Chapitre 1
Axel Adou regarda par la fenêtre. Ce serait une excellente journée comme tant d'autres sous les tropiques. Un ciel dégagé, confirmait déjà cette pensée du jeune homme. Cependant, c'est avec une pointe de tristesse qu'il se souvenait de la visite de Kenza, hier. Elle était venue dans sa chambre individuelle avec un air triste. Axel devina l'objet de cette triste mine: Cédric Aké.
Cédric, Kenza et Axel étaient amis depuis le campus. Cette amitié se fortifiait avec les galères et les joies partagées.
Kenza Mass était ébrié d'Abidjan, une ethnie du Sud de la Côte d'Ivoire, était fille unique de médecins généralistes car très tôt elle avait déjà perdu son grand frère. Elle avait choisi les sciences économiques au grand dam de son père. Elle avait dix-neuf ans. C'était une jeune fille de grande taille avec un teint clair. Elle avait de beaux yeux marron clair cachés par de grosses lunettes de myope avec de des cils démesurément longs. Elle avait un nez aquilin, effilé et de toute beauté. Elle avait de jolies lèvres roses pas trop pulpeuses. Elle était un peu enrobée mais avait une taille fine et possédait une chute de reins renversante avec un cou strié, hérité de sa mère. Kenza avait des cheveux défrisés qui étaient longs. Elle se concentrait sur ses études et n'avait pratiquement pas d'amis en dehors d'Axel et Cédric.
Axel Adou quant à lui était un très beau jeune homme de vingt-trois ans. Très grand, élancé, de teint bronzé et une allure sportive. Il faisait l'unanimité auprès des jeunes filles de la cité. Elles l'avaient élu le mec le plus sexy de la cité. Elles aimaient toutes sa fossette qu'il arborait à la joue quand il souriait.
Axel était abron de Bondoukou, ethnie de l'Est de la Côte d'Ivoire et avait choisi de faire la médecine. Malgré l'enthousiasme féminin dont il faisait l'objet, il semblait tourne vers un rêve intérieur car il ne s'intéressait à aucune fille. Il était le seul confident de Kenza. Cette dernière le considérait comme son grand frère et lui voyait en elle une petite sœur car il était fils unique. Sa mère, veuve a su s'en sortir avec son commerce et aujourd'hui, elle a créé son entreprise d'import export.
Cédric Kouamé, leur ami commun avait vingt ans. Il était baoulé de Yamoussoukro, ethnie du centre de la Côte d'Ivoire. Il n'était pas spécialement beau mais, possédait l'un de ces charmes qui attirait la gente féminine. De taille moyenne, il avait le visage carré et le menton volontaire traversé d'une fossette qu'il arborait fièrement. Il était le benjamin d'une famille de quatre enfants et était choyé par ses parents donc, il avait l'habitude d'obtenir tout ce qu'il voulait sans faire le moindre effort. Il avait du succès auprès des filles, c'est pourquoi, il changeait de copines fréquemment et ne s'attachait pas. Pourtant, c'était un grand bosseur qui était fidèle à ses amitiés. La carrière d'avocat lui allait bien de par son éloquence.
Axel revit la scène d'hier. Kenza était entrée dans sa chambre en pleurs.
- Axel dis moi je suis si bête. j'espérais tant que Cédric me regarderait autrement qu'une amie. je reviens de sa chambre, il était avec une autre fille que celle de la semaine dernière entrain de s'amouracher.
Cela fut débité avec une voix faible et hachée de sanglots.
Axel l'avait consolée et ramenée chez elle puis, avait attendu qu'elle se ressaisisse avant de rentrer chez lui.
Cette relation entre Kenza et Cédric commençait à l'énerver véritablement.
Huit ans plus tard.
Kenza avait fini ses études depuis deux ans et travaillait dans une grande société de communication appelée" Advertising enterprise". Elle y dirigeait le service de gestion de comptabilité. Elle avait acquis de l'expérience et de l'assurance. Cette belle jeune femme de vingt-six ans avait conservé son teint clair. Ses formes avantageuses s'étaient un peu étoffées et sa chute de reins s'était incroyablement accentuée, ce qui lui donnait une démarche sensuelle. Ses tenues pour aller au bureau laissaient apparaître ses jambes au galbe parfait. Maintenant elle portait des lentilles de contact au lieu des grosses lunettes de myope et celles-ci laissaient apparaître ses beaux yeux marron clair. Ses dents disproportionnées laissaient place à de petits nacres bien rangées sur des gencives noires. Tous ses charmes attiraient remarquablement les regards masculins. Kenza était devenue une très belle femme.
Ce matin là, ayant rendez-vous avec le directeur du CHU d'Angré Monsieur Mobio et craignant un retard, elle s'engouffra dans l'ascenseur jusqu'au deuxième étage et bouscula dans sa hâte un médecin qui venait en sens inverse, elle s'excusa tout en pensant à son rendez-vous et ne remarqua pas la perplexité puis l'étonnement du jeune médecin.
Quelques minutes plus tard elle sortit enchantée du bureau du directeur avec un accord signé entre"Advertising enterprise" et le CHU d'Angré.
- Mlle Mass, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Et j'espère que cela permettra une relation plus approfondie, dit Mr Mobio d'une voix enjôleuse.
- Bien sûr, Mr Mobio! Mais je ne vous retiens pas, car, je sais que vous avez beaucoup de de travail. Vous pouvez donc me laisser attendre les ascenseurs. Au revoir, Monsieur Mobio.
Mr Mobio s'éclipsa après avoir été remis à sa place sans demander son reste.
- Excusez-moi, mademoiselle... commença une voix près d'elle.
Kenza se retourna , prête à foudroyer cette personne. Elle se retrouva en face d'un bel homme, très grand et musclé. La blouse blanche qu'il portait faisait ressortir son teint bronzé. Il donnait l'impression d'un fauve au repos, tant ses muscles déliés apportaient à sa silhouette, un rien aristocratique. Elle ouvrit grand les yeux et s'écria toute joyeuse:
-Axel! Axel Adou ! c'est impossible !
Axel resta cloué. Kenza Mass! Elle avait changé ! Il ne la reconnaissait vraiment plus. N'eût été le nom que Mr Mobio avait prononcé dans la conversation, il aurait cru à une vague ressemblance. La jeune fille continuait :
- As tu du temps pour moi ? Nous pouvons aller boire un verre et nous discuterons du bon vieux temps !
- Volontiers, je viens de finir mon tour de garde et je m'apprête à rentrer chez moi. Tu m'y accompagnes plutôt ? As tu une voiture ? Moi je laisse la mienne à la maison quand je suis de garde. Cela m'évite de conduire après boulot parce-que trop épuisé.
- Ok! Pas de problème. Maintenant que je t'ai retrouvé, je ne te laisserai pas partir. Ma voiture est au parking devant l'hôpital.