II

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II Il faut pourtant que je vous raconte les antécédents de François et de son oncle. François était le fils unique d’un ancien tabletier du passage du Saumon, appelé M. Thomas. La tabletterie est un bon commerce ; on y gagne cent pour cent sur presque tous les articles. Depuis la mort de son père, François jouissait de cette aisance qu’on appelle honnête, sans doute parce qu’elle nous dispense de faire des bassesses ; peut-être aussi parce qu’elle nous permet de faire des honnêtetés à nos amis : il avait trente mille francs de rente. Ses goûts étaient extrêmement simples, comme je crois vous l’avoir dit. Il avait une préférence innée pour ce qui ne brille pas, et il choisissait naturellement ses gants, ses gilets et ses paletots dans cette série de couleurs silencieuses qui s’étend entre

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