Le peuple se pressait à toutes les issues, criant à pleins poumons. Une foule hurlante grouillait sur les toitures des palais de justice, présidentiel et national, des églises de la Soledad, de la Merced, des Dolorès du Carmen, des temples protestant et maçonnique, du séminaire, de l’Université, du collège de Sion, de l’Orphelinat, partout enfin où il y avait place pour un manifestant. La population ordinaire de la capitale était doublée, et trente mille voix criaient : – Viva le général La Bareda ! Viva le Liberador des peuples ! Viva notre président. – Mais qu’est-ce qu’ils disent donc ?… fit Armand inquiet. Le président des douze députés de la République s’avança : – Ils disent, illustrissime général, que par ton origine française, tu es latin comme eux, comme nous ; et que l’acclam