II
La pluie, fouettée par le vent du nord, tombait à torrents sur les grands bois qui s’étendent entre la Vendée et le Poitou.
C’était en 1832, après la révolution de Juillet, c’est-à-dire à la fin du mois d’octobre.
Un cavalier courait à fond de train à travers les halliers, sautant les fossés, passant au milieu des broussailles et dirigeant à travers les mille obstacles de ces vastes forêts sa petite jument bretonne pleine d’ardeur.
– Hop ! hop ! hop ! ma belle Clorinde, disait-il, tu connais le chemin, tu l’as fait bien souvent déjà ; mais il faut arriver, arriver le plus tôt possible...
Malgré la pluie, malgré le vent, malgré la nuit qui était sombre, Clorinde galopait avec furie.
Clorinde était une belle petite pouliche à la robe blanche, à la crinière ardoisée, – chose rare ! – dont le sabot vaillant et dur résonnait sur la lande comme une baguette de tambour. Clorinde avait une petite tête fine, intelligente, avec de grands yeux pleins d’ardeur et des naseaux fumants.
Clorinde avait des jambes fines comme le fuseau d’une vieille femme, flexibles comme l’osier des marais, dures et fortes comme du fer.
Le cavalier qui la montait et qui pressait ses flancs avec une fébrile impatience était un jeune homme de vingt-sept à vingt-huit ans, dont le visage rosé et les mains blanches eussent trahi, au premier regard, des habitudes féminines, si son œil noir plein de feu et la crosse luisante des pistolets passés à sa ceinture n’eussent dit éloquemment qu’il avait l’âme d’un homme et le cœur d’un soldat.
En outre, il portait au flanc un sabre de cavalerie, et sa selle était munie d’un talon dans lequel s’emboîtait un fusil de chasse à deux coups.
Cependant, ce jeune homme, en dépit de cet appareil guerrier, ne portait aucun uniforme.
Sa tête était entourée d’un mouchoir blanc, jaspé çà et là de quelques gouttes de sang ; une veste rouge, comme en portaient les paysans vendéens, des braies bleues et une paire de grandes bottes à l’écuyère complétaient son costume.
– Hop ! Clorinde, hop ! ma belle fille, répétait-il, nous sommes loin encore du château de Bellombre... et la nuit s’avance... Et Diane m’attend !
Clorinde, comme si elle eût compris la voix de son maître, précipitait son galop et passait comme un rêve sous la futaie.
Tout à coup un bruit étrange se fit entendre : c’était un cri glapissant, comme le houhoulement d’un oiseau de nuit.
Le cavalier rassembla sa vaillante bête, et Clorinde s’arrêta court.
Puis il prêta l’oreille.
Le houhoulement se reproduisit.
Alors le jeune homme appuya les deux doigts sur sa bouche et fit entendre un coup de sifflet modulé d’une façon particulière.
Un coup de sifflet identique lui répondit dans le lointain.
On eût dit un écho perdu dans les bois.
Le cavalier rendit la main à Clorinde, qui se précipita d’elle-même dans la direction du second coup de sifflet.
Elle courut environ dix minutes ; puis, soudain, le houhoulement fut répété.
Clorinde s’arrêta de nouveau.
On vit alors se dresser une forme noire du milieu des broussailles ; puis cette forme, homme ou fantôme, fit deux pas en avant :
– Est-ce vous, monsieur Hector ? dit une voix.
– Est-ce toi, Grain-de-Sel ?
– C’est moi, monsieur Hector.
Et la forme noire s’approcha et posa la main sur la bride de Clorinde.
Le cavalier put alors distinguer, malgré l’obscurité, un jeune garçon d’environ quinze ans, à peu près vêtu comme lui, avec cette différence qu’il portait la braie blanche et la veste bleue, et qu’au lieu d’un mouchoir il avait sur la tête un large chapeau de feutre noir, de la coiffe ronde duquel s’échappait une longue chevelure brune en désordre.
– Bonjour, monsieur Hector, dit-il.
– Bah ! mon pauvre Grain-de-Sel, répliqua celui-ci, tu pourrais dire bonsoir.
– Pardon, monsieur le comte...
– Veux-tu te taire, imbécile !
– Excusez-moi, pardon, monsieur Hector, il est une heure du matin.
– Déjà ?
– Les heures vont vite quand on est pressé, répondit avec mélancolie le jeune paysan poitevin.
– En ce cas, bonjour, Grain-de-Sel, mon ami.
– Bonjour, monsieur Hector.
– Je m’attendais presque à te trouver en chemin.
– Ah ! fit le jeune paysan ; tant mieux alors, monsieur Hector.
– Pourquoi tant mieux ?
– Parce que vous savez la nouvelle, sans doute ?
– Quelle nouvelle ?
