I - Les jeux du soleil-2

2674 Words
– Pourquoi ? Pourquoi ? et quel est le résultat de cette démarche ? – Le résultat, monsieur le baron, c’est que votre hôtel est cerné. Douze agents se promènent sous vos fenêtres. Dès que le soleil sera levé, ils entreront au nom de la loi, et ils arrêteront le coupable. – L’assassin de Lavernoux se cache donc dans cet hôtel ? Un de mes domestiques ? Mais non, puisque vous parlez d’un docteur ! – Je vous ferai remarquer, monsieur le baron, que, en allant transmettre à la Préfecture de Police les révélations de son ami Lavernoux, le sieur Dulâtre ignorait que son ami Lavernoux allait être assassiné. La démarche du sieur Dulâtre visait autre chose… – Quelle chose ? – La disparition de Mme la baronne, dont il connaissait le secret par la communication de Lavernoux. – Quoi ! On sait enfin ! On a retrouvé la baronne ! Où est-elle ? Et l’argent qu’elle m’a extorqué ? Le baron Repstein parlait avec une surexcitation extraordinaire. Il se leva et, apostrophant Lupin : – Allez jusqu’au bout, monsieur. Il m’est impossible d’attendre davantage. Lupin reprit d’une voix lente et qui hésitait : – C’est que voilà… l’explication devient difficile étant donné que nous partons d’un point de vue tout à fait opposé. – Je ne comprends pas. – Il faut pourtant que vous compreniez, monsieur le baron… Nous disons, n’est-ce pas – je m’en rapporte aux journaux – nous disons que la baronne Repstein partageait le secret de toutes vos affaires, et qu’elle pouvait non seulement ouvrir ce coffre-fort, mais aussi celui du Crédit Lyonnais où vous enfermiez toutes vos valeurs. – Oui. – Or, il y a quinze jours, un soir, tandis que vous étiez au cercle, la baronne Repstein, qui avait réalisé toutes ces valeurs à votre insu, est sortie d’ici avec un sac de voyage où se trouvait votre argent, ainsi que tous les bijoux de la princesse de Berny ? – Oui. – Et depuis on ne l’a pas revue ? – Non. – Eh bien, il y a une excellente raison pour qu’on ne l’ait pas revue. – Laquelle ? – C’est que la baronne Repstein a été assassinée… – Assassinée la baronne ! Mais vous êtes fou ! – Assassinée, et ce soir-là, tout probablement. – Je vous répète que vous êtes fou ! Comment la baronne aurait-elle été assassinée, puisqu’on suit sa trace, pour ainsi dire, pas à pas ? – On suit la trace d’une autre femme. – Quelle femme ? – La complice de l’assassin. – Et cet assassin ? – Celui-là même qui, depuis quinze jours, sachant que Lavernoux, par la situation qu’il occupait dans cet hôtel, a découvert la vérité, le tient enfermé, l’oblige au silence, le menace, le terrorise ; celui-là même qui, surprenant Lavernoux en train de communiquer avec un de ses amis, le supprime froidement d’un coup de stylet au cœur. – Le docteur, alors ? – Oui. – Mais qui est ce docteur ? Quel est ce génie malfaisant, cet être infernal qui apparaît et qui disparaît, qui tue dans l’ombre et que nul ne soupçonne ? – Vous ne devinez pas ? – Non. – Et vous voulez savoir ? – Si je le veux ! Mais parlez ! Parlez donc ! Vous savez où il se cache ? – Oui. – Dans cet hôtel ? – Oui. – C’est lui que la police recherche ? – Oui. – Qui est-ce ? – Vous ! – Moi ! Il n’y avait certes pas dix minutes que Lupin se trouvait en face du baron, et le duel commençait. L’accusation était portée, précise, violente, implacable. Il répéta : – Vous-même, affublé d’une fausse barbe et d’une paire de lunettes, courbé en deux comme un vieillard. Bref, vous, le baron Repstein, et c’est vous, pour une bonne raison à laquelle personne n’a songé, c’est que si ce n’est pas vous qui avez combiné toute cette machination, l’affaire est inexplicable. Tandis