Griff
_ C’était sympa. Dit ma cousine en se rasseyant à côté de John.
_ Ouais… Un peu bizarre l’ambiance quand même.
_ De quoi est-ce que tu parles ?
John a sorti ça comme ça. Mais Camille se demande où il veut en venir. En même temps, il me connaît très bien. Et il a vite compris l’attraction qui se jouait entre la nouvelle voisine et moi.
_ De rien…
_ John, de quoi est-ce que tu parles ?
_ Bah… Tu n’as pas été très discret. Dit-il en se tournant vers moi.
_ Hein ???
Apparemment, il n’y a que Camille qui n’y a vu que du feu. Parce que je suis sûr que même Esmée s’en est rendu compte. Durant la soirée, elle m’a regardé à plusieurs reprises et j’ai particulièrement adoré quand elle s’est mordu la lèvre… En y repensant, je sens la bête en moi s’agiter. Je la veux… Et mon autre-moi aussi… Je n’avais pas désiré une femme depuis si longtemps… Mais elle ne semble pas vouloir venir d'elle-même à moi. Et pour une fois, je n’ai pas envie d’utiliser mon influence de loup contre elle… J’ai envie de la conquérir par moi seul.
_ Notre alpha ici présent est attiré par la jolie voisine aux yeux de tigre.
_ Nan !! T’es sérieux !!! Elle te plaît ???…
Je relève la tête vers elle. Oh, oh… Il aurait mieux fait de se taire. Je la vois venir de loin. J’ai intérêt à mettre tout de suite les ola !!
_ Stop Camille !! Tu ne fais rien !! Tu ne dis rien !!
_ Grrr, t’es obligé d’utiliser ta voix d’alpha sur moi !!
_ Oui ! Parce que comme ça, je suis sûr que tu ne diras pas et ne feras pas de bêtises !!
_ Mais, si elle te plaît et que tu es attiré par elle. Ça ne peut vouloir dire qu’une seule chose.
_ Non !!! Ça ne veut rien dire tant que je n’ai rien dit !!! Alors, sois une gentille cousine et tais-toi !
_ Mais…
_ Soit belle et tais-toi. Lui dit John en l’embrassant.
Voilà qui est une manière de la faire taire, et ça semble marcher ? Durant les quelques minutes où je suis encore chez eux, elle ne dit et ne tente plus rien. Je finis par les remercier et pars à mon tour. Regardant vers la maison de cette charmante, délicieuse et désirable petite chose. Je sens que je vais m’amuser durant les prochains jours… Je retourne chez moi et commence à faire des recherches sur la belle Esmée. Sauf que je réalise une chose…
_ C’est quoi son nom de famille ?…
J’appelle Camille et lui demande si elle le connaît. Ne le sachant pas, j’appelle son proprio. Et il me donne le nom qu’elle a mis sur le bail…
_ C’est Esmée Saint-Clair.
_ Saint-Clair ?
_ Oui… Un problème ?
_ Non, non. Aucun… Merci.
Je raccroche et recherche son passé. Rien… Je recherche tous les Saint-Clair. Tous les Esmée. Rien… Cette fille est un véritable fantôme. Rien de rien…
_ Qui es-tu Esmée Saint-Clair ?… Pourquoi tant de mystère ?…
Je n’aime pas ça… Grognant, je quitte mon bureau et m’apprête à aller voir John. Quand je réalise qu’il est plus de 23 heures… Ça peut attendre jusqu’à demain. Je pars me coucher et ce n’est que le lendemain que j’appelle John. Lui demandant de fermer la porte du bureau derrière lui…
_ En quoi est-ce que je peux aider ?
_ J’ai mission pour toi.
_ OK… Je t’écoute.
_ Personne ne doit être au courant. Surtout pas Camille.
_ … D’accord… J’dois tuer qui ?
_ Personne. Mais j’aimerais que tu fasses des recherches pour moi. D’abord au couvent de Sainte Thérèse.
_ Tu veux que je fasse des recherches sur Esmée ?
