Chapitre 3 Les pérégrinations du Maître E xtrait des Mémoires du Chevalier de Burke) Je quittai Ruthven (est-il besoin de le dire ?) avec beaucoup plus de satisfaction que je n’y étais arrivé ; mais soit que je me trompai de chemin dans les solitudes, ou soit que mes compagnons m’abandonnèrent, je me trouvai bientôt seul. Ma situation était fort désagréable ; car je n’ai jamais rien compris à cet affreux pays ni à ses sauvages habitants, et le dernier coup de la retraite du Prince nous avait rendus, nous autres Irlandais, plus impopulaires que jamais. Je réfléchissais à mes tristes perspectives, lorsque je découvris sur la colline un autre chevalier, que je pris d’abord pour un fantôme, car le bruit de sa mort, en plein front de bataille, à Culloden, avait couru dans l’armée entière. C’é