XIIUn soir que le vieux Brotteaux portait douze douzaines de pantins au citoyen Caillou, rue de la Loi, le marchand de jouets, doux et poli d’ordinaire, lui lit au milieu de ses poupées et de ses polichinelles, un accueil malgracieux. – Prenez garde, citoyen Brotteaux, lui dit-il, prenez garde ! Ce n’est pas toujours le temps de rire ; les plaisanteries ne sont pas toutes bonnes ; un membre du Comité de sûreté de la section, qui a visité hier mon établissement, a vu vos pantins et les a trouvés contre-révolutionnaires. – Il se moquait ! dit Brotteaux. – Nenni, citoyen, nenni. C’est un homme qui ne plaisante pas. Il a dit qu’en ces petits bonshommes la représentation nationale était perfidement contrefaite, qu’on y reconnaissait notamment des caricatures de Couthon, de Saint-Just et de R