Un engagement pour se sauver

Chapitre 8.1

Hugo

Mon téléphone sonne et me tire de ma comptabilité. Et oui, c'est bien relou à faire, mais je n'ai pas le choix si je vais m'assurer que tout roule. Et je préfère le faire le soir pour ne pas empiéter sur ce que j'aime vraiment faire en journée. Et des fois, je me couche tard, heureusement que j'ai des conquêtes qui arrivent à me sortir de cette routine pas très agréable.

Je grogne et passe une main sur mon visage. Je consulte mon téléphone et découvre que c'est Lya qui m'appelle. Je souris et je décroche.

-Mio tesoro. Qu'est-ce qui t'amène à m'appeler à... 1 h 30 du matin ? Dis-je d'un froncement de sourcils.

-Hugooo. Tu me manques si tu savaaais, dit-elle d'une voix beaucoup trop joviale.

Eh bien, elle n'est pas dans son état normal de ce que je constate. J'entends une musique lointaine et des voix. Ne me dites pas qu'elle est en boîte ? D'où son état d'ébriété avancé.

-Oui es-tu Lya ? Dis-je d'une voix sèche.

Je sais qu'elle peut rapidement faire des conneries comme retourner parler à son ex. Et ça, c'est hors de question qu'elle retourne avec ce c*****d qui ne fait que se servir d'elle. S'il pense que je n'ai pas remarqué son petit manège. Il l'a manipulé, mais quand j'ai vu comment elle était avec lui, je n'ai pas voulu lui faire du tort pour rien sachant tout ce qu'elle a vécu et par où elle est passée.

-Où suis-je ?

Elle rigole toute seule. Elle est bourrée. Génial. Je n'aime pas quand elle se met dans cet état-là. C'est très rare qu'elle boit et peut-être qu'elle va encore plus mal que je ne le pensais.

-Dans quelle boîte de nuit es-tu ?

Je commence à perdre patience et j'ai peur qu'elle fasse une connerie qu'elle risque de regretter.

-Ho, je ne sais plus. Oups, je dois aller aux toilettes. Ciao, dit-elle d'un petit rire niais.

Elle raccroche et je me frotte le visage en géolocalisant son téléphone. Elle ne se trouve pas loin de chez elle et d'Innaya. J'imagine qu'elles sont ensemble et qu'Innaya s'est trouvé un homme et la laisse tomber. Je vais lui en toucher deux mots à elle aussi.

Je prends mes clés de voiture, et roule en direction du bar. Je me gare au plus vite sachant que je sais qu'elle ne sera presque pas capable de marcher. On va aller au plus simple pour elle comme pour moi.

J'entre dans le bar les mains dans mon bas de costume. Je ne me suis même pas changé. Les regards se tournent vers moi et plus particulièrement des femmes. Sauf que ce soir, je n'ai pas forcément la tête à ça. Mes pensées sont dirigées vers Lya et savoir si elle va bien.

Je la vois finalement au bar en train de rire aux blagues du barman avec un énième verre dans les mains. Je souffle et m'approche d'elle.

J'attrape son verre alors qu'elle l'approche de ses lèvres. Elle se retourne et fronce les sourcils, ses yeux brillants.

-Qu'est-ce que... tu fais là ?

Ses joues rosées et sa bouche boudeuse me font face et je me demande comment son mec a pu le tromper. C'est une belle femme personne ne peut le nier même moi. Malheureusement, c'est mon amie et je ne veux en aucun cas briser ça. Et puis elle recherche du sérieux alors que moi, j'ai toujours été un coureur de jupons et je ne compte pas changer maintenant. Je ne suis de toute façon pas amoureuse d'elle, ce n'est qu'une simple amitié entre nous.

-Je suis venue te chercher. Tu es bien assez bourré pour continuer cette soirée. Où est Innaya ? Elle t'a laissé toute seule encore une fois ?

Elle hausse les épaules et s'accroche à moi pour récupérer son verre que je place au-dessus de nos têtes pour qu'elle ne puisse pas l'atteindre.

-Allez laisse-moi finir ce verre et je te promets qu'après, on pourra s'en aller. En plus il est trop bon et je ne veux pas le gâcher. Pense à ceux qui n'ont rien à boire et à manger sur terre. Innaya doit sûrement être en train d'enflammer la piste de danse avec un bel homme à ses côtés. Elle au moins à la chance d'avoir une belle vie.

-Tu as une belle vie mio tesoro mais tu n'as juste pas encore trouvé le bon homme. Ne désespère pas à cause de cet enfoiré. Il ne te méritait visiblement pas assez. C'est une bonne chose que tu l'aies apprise maintenant avant que vous ayez concrétisé tes projets.

Elle soupire visiblement pas satisfaite de ma réponse et tente une nouvelle fois d'attraper le verre, mais elle se rattrape in extremis à ma chemise. Je glisse un bras autour de sa taille pour la maintenir contre moi et qu'elle ne tombe pas une nouvelle fois. Ce n'est pas le moment d'aller à l'hôpital. Ce n'est jamais le moment pour ça et ce n'est pas agréable. La dernière fois était suffisante même si c'était pour une autre raison.

-S'il te plait. Laisse-moi le finir. Tu ne peux pas m'empêcher de bien vouloir m'amuser pour une fois. Personne ne te dit rien quand tu sors voir d'autres filles alors, tu me laisses aller en boite avec ma meilleure amie et de consommer autant d'alcool que je veux. Je veux vivre ma vie comme je l'entends, sans que personne prenne de décision à ma place. Est-ce que tu peux le comprendre ? Dit-elle les yeux plissés, signe d'agacement.