V À la fin de cette belle journée d’hiver, l’oncle Fréminot se promenait à grands pas dans l’unique allée de son petit jardin, un de ces jardins comme il en existait jadis dans tous les faubourgs de Paris et comme on en voit encore aux entours du bois de Boulogne. Celui-ci, situé au fond de Passy et séparé de la rue par une maison de quatre étages, domine la Seine. Le pavillon qu’habitait l’oncle Fréminot dresse en face des coteaux de Meudon ses murs pittoresques et riants, que chaque printemps enfouit sous la vigne vierge et les glycines. De la terrasse sur laquelle il s’ouvre, et qui n’avait, en cette froide saison, d’autre ornement que ses pilastres de vieille pierre brunie et rongée, on découvre, au-delà du fleuve, le carré blanc du Champ de Mars, Billancourt sur la droite, les Inval