Un dîner d'enfer tome 5

Un dîner d'enfer tome 5

book_age18+
9
FOLLOW
1K
READ
dark
drama
tragedy
mystery
like
intro-logo
Blurb

Ce roman débute par le long récit des opérations montées par le Roi des Catacombes, autrement dit roi Mystère, pour faire échapper à la guillotine un condamné à mort innocent. 

Commandant à l'ensemble de la pègre parisienne, ce personnage est tout puissant. Il dispose de moyens financiers illimités et de complices dans tous les rouages de l'Etat. Il s'offre le luxe, en outre, d'inviter à dîner quelques représentants de la bonne société, dont le procureur impérial Sinnamari, le directeur de l'Assistance publique Eustache Grimm et le colonel Régine, afin de leur faire assister en direct à l'évasion du condamné, qu'il ne peuvent empêcher. Le récit voit ensuite le roi Mystère prendre toute son ampleur. L'homme dispose de trois identités : Robert Pascal, un jeune peintre de Montmartre - le comte de Teramo-Girgenti, vieillard aussi richissime que mystérieux - et roi Mystère auprès de ses troupes. Il apparaît petit à petit que cet individu tout puissant poursuit un objectif très personnel: se venger des trois hommes - Sinnamari, Grimm, Régine - qui, dans leur jeunesse, ont séquestré, v***é et provoqué la mort de sa mère et envoyé son père à l'échafaud...