– Les bleus sont à trois lieues d’ici, murmura Grain-de-Sel avec une mélancolie nuancée d’une sourde irritation.
– Je ne le savais pas, répondit le cavalier d’un ton calme, mais je m’y attendais. On veut nous envelopper. Où sont-ils ?
– À Bellefontaine, le prochain village.
– Très bien !
– Et c’est pour cela que madame Diane m’a envoyé vers vous, monsieur Hector. On dit que les bleus lèveront le camp cette nuit et qu’ils seront à Bellombre avant le jour. Madame Diane a peur...
– Peur de quoi ?
– Mais, monsieur Hector, dit Grain-de-Sel, vous savez bien que si les bleus vous trouvaient...
Le cavalier eut un fin sourire dans sa moustache blonde et caressa de la main le pommeau de ses pistolets.
– Tu ne vois donc pas mes bassets ? dit-il.
– Oh ! je les vois bien, monsieur Hector.
– Ils ne donnent qu’un coup de voix, ajouta le jeune homme, continuant la comparaison cynégétique, mais il est sûr.
– C’est égal, monsieur Hector, fit Grain-de-Sel, à votre place, je me méfierais et je tournerais bride... et je retournerais vers Pouzauges.
Le cavalier haussa les épaules.
– Mon pauvre Grain-de-Sel, dit-il, tu n’as que quinze ans et tu n’as pas encore un amour au cœur. Tiens, vois-tu, la nuit est sombre, n’est-ce pas ?...
– Comme un four, monsieur Hector.
– Eh bien ! je vois là-bas, à travers les ténèbres, un filet de fumée qui monte dans le ciel noir et qui est encore plus noir que lui. C’est la fumée de Bellombre... et mon cœur bat. Comprends-tu ?
– Oh ! monsieur Hector, dit le jeune paysan poitevin, si vous aviez vu pleurer madame Diane... Si vous saviez... comme elle a peur !
– Elle est femme, dit simplement Hector, ça se comprend.
– C’est vrai tout de même, ce que vous dites là, monsieur Hector ; mais...
– Mais, Grain-de-Sel, mon ami, répliqua le jeune cavalier d’un accent affectueux et triste, si tu n’as jamais aimé d’amour une femme, au moins tu aimes ta mère ?
– Si je l’aime ! s’écria Grain-de-Sel.
– Eh bien ! suppose que tu es à ma place, monté sur Clorinde, et que ta mère est à Bellombre tandis que les bleus sont à Bellefontaine, et que les bleus te fusilleront s’ils te prennent... est-ce que tu n’irais pas à Bellombre ?
– Ah ! mais si, j’irais !... s’écria l’enfant, dont l’œil brilla comme un charbon ardent.
– Eh bien ! acheva Hector, je n’ai plus ni père ni mère, et madame Diane a remplacé tout cela pour moi. Comprends-tu ?
– Je comprends, dit Grain-de-Sel pensif.
– Donc, poursuivit Hector, en route ! Quand nous aurons atteint la clôture du parc, tu garderas Clorinde.
– Allons ! dit Grain-de-Sel.
– Saute-moi en croupe. Clorinde a les reins solides, elle nous portera bien tous les deux.
– Oh ! ce n’est pas la peine, monsieur Hector, je cours aussi vite qu’elle. Hop ! Clorinde.
Et, tandis que le cavalier poussait sa monture et reprenait sa course à travers les taillis, Grain-de-Sel se mit à bondir à côté d’elle avec la légèreté d’un chevreuil, et le cavalier et le piéton, dévorant l’espace, continuèrent à causer.
– Les bleus s’imaginent, disait Hector, qu’ils vont entrer dans le Bocage comme ils sont entrés en Touraine et en Poitou. Mais le Bocage est couvert de bois, coupé de rivières, semé d’étangs ; il y a un canon de fusil derrière chaque broussaille, et les deux régiments qui sont venus du côté de Nantes seront tout à l’heure anéantis.
– Il paraît qu’ils sont nombreux du côté de Bellefontaine.
– Combien sont-ils ?
– Il y a trois escadrons de chasseurs et un de hussards.
À ce dernier mot, le jeune cavalier tressaillit.
– Es-tu sûr de ce que tu dis là, Grain-de-Sel ?
– Oui, monsieur Hector. Il y a aussi un régiment d’infanterie.
– Mais ces hussards, sais-tu leur numéro ? sais-tu d’où ils viennent ?
– Ce sont ceux qui étaient à Poitiers l’année dernière. C’est le général, le père de madame Diane qui l’a dit.
Hector poussa un cri de douleur.
– Mon ancien régiment ! murmura-t-il ; vais-je donc faire le coup de pistolet avec mes pauvres camarades !
Et il donna un furieux coup d’éperon à Clorinde, dont les naseaux fumaient et dont les flancs ruisselaient de pluie et de sueur.
Tout à coup Clorinde s’arrêta.
