Maya
Cela fait neuf ans que ma mère a quitté son premier mari à cause d'une dispute. On ne m'a jamais donné plus de détails sur ce qui s'était passé. J'avais huit ans à l'époque. Je me souviens encore très clairement, je me suis toujours senti à l'aise avec lui.
Bien que je savais parfaitement que Martin n'était pas mon père biologique, je l'ai toujours considéré comme tel. Martin lui avait eu sept enfants avant de rencontrer ma mère ; je les ai toujours considérés comme mes frères. Nous étions une sorte de famille recomposée. Il n'y a jamais eu de discrimination entre nous.
Je me souviens aussi, qu'un jour, ma mère m'a réveillée précipitamment un dimanche matin en me disant qu'on s'en allait ; elle avait déjà fait nos bagages.
Je n'ai jamais compris pourquoi elle avait fait cela.
De fil en aiguille elle a rencontré Jean un an plus tard. Lui, je ne l'ai jamais aimé, depuis le début il ne m'ispirait pas confiance ! Il avait le genre de gueule que les petites filles comme moi n'arrive pas à encaisser. Le parfait profil du pédophile sadique.
Les années ont passé, j'ai bien grandi depuis mais je ne l'aimais toujours pas. Il m'avait trop l'air suspect. J'ai fini le lycée l'année dernière et je suis en première année de fac. J'ai dix-sept ans et dans une semaine j'en aurais dix-huit. J'ai attendu ce moment toute ma vie.
Depuis le lycée, je rêvais d'obtenir mon bac et de me barrer de cette maison de taré en trouvant une université à des années lumières de ma mère et de son deuxième mari, Jean.
Mais je n'ai jamais eu de chance dans la vie. S'en est presque drôle!
Après l'obtention de mon diplôme, j'ai trouvé une université dans une autre ville, très loin de ma mère. J'ai fini mon inscription et tout et tout... p****n j'étais tellement contente c'était comme un rêve. Et comme tout les rêves il a une fin. Et la réalité, fidèle à elle même reviens te narguer.
Deux jours avant mon départ, ma mère m'a annoncé qu'elle venait avec moi et qu'elle a une maison là-bas, où on resterait toutes les deux. Sa décision m'a grave énervée je l'avoue, la seule chose qui me consolait c'était que Jean ne venait pas avec nous. De toute façon ce n'était pas une question, je n'avais pas le choix. Mes espoirs, tous ceux qui m'avaient permis de tenir le coup toutes ses années, venaient à l'instant de s'écrouler !
Je m'apprêtais à emménagé dans ma nouvelle ville, dans ma nouvelle maison, avec ma mère, sans toute fois ressentir l'enthousiasme qui m'avais habité toutes ses années quand je m'imaginais encore innocemment pouvoir échappé à cette femme que j'appelle maman.