chap-preview
Free preview
Chapitre 1
Le lendemain de ce jour mémorable où le comte de Teramo-Girgenti avait inauguré son hôtel de l’avenue des Champs-Élysées, à deux heures de l’après-midi, Sinnamari se trouvait au Palais de Justice, dans son cabinet. Sur son bureau, le procureur impérial avait, grande ouverte, la lettre qui lui annonçait la visite du roi des Catacombes. Tant d’audace, un si extravagant cynisme eussent pu épouvanter d’autres qui avaient une conscience plus tranquille. Mais c’eût été bien peu connaître cette âme de combat que de la croire émue de ce nouveau et curieux incident. À sa place, quelques-uns eussent pensé que pour user d’une telle menace et l’affronter jusqu’au sein de sa puissance, dans ce palais où tout lui obéissait, il fallait que le fameux bandit fût terriblement armé et sûr de le battre. Or, il ne pouvait venir à l’idée de Sinnamari que quelqu’un fût suffisamment armé contre lui pour vaincre. Même après les avertissements formidables de la veille, même après cette résurrection d’un crime qu’il croyait inconnu des hommes, le procureur ne doutait point de sa force ni de son triomphe final. Et même, en cette minute où il était averti qu’il allait se trouver face à face avec son pire ennemi, car cette lettre n’eût rien signifié si le projet qu’elle annonçait ne devait pas être suivi d’exécution, alors qu’il s’attendait à voir sa porte s’ouvrir devant le fils de celui qu’il avait fait exécuter comme un vil assassin et de celle qu’il avait traitée comme la dernière des filles… Ce n’était point par l’aléa tragique d’une pareille et si imminente rencontre que son esprit était occupé… Certes, s’il n’avait pensé qu’au drame prochain, il n’eût point montré ce sourire, ces yeux en fête, cette démarche « avantageuse », cette fièvre heureuse enfin qui ne lui permettait point de se tenir en place… En vérité, Sinnamari, par son exceptionnelle attitude, manifestait ce genre si spécial de « transport », si nous pouvons ainsi nous exprimer, qui habite le cœur des amoureux avant le rendez-vous qui doit combler leurs désirs… ou après la victoire… Nous pouvons affirmer tout de suite qu’une trop longue expérience des atermoiements décevants auxquels se complaisait Liliane dès qu’il s’agissait de « couronner la flamme » de ce prodigieux magistrat, avait suffisamment instruit celui-ci de ne se réjouir de rien avant que de tenir, pour que nous puissions juger à coup sûr qu’il n’avait tant de joie que pour avoir tenu… Et c’était ainsi. Il avait tenu, cette nuit même… il avait tenu enfin Liliane… Il l’avait tenue autant qu’amant au monde puisse tenir physiquement sa maîtresse… il l’avait tenue comme une chose à lui, et elle l’avait « retenu », lui, comme une chose à elle. Et elle lui avait si longuement et si complètement, ma foi, prouvé son amour, qu’il eût été impossible de comprendre rien à quoi que ce fût s’il avait douté de son amour ! Liliane l’aimait ! Tout lui souriait… N’était-il point armé contre R. C. d’une façon inattaquable avec cette Gabrielle Desjardies, que Dixmer avait réussi à mettre en son pouvoir ? Et le fameux crime d’antan, après tout, était-il démontrable autrement que par l’exhibition du cadavre dans sa propriété de la petite rue des Saules !… Or, où était-il, le cadavre ?… Qui pouvait, en dehors de lui, dire où il était ? Le Teramo ?… La scène de suggestion, lorsqu’il s’était emparé de sa main, lui aurait révélé où était le cadavre ?… Allons ! Allons ! Et puis, même si on savait, il faudrait aller le chercher, le cadavre ! Et il était bien décidé à veiller dessus !… Il était décidé à habiter dessus !… À dormir avec !… Est-ce que Liliane, qui avait eu une si étrange et si inquiétante envie de cette petite maison de la rue des Saules, est-ce que Liliane (qu’il ne pouvait soupçonner une seconde de faire cause commune avec son ennemi depuis qu’elle lui avait donné de si indéniables preuves de son attachement) n’avait point cette idée merveilleuse – elle lui en avait parlé cette nuit encore – d’en faire leur nid d’amour ?… Et tout de suite ?… Dès le soir même, il allait prendre un long congé qu’il avait bien mérité, certes !… Il allait oublier pendant quelques semaines les affaires sérieuses… Il allait s’enfermer avec Liliane dans la petite maison de la rue des Saules !… Et qui oserait alors venir le troubler ?… La morte ?… Quel enfantillage !… Il saurait faire discrètement, lui qui disposait de toute la force publique, veiller sur les vivants qui auraient le mauvais goût de s’égarer du côté de la rue des Saules, et, ceci fait, il répondait du sommeil des morts !… Et que pouvait la mort devant la vie, la vie de Liliane amoureuse ? Il la voyait encore !… Ah ! comme il la voyait ! Telle qu’elle lui était apparue si inopinément dans son appartement des quais… Oui, chez lui ! Chez lui-même !… Elle avait eu cette audace !… Elle lui avait fait cette surprise ! Il venait de rentrer chez lui après cette abominable soirée… Et, dans son bureau, il réfléchissait aux événements, à la conduite à tenir, quand on avait sonné à sa porte. Sa domestique était couchée. Il était allé ouvrir lui-même. D’abord, il ne distingua pas, et puis il ne put en croire ses oreilles, quand elle avait dit : « C’est moi ! » Stupéfait, il ne trouva pas une parole. Elle s’avança. Il referma la porte derrière elle. Jamais elle n’était venue chez lui… Il le lui avait du reste défendu… Quand il revint vers elle… elle était déjà dans le bureau… Elle laissait tomber son manteau… Elle lui apparut telle qu’il l’avait tant désirée, dans sa loge, le soir même. Elle n’avait jamais été si belle… À partir de ce moment, il ne se rappelait plus rien de ce qui avait pu être dit entre lui et elle ! Il ne se souvenait plus que du geste qui lui avait livré cette femme, que de ces bras blancs qui s’étaient refermés si amoureusement sur sa tête. Dans sa chambre à lui, ils s’étaient aimés jusqu’au jour… Ah ! Comment douterait-il maintenant de la passion de cette femme dont, par instant, il s’était cru détesté ? Comment oserait-il encore se plaindre de ce qu’elle l’eût tant fait attendre après tout ce qu’elle venait de lui accorder ? Quelle nuit ! À ce moment, Sinnamari releva la tête d’un geste orgueilleux. C’est dans ce moment – il était deux heures cinq – que la porte de son cabinet s’ouvrit et que son huissier lui annonça : – M. Robert Carel ! Rappelé à la terrible réalité de la minute présente, il s’assit à son bureau et sa main alla tâter dans le tiroir le revolver qu’il y avait déposé. – Faites entrer ! dit-il… Le roi des Catacombes entra. Il salua, enleva son chapeau de feutre, ouvrit son pardessus et, sous ce vêtement, se montra dans le curieux habit noir sous lequel Sinnamari l’avait vu pour la première fois dans le salon Pompadour de la place de la Roquette. L’homme paraissait désarmé. Quand ils furent seuls, R. C. prit le premier la parole. – Je suis en retard de cinq minutes, fit-il… Vous m’excuserez, mais la faute en est à M. Desjardies, que j’ai amené avec moi et qui s’est trouvé mal de joie dans ma voiture quand je lui ai annoncé qu’il allait revoir sa fille… – M. Desjardies !… s’écria Sinnamari. Desjardies est avec vous ?… Vous l’avez amené avec vous ?…

editor-pick
Dreame-Editor's pick

bc

L'Oméga Rebelle

read
10.9K
bc

Tempétueuses Illuminations

read
31.5K
bc

Saga du Loup de la Mort

read
6.8K
bc

Mon boss & moi

read
351.1K
bc

Ma femme divorcée est milliardaire

read
18.6K
bc

J'ai Accidentellement Dormi Avec Le Milliardaire Impitoyable

read
5.2K
bc

Le rejet de Sky

read
2.2K

Scan code to download app

download_iosApp Store
google icon
Google Play
Facebook