L'amour à contrecœur

Chapitre 2

Evana

Je sens quelqu'un me soulever du sol, m’entraînant, je ne sais où. Quand on me repose au sol, la personne retire le sac qu’il avait mis sur la tête…

_ Bonjour.

Face à moi, se trouve un beau et séduisant guerrier. À sa tenue, je me doute qu’il ne fasse pas partie du clan Lovelace. Ses longs cheveux noirs retombant sur ses épaules. Son visage carré semble être taillé dans la pierre. Son nez droit. Sa bouche légèrement pulpeuse et ses yeux si bleus qui ressortent dû à son visage couvert de terre…

_ Vous ne criez pas ?… Vous ne cherchez pas à fuir ?…

_ Pourquoi le ferais-je ? Vous me rattraperiez en un rien de temps.

_ Exacte… Vous êtes bien la servante de lady Liana ?

_ Oui… Pourquoi ?

_ Oh, j’ai cru que je m’étais trompé… Encore une fois… Menez-moi à elle et je vous laisse la vie sauf.

_ Je n’ai que faire de ma vie. Débrouillez-vous !

Qu’importe qu’il me tue. Je sais que mon fils sera pris en charge par ma mère. Du moins, je l’espère…

_ Vous êtes sérieuse ?… Je menace de vous tuer et vous refusez ?

_ Vous me libéreriez plutôt qu’autre chose.

_ Alors là, je ne m’y attendais pas à celle-là… Êtes-vous folle ?

_ Pourquoi voulez-vous que je vous guide jusqu’à lady Liana ?

_ À votre avis ?

_ Vous voulez l’enlever ?

_ Vous semblez maligne… Il est hors de question qu’on laisse ce mariage arriver !

_ Très bien… J’accepte à une condition.

L’homme se tourne vers la gauche et je me rends compte qu’ils sont plus d’un… Deux autres hommes sont sur le côté…

_ Quel est votre condition ?

_ … Que vous tuez mon mari.

_ Je vous demande pardon ???

_ Vous m’avez bien comprise… Tuez mon mari et emmenez-moi avec vous.

Les trois hommes semblent tomber des nues. Ils ne s’attendaient pas à de telles conditions…

_ Que l’on vous emmène ?

_ Oui… Voilà le marché que je vous propose… Vous voulez la lady et moi, je veux quitter ces lieux. Je vous mène à elle. En échange… Vous tuez mon mari… Vous m’emmenez et… Je serai votre femme…

_ Effectivement, elle est folle. Dit l’un des hommes sur le côté.

_ Pourquoi accepterions-nous ça ?

_ Parce que sans moi, vous ne pourrez jamais atteindre ma maîtresse.

L’homme s’éloigne de moi et par discuter avec ses acolytes, parlant assez fort pour que j’entende ce qu’ils se disent…

_ C’est une chance à saisir !!

_ Non, on peut faire autrement.

_ Kenaï, elle accepte de nous mener à elle.

_ Ce n'est pas pour ça que je veux l’épousé !

_ Qu’est-ce que tu risques, à part une belle épouse pour te réchauffer le lit cet hiver.

_ Et elle n’est pas laide. Rajoute le plus jeune.

_ Accepte Kenaï… Pense au clan.

_ … Grrr… Aye… D'accord... Je vais le faire...

Il revient vers moi et me tend sa main.

_ Marché conclut. Tu nous aides à enlever la lady et je m’engage à t’épouser.

Je regarde sa main tendue et lui fais signe de s’éloigner quelques seconds des autres...

_ Je… Puis-je vous parlez seule à seul…

_ Vous acceptez ou non ? Demande l’autre type.

Celui qui s’appelle Kenaï lui fait signe de la main et accepte de s’éloigner des autres, à mon grand soulagement…

_ Quoi d’autre encore ?

_ Je veux me montrer totalement honnête avec vous avant que vous n’acceptiez. Je ne veux pas seulement que vous tuez mon mari et que l’on s’unisse… Je… J’ai un fils… Il n’a que 2 ans et demi et… Je dois également le protéger de la famille de mon mari.

_ Soyez plus précis.

_ Reconnaissait le comme étant votre fils.

_ Pardon !!! Vous êtes encore plus folle que je ne le pensais !

_ Depuis que le petit est né, il crie haut et fort que ce n’est pas son fils !! Il a cherché à plusieurs reprises de s’en débarrasser !! Il l'a déjà cherché à le frapper... Je me suis toujours interposé entre le petit et lui. Mais...

_ Stop… Comment comptez-vous faire croire à qui veux l’entendre que ce garçon est le mien ?

_ C’est simple, je n’aurai cas confirmer les dires de mon époux. Il dit lui-même que j’ai fait la p****n lors du dernier rassemblement des clans.

_ Et c’est le cas ?…

_ Bien sûr que non !!! Je n’ai jamais eu d’autre homme que lui dans mon lit !! Dis-je avec répugnance.

_ Donc, c’est bien son fils.

_ Je ne laisserai pas mon fils aux mains de sa famille !! Vous nous emmenez tous les deux ou pas de lady.

_ C’est du chantage ce que vous me faites.

_ C’est à prendre ou à laisser... Je vous en prie, ce n'est qu'un enfant.