que, vous coupable, vous assassinant la baronne pour vous débarrasser d’elle et manger les millions avec une autre femme, vous assassinant votre intendant Lavernoux pour supprimer un témoin irrécusable – oh ! alors, tout s’explique. Le baron, qui, durant le début de l’entretien, demeurait incliné vers son interlocuteur, épiant chacune de ses paroles avec une avidité fiévreuse, le baron s’était redressé et il regardait Lupin comme si, décidément, il avait affaire à un fou. Lorsque Lupin eut terminé son discours, il recula de deux ou trois pas, parut prêt à dire des mots que, en fin de compte, il ne prononça point, puis il se dirigea vers la cheminée et sonna. Lupin ne fit pas un geste. Il attendait en souriant. Le domestique entra. Son maître lui dit : – Vous pouvez vous coucher, Antoine. Je reconduirai Monsieur. – Dois-je éteindre, Monsieur ? – Laissez le vestibule allumé. Antoine se retira, et aussitôt, le baron, ayant sorti de son bureau un revolver, revint auprès de Lupin, mit l’arme dans sa poche, et dit très calmement : – Vous excuserez, monsieur, cette petite précaution, que je suis obligé de prendre au cas, d’ailleurs invraisemblable, où vous seriez devenu fou. Non, vous n’êtes pas fou. Mais vous venez ici dans un but que je ne m’explique pas, et vous avez lancé contre moi une accusation si stupéfiante que je suis curieux d’en connaître la raison. Il avait une voix émue, et ses yeux tristes semblaient mouillés de larmes. Lupin frissonna. S’était-il trompé ? L’hypothèse que son intuition lui avait suggérée et qui reposait sur une base fragile de petits faits, cette hypothèse était-elle fausse ? Un détail attira son attention par l’échancrure du gilet, il aperçut la pointe de l’épingle fixée à la cravate du baron, et il constata ainsi la longueur insolite de cette épingle. De plus, la tige d’or en était triangulaire, et formait comme un menu poignard, très fin, très délicat, mais redoutable en des mains expertes. Et Lupin ne douta pas que l’épingle, ornée de la perle magnifique, n’eût été l’arme qui avait perforé le cœur de ce pauvre M. Lavernoux. Il murmura : – Vous êtes rudement fort, monsieur le baron. L’autre, toujours grave, garda le silence comme s’il ne comprenait pas, et comme s’il attendait les explications auxquelles il avait droit. Et malgré tout, cette attitude impassible troublait Arsène Lupin. – Oui, rudement fort, car il est évident que la baronne n’a fait qu’obéir à vos ordres en réalisant vos valeurs, de même qu’en empruntant, pour les acheter, les bijoux de la princesse. Et il est évident que la personne qui est sortie de votre hôtel avec un sac de voyage n’était pas votre femme, mais une complice, votre amie, probablement, et que c’est votre amie qui se fait pourchasser volontairement à travers l’Europe par notre bon Ganimard. Et je trouve la combinaison merveilleuse. Que risque cette femme puisque c’est la baronne que l’on cherche ? Et comment chercherait-on une autre femme que la baronne, puisque vous avez promis une prime de cent mille francs à qui retrouverait la baronne ? Oh ! les cent mille francs déposés chez un notaire, quel coup de génie ! Ils ont ébloui la police. Ils ont bouché les yeux des plus perspicaces. Un monsieur qui dépose cent mille francs chez un notaire dit la vérité. Et l’on poursuit la baronne ! Et on vous laisse mijoter tranquillement vos petites affaires, vendre au mieux votre écurie de courses et vos meubles, et préparer votre fuite ! Dieu que c’est drôle ! Le baron ne bronchait pas. Il s’avança vers Lupin et lui dit, toujours avec le même flegme : – Qui êtes-vous ? Lupin éclata de rire : – Quel intérêt