MANUSCRIT D’UN FOU. « Oui, d’un fou ! – Comme ces mots m’auraient glacé jusqu’au fond du cœur, il y a quelques années ! Comme ils auraient réveillé cet effroi qui faisait bourdonner et bouillonner mon sang dans mes veines, jusqu’à ce que mon front se couvrît de larges gouttes d’une sueur froide, jusqu’à ce que mes genoux s’entre-choquassent d’épouvante ! Et pourtant j’aime ce nom maintenant, c’est un beau nom ! Montrez-moi le monarque dont le front courroucé ait jamais causé autant de peur que le regard brillant d’un fou ; dont la hache et la corde aient fait la besogne aussi sûrement que les serres d’un fou. Oh ! oh ! c’est une grande chose d’être fou, d’être regardé comme un lion sauvage à travers des barreaux, de grincer des dents et de hurler pendant les longues nuits silencieuses, et