Chapitre 2

1483 Words
Cassandra Cela fait presque deux heures que nous roulons et le silence est tel que l’on pourrait entendre une mouche volée. Sauf que là, en l’occurrence, les mouche se sont transformés en moustique… Et celle-ci s’amuse à vouloir me piquer. _ Tenez... Mettez ça sur vous. Dit-il en se penchant vers la boîte à gants et en y sortant un tube. _ Qu’est-ce que c’est ? _ Un répulsif naturel. Mettez-en quelque goût derrière vos oreilles et un peu sur vos poignets. Mais attention, l’odeur est assez forte. Donc allez-y mollo. _ Ça ne sent pas tant que ça… _ …... J’ai l’odorat très sensible. Son truc est vraiment efficace. Je ne suis plus embêté… Mais maintenant, le silence est encore plus pesant… Je me décide à sortir mon téléphone et sans surprise, je découvre qu’il n’y a aucun réseau… Génial, et comment est-ce que je fais moi, pour tenir ma sœur informée ?… _ Ça ne m'étonnerait que ton machin fonctions. Ce truc, ici, c’est la m***e. _ … Ce truc s’appelle un téléphone. Et c’est plutôt ici que c’est la m***e. _ On est dans le désert, chérie. Tu t’attendais à quoi au juste. _ Ne m’appelez pas "Chérie" !! Je ne suis pas votre chérie !! _ Ça, ça ne risque pas. _ Qu’est-ce que vous voulez dire ? _ … Ça veut dire exactement ce que ça veut dire... Ça ne risque pas. _ Oh… Je vois. Vous êtes gay ? _ Ah, parce qu’un homme ne vous trouve pas à son goût, il est gay ? C’est bien les paroles d’une Géraldine de la ville, ça. _ C’est quoi aux justes une Géraldine ? _ C’est ce que vous êtes. Une femme. Une Géraldine, c’est une femme. _ De toute façon, même si j’étais à votre goût. Rien ne se passerait entre nous. Vous n’êtes pas le genre d’homme avec qui j’aurais envie de tenter quoi que ce soit. OH la menteuse !!… Me dit ma conscience. Je la fais taire tout de suite. Ce mec est un type dangereux ! Lucie ne m’aurait pas dit de me méfier, si ce n’est pas le cas… Donc, reste sur tes gardes ma fille… _ Et quel est votre genre d’homme ? Oh, oh, là... J’avance sur un terrain glissant… _ Eu… Cela ne vous regarde pas… _ J’imagine le mec. Blond aux yeux bleus… Travailleur avec un costume. _ Pas du tout… Vous êtes complètement à côté de la plaque… _ Vraiment… Vous les préférez peut-être grands, costaux avec une virilité à tomber… _ Oui, et les yeux verts tant que vous y êtes. Vous êtes en train de vous décrire ! _ Non… Vraiment… Je râle et ne cherche pas à lui répondre… Puis, après tout. Pourquoi serais-je la seule à être déstabilisé ?… _ En tout cas, je sais pourquoi vous dites ça... Parce que vous, vous devez les aimer grandes et fines. Je suppose blond avec de gros seins. Comme tous les pauvres mecs de cette planète !! Je dis ça en croisant les bras. Car je suis tout l’opposer de ça. Je ne suis pas très grande, à peine 1,65 m. Je ne suis pas mince… Je ne dirais pas non plus que je suis grosse. Je suis bien là où il faut.… J’ai les cheveux noirs et pour moi, mon seul atout, ce sont mes yeux. Ils sont d’un gris clair. Une couleur aussi rare que ses yeux vert profond… _ Je n’aime pas la grande femme… Je n’aime pas particulièrement les blonds. Et la couleur des yeux n’a pas d’importance pour moi. _ Vraiment ? Moi, c’est ce que je préfère… Je veux dire, que les yeux d’une personne sont le reflet de son âme. _ … Joliment décrit… Je ne réponds pas plus que lui et tourne la tête vers l’extérieur. Il fait une chaleur étouffante dans ce véhicule. Que si je le pouvais, je retirerais bien ma veste. Mais avec ce type à mes côtés, je préfère m’abstenir… Le reste de la route se fait toujours dans ce silence insupportable pour moi. Je déteste ça… Vers midi, nous nous arrêtons à la première ville. Il m’indique un restaurant et me demande d’aller passer commande. Le temps qu'il décharge sa première livraison. _ Mais, je vous commande quoi ?? _ Dit que Tee, prend comme d'hab. _ OK… J’entre et me dirige vers la femme. Celle-ci me regarde comme si j’étais un moucheron… Quelle délicatesse… _ Qu’est-ce que je vous serre ? _ Eu… Qu'y a-t-il dans vos pains de viande ? _ … De la viande. _ Oui, j’entends… Mais quel type de viande. _ … Vous avez le choix entre bœufs, poulet et kangourou. _ Poulet… Oh et Tee prendra comme d’habitude. _ Tee, cette vielle canaille est dans le coin ? _ Oui, il effectue une livraison. Puis, il devrait me rejoindre. _ OK… Aller vous installer. Je vous apporte ça. Elle me tourne le dos et part en cuisine. Je prends la première table de libre que je vois et m’y installe… J’attends une bonne demi-heure avant d’être servie. Et bien sûr, cela correspond à l’arrivée de Monsieur Sweet. Travis La livraison faite, je m’en vais rejoindre mon étrange compagne de route. Cette fille est un vrai mystère. Que fait-elle ici ? Pourquoi vouloir aller à Pricht, sachant qui en sont les habitants ? Est-ce qu’elle le sait ?… Et elle ? Qu’est-ce qu’elle est, au juste. Je sens bien qu'il y a quelque chose de différent en elle… Mais j’ignore quoi. Elle dégage un petit truc. Ce je-ne-sais-quoi, qui me donne des envies vraiment particulières… _ Ce n’était pas trop long. Dis-je en m’asseyant en face d’elle. Elle sursaute, ne m’ayant pas entendu arriver. Elle me regarde de ses grands yeux gris. Ils sont d’une couleur changeante, tantôt gris clair comme le calme avant la tempête. Tantôt, gris sauvage, comme après une tempête de tous les temps. Ses longs cheveux, qui lui tombent en cascade dans le dos, sont d’une couleur d'un noir intense. Elle est ni trop grosse, ni trop mince, d’une silhouette juste ce qu’il faut là où il faut. De taille moyenne, elle a un visage d’ange que l’on ne peut oublier… Elle est parfaite, contrairement à ce qu'elle pense d'elle-même... _ Non… Mais est-ce que les gens d'ici, sont-ils tous aussi… Aussi aimable qu’un chat face à une piscine ? _ Ils sont plus ou moins aimable habituellement... Pourquoi dites-vous ça ? Elle ne dit rien, se contentent d'oser les épaules, tandis que Samia nous apporte notre plat. Elle arrive avec son sourire et ne daigne même pas accorder un regard à Cassy. Je comprends ce qu’elle veut dire… _ Voilà pour toi mon petit chou. Bon appétit, Tee… _ Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne suis pas seul… Il ne faudrait pas que les étrangers pensent que nous sommes des sauvages qui ne savent même pas dire bonjour poliment à sa clientèle. _ … Bonjour mademoiselle, je vous prie de m’excuser. Je ne vous avais pas vue… _ Oui, ce n'est pas comme si c’était moi qui avais passé commande… Samia lui sourit aussi aimablement qu’une hyène et s’en retourne auprès d’autres clients. _ Désolé pour ça. Ils n’ont pas l’habitude de voir des étrangers aussi jolis. _ Est-ce une raison d’agir comme tel. _ Non… Alors, pourquoi Pricht ? _ Je dois y retrouver ma sœur. _ Votre sœur vit à Pricht ? Depuis longtemps ?… _ Eu… Elle y est partie voilà six mois pour son nouvel emploient. Et elle m’a dit qu’elle devait me voir en face et qu’elle avait quelque chose d’important à me dire. Elle aurait pu me le dire par téléphone. Mais non, mademoiselle veut me le dire de vive voix… _ Ça n’a pas l’air de vous enchanter. _ Non, parce que je déteste l’avion. Je déteste les bus et je déteste les voyages qui durent une éternité !! Elle aurait très bien pu venir ou me le dire… _ Par téléphone… Vous avez une idée de ce qu’elle veut vous dire ? _ Pas la moindre du monde. Je sais juste qu’elle s’installe définitivement à Bricht… _ Pricht. _ Oui, peu importe… Et qu’elle adore, son travail. Qu’elle y a rencontré un type, je cite, "tout à fait adorable, charmant et très, très mignon"… Ce sont ses mots à elle, pas les miens. Bref, à mon avis, je vais encore la trouver soit fofolle, soit en pleurs. Je la regarde d'une manière non surprise de ce qu'elle pense qu'il pourrait arriver à sa sœur. Si elle savait ce qui l'attend, elle ne dirait pas ça. J’en conclus qu’elle ne doit pas vraiment savoir qui vit là-bas. Pourtant, je suis sûr qu’il y a quelque chose d’étrange chez elle… Peut-être que je peux découvrir ce que c’est durant notre voyage…
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