cela peut-il avoir en l’occurrence ? Mettons que je sois l’envoyé du destin, et que je surgisse de l’ombre pour vous perdre ! Il se leva précipitamment, saisit le baron à l’épaule et lui jeta en mots saccadés : – Ou pour te sauver, baron. Écoute-moi ! Les trois millions de la baronne, presque tous les bijoux de la princesse, l’argent que tu as touché aujourd’hui pour la vente de ton écurie et de tes immeubles, tout est là, dans ta poche ou dans ce coffre-fort. Ta fuite est prête. Tiens, derrière cette tenture, on aperçoit le cuir de ta valise. Les papiers de ton bureau sont en ordre. Cette nuit, tu filais à l’anglaise. Cette nuit, bien déguisé, méconnaissable, toutes tes précautions prises, tu rejoignais ta maîtresse, celle pour qui tu as tué : Nelly Darbel, sans doute, que Ganimard arrêtait en Belgique. Un seul obstacle, soudain, imprévu, la police, les douze agents que les révélations de Lavernoux ont postés sous tes fenêtres. Tu es fichu ! Eh bien, je te sauve. Un coup de téléphone et, vers trois ou quatre heures du matin, vingt de mes amis suppriment l’obstacle, escamotent les douze agents et, sans tambours ni trompettes, on détale. Comme condition, presque rien, une bêtise pour toi, le partage des millions et des bijoux. Ça colle ? Il était penché sur le baron et l’apostrophait avec une énergie irrésistible. Le baron chuchota : – Je commence à comprendre, c’est du chantage… – Chantage ou non, appelle ça comme tu veux, mon bonhomme, mais il faut que tu en passes par où j’ai décidé. Et ne crois pas que je flanche au dernier moment. Ne te dis pas « Voilà un gentleman que la crainte de la police fera réfléchir. Si je joue gros jeu en refusant, lui, il risque également les menottes, la cellule, tout le diable et son train, puisque nous sommes traqués tous deux comme des bêtes fauves. » Erreur, monsieur le baron. Moi, je m’en tire toujours. Il s’agit uniquement de toi… La bourse ou la vie, monseigneur. Part à deux, sinon… sinon, l’échafaud ! Ça colle ? Un geste brusque. Le baron se dégagea, empoigna son revolver et tira. Mais Lupin prévoyait l’attaque, d’autant que le visage du baron avait perdu son assurance et pris peu à peu, sous une poussée lente de peur et de rage, une expression féroce, presque bestiale, qui annonçait la révolte, si longtemps contenue. Deux fois il tira. Lupin se jeta de côté d’abord, puis s’abattit aux genoux du baron qu’il saisit par les jambes et fit basculer. D’un effort, le baron se dégagea. Les deux ennemis s’agrippèrent à bras-le-corps, et la lutte fut acharnée, sournoise, sauvage. Tout à coup, Lupin sentit une douleur à la poitrine. – Ah ! canaille hurla-t-il. C’est comme avec Lavernoux. L’épingle ! Il se raidit désespérément, maîtrisa le baron et l’étreignit à la gorge, vainqueur enfin, et tout-puissant. – Imbécile… Si tu n’avais pas abattu ton jeu, j’étais capable de lâcher la partie. T’as une telle figure d’honnête homme ! Mais quels muscles, monseigneur ! Un moment, j’ai bien cru… Seulement, cette fois, ça y est ! Allons, mon bon ami, donnez l’épingle et faites risette… Mais non, c’est une grimace, ça… Je serre trop fort, peut-être ? Monsieur va tourner de l’œil ? Alors, soyez sage… Bien, une toute petite ficelle autour des poignets… Vous permettez ? Mon Dieu, quel accord parfait entre nous ! C’est touchant ! Au fond, tu sais, j’ai de la sympathie pour toi… Et maintenant, petit frère, attention ! Et mille excuses ! Il se dressa à demi et, de toutes ses forces, lui assena au creux de l’estomac un coup de poing formidable. L’autre râla, étourdi, sans connaissance. – Voilà ce que c’est que de manquer de logique, mon bon ami, dit