_ Oui… Il n’y a aucune trace d’elle. J’ai cherché sur Internet. Dans les environs… Aucune école n’a eu d'Esmée Saint-Clair.
_ D’accord.
_ Je veux savoir d’où elle vient. Comment elle a atterri au couvent. Pourquoi elle y est allée. Je veux tout savoir sur elle, jusqu’à sa couleur préférée.
_ OK, je vais voir ce que je peux faire.
_ Reviens avec du concret.
_ D’accord… Tu pourras prévenir Camille de mon départ.
_ Bien sûr.
John me salue et sort de la pièce. Je sais qu’il parviendra à ses fins. Il s'est toujours trouvé ce qu’il faut et parvient à tout dénicher la moindre info…
Esmée
J’ai commencé mon nouveau boulot. J’avoue que je ne suis pas trop ménage, ménage. Mais heureusement pour moi, les sœurs m'ont tout appris.
_ Donc, je vais terminer en bas. Toi, tu pourrais aller remettre des serviettes dans la salle de bain et tu changes les draps du lit. Dit ma collègue.
_ D’accord. C’est où ?
_ Oh, la chambre est en haut à gauche et la salle de bain y est collée.
Alors qu’elle continue de nettoyer les meubles, je prends les serviettes ainsi que les nouveaux draps et je monte jusqu’à la chambre d’une des maisons que l’on doit nettoyer. Quand les sœurs m'ont dit m’avoir trouvé un travail. Je n’avais pas pensé que ce serait femme de ménage. Mais bon, il faut de tout pour faire un monde… J’entre dans la pièce et par poser les serviettes dans la salle de bain. Les déposant sur l’étagère prévue à cet effet. Puis, par refaire le lit…
_ Hey… Au lieu de les mettre sur l’étagère. Tu pourrais m’en passer une, Annie ?
_ … Oh !!! Je suis désolé… Je ne savais pas que vous étiez là…
_ Esmée ??… Qu’est-ce que vous faites ici ?
_ Je…
Je prends une des serviettes et, tout en gardant les yeux fermés, je m’avance jusqu’à sentir sa main saisir la serviette… Puis, je me dirige vers la sortie… Enfin, je crois. Parce que je n’ose pas rouvrir les yeux.
_ Je vais sortir… Je suis désolé…
_ Attention à la…
Il n’a pas le temps d’en dire plus, car je me cogne la tête contre la porte ou le mur…
_ Porte… Est-ce que ça va ?
_ Oui… Désolé.
Je sors comme si j’avais le feu au c*l… Eu, non… Le feu à la maison. Comme s’il y avait le feu…
_ Je laisse les draps sur le lit. Je repasserai plus tard pour le faire.
Je n’ai pas le temps d’atteindre la porte que sa main referme celle-ci. Je me retourne et me retrouve nez à nez avec son torse encore mouillé.
_ Doucement… Je ne voulais pas vous faire peur.
_ Je… Je ne savais pas… Annie ne m’a pas dit que vous seriez dans la maison et…
_ Ce n’est rien. Je vais aller m’habiller. Tu peux faire le lit.
Alors qu’il dit ça, je descends le regard jusqu’au rebord de la serviette. J’ai chaud tout d’un coup…
_ Oui… Eu… Je… J’ai laissé… Le drap.
Il s’éloigne en se retenant de rire et disparaît dans la pièce à côté… Bah oui, pauvre idiote. T’as dû bien le faire rire à jouer les effarouchés comme ça.
_ Mais quelle idiote je suis. Murmurais-je en tirant sur les draps.
Je pose les draps à l’entrée et remets les draps propres. Refaisant le lit, comme me l’a dit Annie. Je reprends les draps sales et sors de la chambre sans attendre. Je descends et rejoins Annie dans la cuisine.
_ Ça a été en haut ?
_ Oui… Oui… Je… J’ai refait le lit et j’ai déposé les serviettes dans la salle de bain.
_ Vu ta tête… Il était là ?
_ Oui.
_ Oh… Il n’a rien dit.
_ Non… Je… Il… Était… Sous la douche…
_ Oh… Tu as dû en avoir plein la vue.
