XXIBeppo fut le premier qui y monta. Debout sur le petit faux-pont de la proue, il tirait un à un de la cale tout le gréement dont nous l’avions remplie : l’ancre, les cordages, les jarres à quatre anses, les belles voiles neuves, les paniers, les capotes aux larges manches ; il faisait sonner l’ancre, il élevait les rames au-dessus de sa tête, il dépliait la toile, il froissait entre ses doigts le rude duvet des manteaux, il montrait toutes ces richesses à son grand-père, à sa grand-mère, à sa sœur avec des cris et des trépignements de bonheur. Le père, la mère, Graziella pleuraient en regardant tour à tour la barque et nous. Les marins qui avaient amené l’embarcation, cachés derrière les rochers, pleuraient aussi. Tout le monde nous bénissait. Graziella, le front baissé et plu