L’Emprise de Destin

Chapitre 1-2

Une heure plus tard, Destin retourna en marchant le long de la plage. La sueur imprégnait son T-shirt et il le retira. Il y avait une crique isolée plus loin sur la plage qu’il avait découverte le lendemain de son arrivée. Il se baignerait rapidement avant de retourner chez Kali et Razor.

S’il avait de la chance, Ami serait réveillée et l'attendrait. Sa nièce de quatorze mois s’était entichée de lui. Certes, c’était peut-être tous les jouets qu’il lui avait apportés qui faisaient qu’elle l’adorait, mais Destin n’en avait cure. Il avait prévu un nouveau cadeau pour tous les jours que durerait son séjour. C’était Mabel, une des femmes aux airs de grand-mère qui avait été avec la rébellion depuis le début, qui l'avait suggéré.

Destin traversa la plage vide et pénétra dans un trou au milieu des rochers qui avait été creusé par des siècles de vent et d'eau. L’espace étroit brillait de cristaux naturels propres à la roche. Levant la main, il fit courir le bout de ses doigts le long des rochers. Les cristaux s’illuminèrent à son contact. Il adorerait en ramener avec lui sur Terre pour pouvoir les étudier.

Sa main retomba contre son flanc quand il atteignit l’ouverture qui menait à la petite crique. Par habitude, il regarda autour de lui pour s’assurer que la zone était sûre, puis il se dirigea vers un gros rocher qui émergeait du sable. Il y jeta son T-shirt détrempé de sueur et abaissa son pantalon de jogging. Il en sortit et en secoua le sable avant de le placer sur le rocher à côté de son T-shirt. Craignant de perdre le médaillon qu'il portait, il le fit passer par-dessus sa tête et le glissa dans la poche de son pantalon. Sa main courut le long de l’élastique de son caleçon, mais il ne le retira pas. La vie lui avait appris à ne jamais se faire surprendre le pantalon baissé. On ne savait jamais quand on aurait à se battre, et le faire à poil pouvait présenter une certaine distraction.

Destin se dirigea vers le bord de l’eau et regarda vers le lointain. Les petites vagues roulèrent sur ses pieds et il replia les orteils dans le sable mouillé. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il s’avança lentement jusqu’à ce qu'il ait de l'eau jusqu’à la taille. Inspirant profondément, il plongea sous la vague suivante, se délectant de la sensation rafraîchissante de l'eau qui retirait la sueur de sa peau et refroidissait sa chair brûlante.

Il lança ses bras en avant et ses jambes remuèrent en des battements forts et puissants. L’eau était transparente et il pouvait voir des rides se former dans le sable blanc en-dessous. Il nagea aussi loin qu’il le put avant que ses poumons ne le brûlent et qu’il soit forcé de refaire surface pour prendre une goulée d'air. Il se tourna sur le dos et se laissa flotter, perdu dans ses pensées. La tranquillité du moment, combinée à la beauté et la liberté de simplement regarder les nuages, élimina de son corps les vestiges de la tension avec laquelle il s’était réveillé. Pendant un petit moment, il se retrouva seul dans l’univers, sans nul autre souci.