Chapitre Un Grace: Chaque année, il se pointe. Il vient cinq jours puis disparaît. La même semaine, chaque année, depuis trois ans. Il arrive le dimanche soir et repart le vendredi matin. Il ne me dit presque pas un mot. Il prend les clés de sa cabane en grognant, puis s’enferme pour toute la durée du séjour. Je ne sais pas s’il dort, mange ou autre. Tout ce que je sais, c’est que je ne dois en aucun cas le déranger. Il me l’a clairement fait comprendre avec hargne la première année. Je suis simplement heureuse d’avoir un vacancier. Il ne chipote jamais sur le prix de la cabine, ne me demande jamais rien. Il ne se plaint jamais. Le plus beau, c’est qu’il vient pendant la basse saison, lorsque la fréquentation est tellement réduite que je crains de finir pauvre. Sans abri et affamée.