LE LIERRE. Oh ! quelle plante singulière Que ce vieux gourmand de lierre, Qui rampe sur d’anciens débris ! Il lui faut l’antique poussière Que les siècles seuls ont pu faire, Pour contenter ses appétits. Oh ! quelle plante singulière Que ce vieux gourmand de lierre ! Dans son domaine solitaire, Tantôt il s’étend sur la terre, Rongeant la pierre des tombeaux ; Et tantôt, relevant la tête, Il grimpe, d’un air de conquête, Au sommet des plus grands ormeaux. Oh ! quelle plante singulière Que ce vieux gourmand de lierre ! Par le cours fatal des années, Les nations sont ruinées, Mais lui, rien ne peut le flétrir. Les plus grands monuments de l’homme, À quoi donc servent-ils, en somme ? À l’abriter, à le nourrir. Oh ! quelle plante singulière Que ce vieux gourmand de lierr