Ils portaient sur leurs bras le poids du Héros ; ils portaient le corps évanoui de Celui qui avait répandu sur le monde la puissance de son âme océanique, la chair mortelle du Révélateur qui, pour la religion des hommes, avait transformé en un chant infini les essences de l’Univers. Avec un frisson ineffable d’épouvante et de joie, tel un homme qui verrait un fleuve se précipiter d’une roche, un volcan se fendre, un incendie dévorer une forêt, un éblouissant météore cacher le ciel étoilé, tel un homme à l’aspect d’une force naturelle imprévue et irrésistible, Effrena sentit sous sa main, passée dans l’aisselle pour soutenir le buste, – il avait dû s’arrêter une seconde, afin de reprendre ses forces qui lui échappaient, et il regardait cette tête blanche appuyée contre sa poitrine, – il sen