Lupin. Je t’offrais la moitié de tes richesses. Je ne t’accorde plus rien du tout…, si tant est que je puisse avoir quelque chose. Car c’est là l’essentiel. Où le bougre a-t-il caché son magot ? Dans le coffre-fort ? Bigre, ça sera dur. Heureusement que j’ai toute la nuit… Il se mit à fouiller les poches du baron, prit un trousseau de clefs, s’assura d’abord que la valise, dissimulée derrière la tenture, ne contenait pas les papiers et les bijoux, et se dirigea vers le coffre-fort. Mais à ce moment, il s’arrêta court il entendait du bruit quelque part. Les domestiques ? Impossible ! Leurs mansardes se trouvaient au troisième étage. Il écouta. Le bruit provenait d’en bas. Et subitement il comprit : les agents, ayant perçu les deux détonations, frappaient à la grande porte sans attendre le lever du jour. – Crebleu ! dit-il, je suis dans de beaux draps. Voilà ces messieurs maintenant…, et à la minute même où nous allions recueillir le fruit de nos laborieux efforts. Voyons, voyons, Lupin, du sang-froid ! De quoi s’agit-il ? D’ouvrir en vingt secondes un coffre dont tu ignores le secret. Et tu perds la tête pour si peu ? Voyons, t’as qu’à le trouver, ce secret. Combien qu’il y a de lettres dans le mot ? Quatre ? Il continuait à réfléchir tout en parlant et tout en écoutant les allées et venues de l’extérieur. Il ferma à double tour la porte de l’antichambre, puis il revint au coffre. – Quatre chiffres… Quatre lettres… Quatre lettres… Qui diable pourrait me donner un petit coup de main ? un petit bout de tuyau ? Qui ? Mais Lavernoux, parbleu ! Ce bon Lavernoux, puisqu’il a pris la peine, au risque de ses jours, de faire de la télégraphie optique… Dieu que je suis bête. Mais oui, mais oui, nous y sommes ! Crénom ! ça m’émeut. Lupin, tu vas compter jusqu’à dix et comprimer les battements trop rapides de ton cœur. Sinon, c’est de la mauvaise ouvrage. Ayant compté jusqu’à dix, tout à fait calme, il s’agenouilla devant le coffre-fort. Il manœuvra les quatre boutons avec une attention minutieuse. Ensuite, il examina le trousseau de clefs, choisit l’une d’elles, puis une autre, et tenta vainement de les introduire. – Au troisième coup l’on gagne, murmura-t-il, en essayant une troisième clef Victoire ! Celle-ci marche ! Sésame, ouvre-toi ! La serrure fonctionna. Le battant fut ébranlé. Lupin l’entraîna vers lui en reprenant le trousseau. – À nous les millions, dit-il. Sans rancune, baron Repstein. Mais, d’un bond, il sauta en arrière, avec un hoquet d’épouvante. Ses jambes vacillèrent sous lui. Les clefs s’entrechoquaient dans sa main fébrile avec un cliquetis sinistre. Et durant vingt, trente secondes, malgré le vacarme que l’on faisait en bas, et les sonneries électriques qui retentissaient à travers l’hôtel, il resta là, les yeux hagards, à contempler la plus horrible, la plus abominable vision un corps de femme à moitié vêtu, courbé en deux dans le coffre, tassé comme un paquet trop gros et des cheveux blonds qui pendaient…, et du sang… – La baronne ! bégaya-t-il, la baronne ! Oh ! le monstre ! Il s’éveilla de sa torpeur, subitement, pour cracher à la figure de l’assassin et pour le marteler à coups de talon. – Tiens, misérable ! Tiens, canaille ! Et avec ça, l’échafaud, le panier à son ! Cependant, aux étages supérieurs, des cris répondaient à l’appel des agents. Lupin entendit des pas qui dégringolaient l’escalier. Il était temps de songer à la retraite. En réalité cela l’embarrassait peu. Durant son entretien avec le baron Repstein, il avait eu l’impression, tellement l’ennemi montrait de sang-froid, qu’il devait exister une issue particulière. Pourquoi, d’ailleurs, le