_ Je n’ai pas pris le temps de le regarder. Je suis vite sortie.
_ Ah bon ?… Pourquoi ? Moi, je me serais rincé l’œil.
_ C’est l’alpha !
_ Oh, mais oui… J’avais oublié. Tu as grandi chez les bonnes sœurs, c’est ça.
_ La n’est pas la question !
_ Je parie que tu es encore vierge.
_ Je… Ça ne te regarde pas !!
_ Fait attention, l’alpha adorerait l’idée d’être le premier. Il aime coucher avec toutes les femmes qu’il désire.
_ Je n’ai pas envie de savoir !!
_ Vraiment ?…
_ Tu… Tu as couché avec lui ?
_ Je n’en ai pas le souvenir… Si ça avait été le cas, je l’aurais obligé à m’épouser.
_ … Tu l’aurais obligé ?
_ Bien sûr. Avoir la chance de devenir la femme du chef. Je sauterai carrément sur l’occasion.
_ C’est vache.
_ Peut-être… Mais je n'ai pas envie de récurer les chiottes toute ma vie. Alors, si je peux mettre le grappin sur l’alpha. Je ne m’en priverai pas.
Alors qu’elle rigole à ça. Je vois les yeux de l’alpha se poser sur moi dans le coin du couloir. D’un signe de main, il me fait signe de me taire et de venir jusqu’à lui…
_ Je… Je reviens.
Elle ne cherchait pas à savoir et me laisse aller rejoindre. Il m’entraîne jusque dans le salon et regarde vers l’entrée de la cuisine.
_ Ne lui dit pas que j’ai tout entendu. Je sais déjà pertinemment que les femmes ne veulent que s’unir avec l’alpha.
_ Désolé que vous aillez entendu ça.
_ Ce n’est rien. J’ai l’habitude. Et désolé pour tout à l’heure. Je ne voulais pas vous mettre mal alaise.
_ Oh ce n’est rien… Je… C’était un plaisir… Enfin, non pas que j’ai regardé. J’ai détourné les yeux tout de suite et je n’ai rien vu… Je vous assure et… Je ferais mieux de me taire, parce que je m’enfonce là, je crois.
_ Ah ah, mais non… Que diriez-vous si on faisait comme si de rien était ?
_ Avec plaisir…
_ Tant mieux. Et peut-être pourrions-nous arrêter de nous vouvoyer.
_ Oh… Parce que je vous ai vu nu ?… C’est pas juste pour vous.
_ Comment ça ?
_ Bah, vous voulez passer au tutoiement parce que je vous ai vu dans votre plus simple apparat. Ce n’est pas votre cas.
_ Suggérez-vous qu'il me faut vous voir nue pour que l’on se tutoie ?
_ Oui… J’veux dire, non !! Non… Ce n’est pas une obligation… Et le tutoiement me va très bien.
Là encore, je le vois se retenir de rire. Je viens de me taper la honte !!!
_ Je crois… Que je devrais retourner travailler…
_ Comme tu veux…
Je me pince les lèvres avant de me retourner pour partir. Mais, là encore, il m’interpelle.
_ Dit moi, Esmée… Ça te dirait de visiter la ville… Après ton service.
_ Oh… Pourquoi pas… Ce serait sympa. Eu… En toute amitié ?
_ Bien entendu.
_ Cool. Il me reste deux maisons à faire avec Annie… Disons vers 13 heures 30 ?
_ C’est parfait. Ça me laisse le temps de terminer avec ma paperasse.
_ J’ai repéré un charmant parc. S
_ Je l’aime beaucoup aussi. À tout à l’heure Esmée.
_ À tout à l’heure alpha.
_ Griff. Appelle-moi Griff.
_ Oui… Griff.
Cette fois, je retourne avec Annie et on termine de faire notre travail. Je ne lui parle pas de ce qu’il s'est passé entre Griff et moi tout à l’heure. D’ailleurs, il ne s’est rien passé. Nous n’avons fait que discuter… Et ce n’est qu’une simple promenade entre amis. Oui, une simple promenade entre amis.