqu'il avait pris la parole.
- Tu parles dans ton sommeil, moy malen'kiy. Tu fais des cauchemars? Dit-il l'air toujours aussi sérieux.
- Des cauchemars ? Pourquoi ? Répliquais-je sur la défensive.
- Et bien, tu étais beaucoup agité. Tu prononçais des choses incompréhensibles. Et puis un moment, tu as gémi.
Mon Dieu ! J'étais encore plus devenue rouge ! J'avais gémi ! Non, mais sérieux !
- Pas de cette façon, me dit le Russe amusé; plus comme si, tu pleurais. Où, comme si tu essayais de camoufler tes pleurs.
Un long frisson me parcourut le corps, j'étais maintenant terrifié. Et pour cause. Je me souvenais exactement de quoi j'avais rêvé.
Un long frisson me parcourut le corps, j'étais maintenant terrifié.
Et comme toujours le héros de mes cauchemars n'était autre que Dwayne !
À ce nom, j'avais frissonné une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, mon tremblement avait été visible.
- Nyx, tout va bien ? Me dit H ; tu as des problèmes ? Son ton sérieux me laissait sous-entendre qu'il attendait la vérité.
Mais comment aurais-je pu?
Comment aurais-je pu lui avouer tous mes maux ?
Ça n'était pas son rôle, et puis qu'aurait-il pu bien faire pour moi ? Après tout, on ne se connaissait pas. Il ne me devait rien.
- Non, tout va bien ! Affirmais-je avec un peu trop d'entrain ; un vieux cauchemar, qui a la vie dure. Rien de bien méchant, mentis-je en forçant un sourire.
- Écoute, je sais qu'on se connaît à peine, mais si tu as des soucis, tu peux m'en parler, dit-il comme s'il ne croyait pas en mes paroles.
Oh, que j'aurais aimé H.
Oui, j'aurais aimé pouvoir enfin me libérer de toute cette tourmente. Mais cela voudrait dire que je te mettrais en danger.
Le maître était un être dangereux, entouré d'être encore plus dangereux. Je ne pourrais jamais prendre le risque de l'impliquer au risque qu'il s'en prenne à lui.
Il fallait donc que je sois plus convaincante que ça. J'avais menti toute ma vie, il était temps de mettre à profit toutes mes années d'expériences.
J'arborais maintenant mon sourire le plus faux, mais aussi le plus naturel celui que j'avais toujours face aux autres. Et malgré ça, H, ne semblait pas convaincu. Mais je ne me défilais pas.
- Aucun, je t'assure tout va bien, fis-je tout en évitant de le regarder dans les yeux.
Il allait répliquer, quand la voix de l'hôtesse de l'air, résonnait dans les hauts parleurs de l'avion. Pour nous informer que nous allions atterrir, et qu'il fallait boucler nos ceintures.
Grâce au ciel, c'était tomber à pic!
Après ça, H, n'avait plus dit un mot. Il s'était mu dans son silence la mine renfrognée.
Peu de temps après, nous avions atterrit, et l'atterrissage n'était pas mieux que le décollage. Je crus que mon cœur, allait se décoller tant, j'avais des hauts-le-cœur.
Le lupinus à ma droite, ne m'avait toujours pas adressé un mot ni un regard. Il semblait avoir une bataille et une lutte intérieure dangereuse. Son visage était si fermé que je n'osais pas lui parler par peur qu'il me foudroie instantanément.
H, avait récupéré un sac de sport noir qui lui faisait office de valise de cabine. Nous avions quitté l'avion et nous étions maintenant dans l'aéroport.
Après ce long silence interminable, nous pouvions voir les grandes portes de l'aéroport. J'avais pu récupérer mon unique petite valise. Et H, lui n'avait seulement que ce sac de sport.
Une fois devant les grandes portes, il se tourna vers moi. Et son visage semblait s'être un peu adouci, bien qu'il gardait encore son aspect dur.
- Bon et bien, peut-être à bientôt ? Dis-je mal à l'aise, espérant briser le froid qui s'était installé entre nous.
H, me regardait quelques instants, gardant son air impassible avant de me dire:
- Je ne crois pas. Si nos chemins étaient amenés à se recroiser, ça n'aurait rien de bon pour toi, croit moi.
J'avais haussé un sourcil face à sa réplique.
Qu'est-ce que ça voulait dire ?
- Oh, je vois...
Était la seule chose que j'avais trouvé à dire. Même si soyons honnête entre nous. Je ne voyais absolument rien !
H, émit un petit sourire en coin, comme s'il avait pu percer mes pensées.
- J'ai été ravie de te rencontrer, juste Nyx. Fit-il avec un petit sourire en coin ; et n'oublie pas ce que je t'ai dit. Évite les coins dangereux, comme la Tour!
Et sans crier gare, ne me laissant pas le temps de lui répondre. Il avait tourné les talons, et s'était mêlé à la foule de gens.
Disparaissant, à travers les corps ne devenant plus qu'une ombre dans cet amas de monde.
- Moi aussi. Au revoir juste H... Avais-je chuchoté tout en sachant qu'il n'entendrait jamais ces quelques mots.