Elle venait d’arriver à la lisière de la forêt. Grain-de-Sel et le cavalier avaient devant eux, à deux portées de fusil, un petit monticule surmonté d’un vieil édifice à tournure féodale.
Un parc planté de grands arbres séculaires et ceint d’une haie vive à hauteur d’homme l’entourait.
Malgré l’heure avancée de la nuit, malgré la tempête qui régnait, une lumière brillait discrète et tremblante sur la sombre façade du château.
Hector attacha son regard sur cette lumière et sentit battre son cœur.
– Tu le vois, dit-il à Grain-de-Sel, elle t’a envoyé pour me dire de rebrousser chemin, n’est-ce pas ? mais elle a bien pensé que je n’en ferais rien, et elle m’attend.
– C’est vrai tout de même ! murmura Grain-de-Sel, c’est vrai.
Hector mit pied à terre.
– Range ma pauvre Clorinde sous un arbre, dit-il, tâche de trouver une poignée de feuilles mortes ou d’herbes sèches dans un vieux tronc, et bouchonne-la, s’il y a moyen, et puis mets-toi à l’abri, mon pauvre Grain-de-Sel.
– Oh ! ne vous inquiétez pas de moi ni de Clorinde, monsieur Hector ; nous nous connaissons de longue main, et nous n’avons pas peur de la pluie... Mais c’est égal, ne restez pas trop longtemps à Bellombre... Les bleus...
– Bah ! il pleut, les bleus n’ont pas quitté Bellefontaine. Rassure-toi, mon petit Grain-de-Sel.
Hector prit le fusil placé à l’arçon de sa selle et le passa en bandoulière.
– Ah ! mon Dieu ! murmura Grain-de-Sel, qui, pour la première fois, remarqua le mouchoir ensanglanté que le jeune homme avait autour de la tête, vous êtes blessé...
– Ce n’est rien... une égratignure... une balle qui m’a entamé le cuir chevelu... Ce n’est rien... Adieu, Grain-de-Sel... je te recommande Clorinde...
En parlant ainsi, le jeune homme courut à la clôture du parc, et sans hésiter, il trouva une brèche assez semblable à celles où les braconniers placent leur panneau.
Il se glissa par cette brèche dans le parc et reprit sa course vers le château, l’œil toujours fixé sur cette lumière mystérieuse qui brillait comme un phare sur la mer sombre. Arrivé tout près du château, il s’arrêta un moment et prêta l’oreille.
Notre héros connaissait sans doute fort bien les aîtres, car il suivit, sans hésiter, un petit sentier qui aboutissait à un escalier de deux pieds de large, et qui conduisait par une trentaine de marches jusque sous une terrasse qui jadis avait porté le nom beaucoup plus pompeux de plate-forme.
La dernière marche de l’escalier aboutissait à une petite porte.
Cette porte était fermée ; mais il y avait auprès un énorme cep de vigne, pour le moins centenaire, et qui avait l’épaisseur du bras.
Hector répéta, mais beaucoup plus bas et de façon à lui donner une intonation lointaine, ce houhoulement de la chouette que Grain-de-Sel avait fait entendre une heure auparavant ; et le cri de l’oiseau nocturne était si bien imité, qu’on eût juré, à l’intérieur du château, qu’il venait de la forêt voisine.
Tout aussitôt la fenêtre où brillait la lumière et qui, ouvrant sur la terrasse de plain-pied, se trouvait verticalement au-dessus du jeune homme, cette fenêtre s’entrouvrit discrètement. Hector se cramponna au cep de vigne et grimpa comme un écureuil, puis il s’élança lestement sur la terrasse.
Alors une silhouette de femme se dessina dans le rayon lumineux de la croisée, qui s’ouvrit tout à fait, et deux bras se jetèrent au cou du jeune homme et l’enlacèrent.
– Oh ! l’imprudent ! murmura une voix charmante et douce comme un soupir de vent de nuit dans les bois.
La croisée se referma derrière Hector, et il se trouva dans un joli boudoir coquettement meublé et arrangé, et qu’on eût cru appartenir à quelque élégant hôtel de Paris.
Hector avait devant lui une femme d’environ vingt-cinq ans, toute vêtue de noir, et si belle sous ses vêtements de deuil, que celui qui l’eût vue pour la première fois eût jeté un cri d’admiration.
C’était cette madame Diane qui attendait Hector, et dont Grain-de-Sel avait parlé ; madame Diane de Morfontaine, veuve du baron Rupert, colonel de l’Empire.
Diane était une de ces belles femmes de l’Ouest, dont le front blanc, aux veines bleues, est couronné d’une luxuriante chevelure noire, dont l’œil a l’azur profond du ciel, et dont la taille svelte et souple a la majesté d’un lis.
Elle prit Hector par la main, le conduisit auprès de la cheminée, où flambait un grand feu, et le fit asseoir.