Il regarde vers ses amis dont je vois l’un d’eux… Plus âgé, semble-t-il, acquiescé ? Tandis que l'autre semble amusé...

_ C’est d’accord… J’accepte vos conditions. Ce sera tout ?

_ Oui.

_ Parfait...

Il me tend à nouveau sa main. Mais je la repousse gentiment. Préférant sceller ce marché autrement. Je me rapproche de lui, glissant mes bras autour de son cou, je dépose ma bouche sur la sienne. L’embrassant tendrement, il me rend mon b****r. Resserrent ses bras autour de ma taille. Mon cœur bat à la chamade, partagé entre la peur que j'ai toujours ressentie en présence des hommes et l'excitation qu'il me fait ressentir... Un sentiment plutôt nouveau pour moi et me surprend énormément... Pourquoi je ne le crains pas ?... Pourquoi ne m'effraie-t-il pas ?

_ J’aime beaucoup la façon dont vous scellez notre accord.

_ Et moi, j’aime votre façon de me rendre mon b****r… C’est bien plus agréable que…

Je m’éloigne de lui, reprenant une bonne distance. Je fais peut-être une folie. Quittant les bras bruts d’un homme pour peut-être retourner dans ceux d’un homme bien pire. Et si c’était le cas ? S’il était pire que celui qui me serre de mari actuellement.

_ J’aimerais que vous me fassiez une autre promesse.

_ Quoi encore ?

_ Ce n’est…

_ Pff, allez y tant qu’on y est.

_ Promettez-moi… De ne jamais lever la main sur moi… Ou sur celle de mon fils.

_ Que ?… C’est une promesse absurde !!

_ J’ai besoin de l’entendre.

_ Évidemment que je ne vous frapperai jamais !! Pour qui me prenez-vous ?

_ Pour un homme.

Il me regarde d’une manière étonnée… Mais, voyant mon regard inquiet, il reprend très vite un regard normal… Puis, il acquiesce.

_ Je vous le promets… Et je vous promets de vous protéger vous et le petit.

_ Merci…

Nous retournons auprès des autres, le plus âgé demande comment nous allons procéder.

_ Si vous me le permettez, je vais expliquer la situation à Lady Liana. Il faut agir vite, car son fiancé doit arriver demain ou après-demain. S’il n’est pas déjà là. Tapis dans un coin.

_ Vous êtes folle ? Vous voulez la prévenir !!

_ Elle est aussi réticente que vous à épouser cet homme. Si je lui dis que vous allez la libérer des griffes de cette brute, elle me suivra sans encombre. Mais avant, je dois récupérer mon fils et vous devez tuer mon mari.

_ Votre fils ? Quel fils ? Il n’était pas question d’un fils ?

_ J’ai accepté de reconnaître son fils comme étant le mien.

_ Kenaï, tu es devenu fou ?

_ Ce n’est qu’un gosse.

_ Un enfant dont le sang est lié au clan Lovelace !!

_ Je ne le laisserai pas derrière moi !!

_ Donaï, j’ai accepté…

Il semble réfléchir et fini par acquiescer. Je retourne jusque chez moi, Kenaï et le plus jeune des deux types avec lui me suivant discrètement. Je vais jusque chez ma mère et lui explique avant que mon père ne revienne.

_ Tu es sûr de toi ?

_ Maman, chaque jour son pire. Il finira par le tuer et moi avec...

_ Très bien… Il s'est endormi.

Je m’avance jusqu’à l’arrière de la maison et prends mon fils dans mes bras. Endormi comme un petit ange. Je dis adieu à ma mère et sors. Confiant mon fils au plus jeune.

_ Et s’il se réveille ?

_ Dites-lui que vous êtes là pour le libérer du dragon.

_ C’est comme ça qu’il nomme son père.

_ … Aye. On vous attend au point de rendez-vous.

_ Si nous tardons à revenir, emportez le petit jusqu’au château et présentez-le à notre père comme étant mon fils.

_ Tu ne lui feras jamais croire une chose pareille.

_ Bien sûr que si, je ne me souviens même plus du dernier rassemblement.

_ Donaï va détester mentir à père.

_ Ce ne sera pas lui qui ment. Ce sera moi et c’est pour la bonne cause…

Je les regarde tour à tour. Ce ne sont pas seulement des compagnons de route, ce sont des frères… Trois frères ?… Je comprends mieux leur complicité expressive…

_ Maintenant ma jolie guidez-moi jusqu’à la lady.

_ Han han, vous tuez mon mari d’abord.

_ Grrr, et où est-ce que l’on peut le trouver votre cher mari ?

_ À cette heure-ci, il doit être en train de cuver derrière la taverne.

_ Alors allonsy.

Je l’entraîne jusqu’à la taverne et lui montre lequel est mon mari. Comme chaque soir, il boit plus que ce qu’il ne devrait. Son visage est encore plus cramoisi que d’habitude.

_ Je vais voir pour le faire sortir. Vous attendez dans l’ombre là-bas.

_ Vous êtes sûr ?…

_ Oui, oui, je connais un bon moyen de le faire sortir de son trou.

_ D’accord… Mais pas d’imprudence.

Il s’éloigne et disparaît dans la nuit. Moi, je prends mon courage à deux mains et entre dans la taverne, allant directement voir mon mari…