Chapitre 1 : Le Compromis Parfait
Sofia
Je me tenais devant le miroir, mes doigts effleurant doucement le satin de ma robe de soirée, observant mes traits dans le reflet. J'avais l'habitude de me voir impeccable, comme une marquise d'antan, mais ce soir, quelque chose semblait manquer. Le mariage avec Gabriel approchait à grands pas, et la vision d’un futur parfait à ses côtés s’était peu à peu transformée en une ombre floue, une question sans réponse.
Je savais que je devais être belle. Gabriel n’avait de cesse de me le rappeler, tout comme mes amis et la société qui nous entourait. Mais plus le temps passait, plus je me sentais comme une pièce dans un puzzle parfait mais dénué d’âme. Je voulais croire que tout allait bien, que le bonheur s’imposait à moi comme une évidence. Mais il y avait une légère insatisfaction, un déchirement que je n’arrivais pas à ignorer.
Je pris une profonde inspiration, tentant de chasser ces pensées, et ajustai une mèche de mes cheveux. Ce soir, tout allait être parfait. Un dîner d’affaires, un moment de plus dans notre routine de couple. Gabriel, son sourire éclatant et ses yeux pleins de promesses, à mes côtés. Et pourtant, un léger malaise persistait dans mon cœur.
Un bruit léger, comme un souffle d’air, fit soudainement vibrer l’atmosphère de la pièce. La porte s’ouvrit, et Gabriel apparut, aussi sûr de lui qu’il l’avait toujours été. Il était magnifique dans son costume sur-mesure, ses cheveux sombres parfaitement coiffés. Lorsqu’il croisa mon regard dans le miroir, il me sourit, et un frisson parcourut ma peau.
« Tu es ravissante ce soir, Sofia. Tu illumines la pièce. »
Il s’approcha de moi et, sans crier gare, déposa un b****r sur mon épaule. Sa chaleur me fit frissonner, mais un élan de doute secoua mon cœur. Pourquoi ce simple geste ne me réchauffait-il plus autant qu’avant ?
Je me tournai vers lui, un sourire fragile aux lèvres, une lumière d’incertitude cachée dans mes yeux. « Merci, Gabriel. »
Nous nous fixâmes un instant, et j’eus l’impression que tout s’arrêtait autour de nous. Dans ses yeux, je reconnaissais la passion et l’affection, mais aussi une forme de distance qui s’était installée insidieusement entre nous ces derniers temps. Un espace que je ne pouvais pas combler, et qu’il semblait ignorer.
« Ce dîner… Ce sera important, n’est-ce pas ? » dis-je doucement, brisant le silence.
Il hocha la tête, le regard brillant de fierté. « Oui. C’est pour nos projets d’avenir. »
Je l’acquiesçai, mais un soupçon d’amertume se mêla à mon sourire. « Nos projets d’avenir… » répétai-je. Je ne savais plus vraiment ce que je voulais. Une vie tracée d’avance, ou un chemin que je pourrais choisir moi-même ?
La porte s’ouvrit de nouveau, cette fois-ci doucement, et un homme entra dans la pièce. Luca. Un regard furtif échangé avec Gabriel, puis il se tourna vers moi. Ses yeux sombres me fixèrent un instant, comme s’il avait vu quelque chose en moi que je n’arrivais pas à saisir. Il y avait dans son regard un mélange de compréhension, de calme et, peut-être, de tristesse. Mais aussi une lueur d’intensité. Quelque chose que je ne pouvais ignorer.
« Salut, Sofia. » Sa voix, grave et rassurante, sembla flotter dans l’air. « J’espère ne pas déranger. »
Je souris, mais il était teinté d’une douce nervosité. Depuis que Luca était revenu dans nos vies, il avait déclenché en moi des émotions que je ne comprenais pas. Des vagues de désir, mais aussi de confusion. Chaque rencontre avec lui me laissait bouleversée et avide de plus. Il avait ce pouvoir tranquille qui me perturbait.
Gabriel, visiblement content de la présence de son ami, se tourna vers moi. « Je vais discuter avec Luca quelques instants. Tu veux bien nous laisser un moment ? » Il me sourit chaleureusement.
Je hochai la tête, bien qu’un frisson d’inquiétude me serra le cœur. Ce soir-là, je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer, mais un pressentiment grandissait en moi. Je me levai, me dirigeai vers la fenêtre et regardai dehors, les lumières de la ville se reflétant sur le verre. Mes pensées étaient confuses, un tourbillon d’émotions mêlées. Le regard de Luca persistait dans mon esprit, comme une caresse douce et insaisissable.
Je me murmurais à moi-même : Que m’arrive-t-il ?
Dans l’autre pièce, Gabriel et Luca parlaient à voix basse, leurs voix filtrées par la porte fermée. L’atmosphère devenait plus lourde, plus électrique. Je savais que quelque chose se tramait. Quelque chose qui allait bouleverser ma vie.
Soudain, la porte s’ouvrit lentement. Luca se tenait dans l’encadrement de la porte, son regard croisant le mien. Il me sourit, un sourire subtil, presque imperceptible, mais chargé de signification.
« Sofia, il y a quelque chose dont je voulais te parler. » Sa voix était basse, chargée d’une tension presque palpable. « Est-ce que tu as un moment ? »
Je sentis une vague de chaleur m’envahir, mais aussi une pointe de nervosité. Il y avait dans sa proposition quelque chose de presque intime. J’hésitai un instant, puis acquiesçai d’un simple mouvement de tête.
Luca s’approcha, ses yeux fixant les miens. Il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit pour que je ressente la force de ses mots non prononcés. Je frissonnai à la proximité de son corps, me rendant soudainement compte à quel point il était difficile de le repousser. La tension entre nous était palpable.
« Sofia… » commença-t-il d'une voix douce, avant de s’arrêter. Ses yeux étaient plongés dans les miens, comme s’il cherchait à lire dans mon âme.
Je déglutis difficilement, mon cœur battant la chamade. Il y avait quelque chose de magnétique dans la manière dont Luca me regardait, comme s’il savait déjà la part de doute qui grandissait en moi, quelque chose que je n’avais jamais osé avouer à personne.
« Que se passe-t-il, Luca ? » murmurai-je, presque à mon insu.
Il me regarda un moment, hésitant, comme s’il était sur le point de briser quelque chose d’essentiel. Puis, avec un léger sourire, il murmura : « La vérité, Sofia, c’est que parfois, l’amour n’est pas ce que l’on croit. »
Et sur ces mots, il tourna les talons et s’éloigna, me laissant seule, le cœur battant fort dans ma poitrine.
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Ce chapitre continue à explorer la tension émotionnelle et la confusion de Sofia, accentuant ses doutes et ses désirs conflictuels face à Gabriel et Luca. La dynamique entre les personnages évolue, et Sofia se retrouve au centre d’une lutte intérieure qui pourrait bien redéfinir son futur.