Chapitre XIILa lettre de Pauline de Valserres n’exagérait rien. M. de Valserres était, en effet, parti pour Londres, en proie à une vive agitation. Ainsi qu’il l’avait dit à son gendre futur, le banquier jouait le jeu des millions avec une grande hardiesse. Les tranquilles opérations de la banque classique n’allaient point à sa nature fougueuse, et la guerre d’Amérique lui avait fourni l’occasion d’entreprendre, de concert avec deux grandes maisons de banque anglaises, de vastes opérations qui, si elles réussissaient, devaient quintupler sa fortune. Ces deux maisons, dont l’une était à Liverpool, l’autre à Dublin, avaient à Paris, auprès de M. de Valserres, un représentant unique, de même que le banquier en avait un auprès d’elles. Or, le matin même de ce jour, le banquier avait reçu un