VI Lorsque vingt ans auparavant, Thélinge ne possédait encore d’autre ressource que le maigre revenu d’un emploi chez un changeur de la rue Turenne, il avait épousé une petite couturière, sa voisine de chambre, à qui venait d’échoir à l’improviste un héritage d’une douzaine de mille francs. Ce mariage fut le dernier chapitre d’un roman commencé sous les toits. La brave fille, touchée au cœur par la vulgaire beauté du voisin, éblouie par l’éloquence avec laquelle, dans sa détresse et du fond de son obscurité, il parlait, plein d’une inébranlable foi dans l’avenir, de ses ambitions et de ses espérances, s’estima heureuse de partager avec lui sa bonne fortune et, en l’épousant, de s’élever au-dessus de sa condition. Pour un pauvre diable qui, depuis longtemps, végétait dans Paris, cherchant