XIII Cette sainte confiance donna de véritables remords à André. Il savait bien qu’avec un peu plus de courage il aurait pu s’échapper plus tôt ; mais il n’osait avouer ni son asservissement ni la tyrannie de son père. Déclarer à Geneviève les traverses qu’elle avait à essuyer pour devenir sa femme était au-dessus de ses forces. Bien des jours se passèrent sans qu’il pût se décider à sortir de cette difficulté soit en affrontant la colère du marquis, soit en éveillant l’effroi et le chagrin dans l’âme tranquille de Geneviève. Il erra pendant un mois. On le rencontrait à toutes les heures du jour et de la nuit courant ou plutôt fuyant à travers prés et bois, de la ville au château et du château à la ville ; ici cherchant à apaiser les inquiétudes de sa maîtresse, là tâchant d’éviter les re