IIISuzanne était encore pour Jude une simple idéalité. Pourtant le jeune homme n’était pas sans remords en songeant à se rapprocher d’elle. Il était marié, et il redoutait que son affection pour Suzanne ne prit, dans l’intimité, un caractère trop tendre. Peut-être, à bien connaître la jeune fille, se guérirait-il de la passion involontaire qu’il éprouvait. Mais une voix secrète lui disait qu’il souhaitait seulement connaître sa cousine et non pas être guéri. Il jugeait lui-même que cette situation devenait immorale et qu’il ne pouvait pas aimer Sue, étant contraint par la loi à aimer sa femme Arabella, et jamais aucune autre tant qu’il vivrait. Mais il avait beau prier, il sentait qu’il est impossible d’échapper à la tentation, quand on porte au fond de l’âme le désir d’être tenté septant