baron eût-il engagé la lutte, s’il n’avait été sûr d’échapper à la police ? Lupin passa dans la chambre voisine. Elle donnait sur un jardin. À la minute même où les agents étaient introduits, il enjambait le balcon et se laissait glisser le long d’une gouttière. Il fit le tour des bâtiments. En face, il y avait un mur bordé d’arbustes. Il s’engagea entre ce mur et les arbustes, et trouva une petite porte qu’il lui fut facile d’ouvrir avec une des clefs du trousseau. Dès lors, il n’eut qu’à franchir une cour, à traverser les pièces vides d’un pavillon, et, quelques instants plus tard, il se trouvait dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Bien entendu – et de cela il ne doutait point – la police n’avait pas prévu cette issue secrète. – Eh bien, qu’en dites-vous, du baron Repstein ? s’écria Lupin, après m’avoir raconté tous les détails de cette nuit tragique. Hein quel immonde personnage ! Et comme il faut parfois se méfier des apparences ! Je vous jure que celui-là avait l’air d’un véritable honnête homme ! Je lui demandai : – Mais les millions ? Les bijoux de la princesse ? – Ils étaient dans le coffre. Je me rappelle très bien avoir aperçu le paquet. – Alors ? – Ils y sont toujours. – Pas possible… – Ma foi, oui. Je pourrais vous dire que j’ai eu peur des agents, ou bien alléguer une délicatesse subite. La vérité est plus simple et plus prosaïque. Ça sentait trop mauvais ! – Quoi ? – Oui, mon cher, l’odeur qui se dégageait de ce coffre, de ce cercueil… Non, je n’ai pas pu… la tête m’a tourné… Une seconde de plus, je me trouvais mal. Est-ce assez idiot ? Tenez, voilà tout ce que j’ai rapporté de mon expédition, l’épingle de cravate. La perle vaut au bas mot cinquante mille francs… Mais, tout de même, je vous l’avoue, je suis fichtrement vexé. Quelle gaffe ! – Encore une question, repris-je. Le mot du coffre-fort ? – Eh bien ? – Comment l’avez-vous deviné ? – Oh ! très facilement. Je m’étonne même de n’y avoir pas songé plus tôt. – Bref ? Il était contenu dans les révélations télégraphiées par ce pauvre Lavernoux. – Hein ? Voyons, mon cher, les fautes d’orthographe… – Les fautes d’orthographe ? – Crebleu ! mais elles sont voulues. Serait-il admissible que le secrétaire, que l’intendant du baron, fit des fautes d’orthographe et qu’il écrivît fuire avec un e final, ataque avec un seul t, enemies avec un seul n et prudance avec un a ? Moi, cela m’a frappé aussitôt. J’ai réuni les quatre lettres, et j’ai obtenu le mot ETNA, le nom du fameux cheval. – Et ce seul mot a suffi ? – Parbleu ! Il a suffi, d’abord, pour me lancer sur la piste de l’affaire Repstein, dont tous les journaux parlaient, et ensuite, pour faire naître en moi l’hypothèse que c’était là le mot du coffre-fort, puisque, d’une part, Lavernoux connaissait le contenu macabre du coffre-fort, et que, de l’autre, il dénonçait le baron. Et c’est ainsi, également, que j’ai été conduit à supposer que Lavernoux avait un ami dans la rue, qu’ils fréquentaient tous deux le même café, qu’ils s’amusaient à déchiffrer les problèmes et les devinettes cryptographiques des journaux illustrés, et qu’ils s’ingéniaient à correspondre télégraphiquement d’une fenêtre à l’autre. – Et voilà, m’écriai-je, c’est tout simple ! – Très simple. Et l’aventure prouve une fois de plus qu’il y a, dans la découverte des crimes, quelque chose de bien supérieur à l’examen des faits, à l’observation, déduction, raisonnement et autres balivernes, c’est, je le répète, l’intuition… l’intuition et l’intelligence… Et Arsène, sans se vanter, ne manque ni de l’une ni de l’autre.
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