VII– Mon ami, lui dit Galeotto le lendemain matin, vous avez été souverainement ridicule hier soir. – Et pourquoi donc ? – Triste, pâle et l’air consterné ! Prenez garde à vous. La princesse est en humeur de se divertir : si vous ne vous amusez pas, vous êtes perdu. – Perdu ! dit Saint-Julien. Comment et pourquoi ? – Pourquoi ? parce que vous l’ennuierez, mon ami. Comment ? parce qu’elle oubliera jusqu’à votre nom. – Où sommes-nous, mon Dieu ? dit Julien en passant sa main sur ses yeux dans un sentiment d’invincible tristesse. Est-ce un rêve que je fais ? Tout est-il donc si changé depuis douze heures ! – Vous ne connaissez pas le monde, reprit le page ; vous ne savez pas qu’il faut ne compter sur rien, être préparé à tout, et posséder vingt habits dans son magasin pour être toujours