André, charmé de voir les choses s’arranger aussi bien, prit courage et fit lui-même les honneurs de la maison avec beaucoup de grâce. Son père le laissa faire, quoiqu’il jetât sur lui de temps en temps un regard de travers. Le hobereau n’était point avare et voulait bien offrir tout ce qu’il possédait ; mais il voulait le faire lui-même et ne pouvait souffrir qu’un autre fût-ce son propre fils, touchât à une fleur sans sa permission. André conduisit Geneviève à un petit jardin botanique qu’il cultivait dans un coin du grand verger de son père. Geneviève prit tant d’intérêt à ces fleurs et aux explications d’André qu’elle oublia tout le reste et s’aperçut en rougissant, lorsque la cloche du dîner sonna, qu’elle était seule avec lui, que le reste de la société était bien loin dans le fond