– Imprudent ! répéta-t-elle.
Mais tout à coup elle aperçut le mouchoir jaspé de sang et étouffa un cri.
– Mon Dieu ! vous êtes blessé !...
– Ce n’est rien, ma chère Diane, rien, je vous jure... dit le jeune homme en lui souriant et lui baisant les mains avec transport.
– Ah ! cher ami, cher époux du ciel !... murmurait la jeune femme tout émue... blessé ! grièvement peut-être... mon Dieu !
– Je vous jure, ma Diane adorée, que c’est une égratignure, répéta le jeune homme, qui souriait toujours et la contemplait avec amour.
– Oh ! je veux voir cela, disait-elle, je veux voir ta blessure... je m’y connais... tu verras. Je vais te panser.
Et la jeune femme courut prendre une aiguière, et y versa de l’eau tiède que contenait une bouilloire placée devant le feu.
Puis, avec ses belles mains blanches, elle détacha le mouchoir ensanglanté, écarta ses cheveux avec précaution, trempa le mouchoir dans l’eau tiède et lava la plaie.
Hector avait dit vrai ; ce n’était qu’une égratignure, la balle des Bleus avait à peine effleuré sa tête.
Et, tout en le lavant, tout en le pansant, elle disait :
– Ah ! je savais bien, quelque danger qu’il y eût, tu viendrais... je le savais, cher Hector.
Elle déchira un mouchoir de batiste garni de valenciennes et tout imprégné d’un parfum discret, elle le mit en lambeaux pour en faire de la charpie.
– Mais tu ne sais donc pas, ami, continua-t-elle, que les bleus sont ici, à deux lieues à peine, et que demain il nous faudra loger sans doute quelque officier, un général ou un colonel ?...
– Eh bien ! répondit le jeune homme en riant, ce sera fort agréable pour le général, lui qui est bleu comme eux.
Il y avait une légère ironie dans la voix du jeune homme.
– Ah ! tais-toi, Hector, tais-toi, ami, fit la jeune femme avec effroi... Si tu savais combien j’ai prié hier pour toi, combien j’ai pleuré !
Hector osa lui prendre un b****r.
– Prie, dit-il, mais ne pleure pas... Les filles de Vendée doivent être comme leurs mères, avoir une âme romaine.
– Mais, malheureux, oublies-tu donc que tu es... déserteur ?... que si tu tombes en leur pouvoir, tu seras fusillé ?...
– Déserteur ? fit le jeune homme en relevant fièrement la tête ; tu te trompes, Diane, ce n’est pas moi, ce sont eux ! Je sers les rois de mes pères, je suis Vendéen, je ne suis pas déserteur...
– Ils le disent du moins.
– Oh ! je le sais bien, qu’ils me traitent de déserteur, parce que le jour où Madame est débarquée en Vendée j’ai remis le commandement de mon escadron à mon colonel, et que, seul, mon épée sous le bras, sans dire un mot, sans vouloir entraîner personne à ma suite, je suis allé m’enrôler comme simple soldat parmi les miens, parmi ceux qui défendent la bonne cause. Et ils osent appeler cela de la désertion !
– Ils le disent, murmura la jeune femme, dont la voix tremblait ; et si tu étais pris, tu ne subirais point la loi commune des prisonniers de guerre...
Le jeune homme avait toujours son fier sourire aux lèvres, il caressait de la main gauche le pommeau de ses pistolets.
– Pris ? dit-il, allons donc ! On ne prend pas vivants des hommes comme moi...
– Tu as l’âme d’un lion, mon Hector, murmura la jeune femme, qui le regardait avec admiration.
Et tandis qu’ils causaient ainsi, la pluie et le vent continuaient à fouetter les vitres de la croisée et à battre les ardoises.
– Comme tu es mouillé ! comme tu as froid ! disait la jeune femme en l’aidant à ôter sa veste rouge et l’enveloppant dans un grand châle.
Elle lui prenait les mains et les réchauffait dans les siennes.
Puis elle courut vers un coin du boudoir, y prit une petite table qu’elle apporta près du feu et la plaça devant lui.
Sur cette table, il y avait une bouteille de vin vieux, un morceau de pâté et quelques autres aliments.
– Tu dois avoir bien faim ? disait-elle.
– Non, répondit-il, mais j’ai soif... et je vais boire à nos amours, ma pauvre Diane !
La jeune femme essaya de sourire ; mais tandis qu’elle versait à boire à son amant, une larme brilla dans ses yeux, perla au bout de ses longs cils et tomba dans le verre.
En ce moment, elle crut entendre un bruit lointain, tressaillit et se leva précipitamment.
– Écoute, dit-elle avec un accent de terreur subite, écoute !
Et elle ouvrit la croisée, qui livra passage à une bouffée de l’ouragan.