I Le voyageur qui traverse la Loire, à Orléans, n’a pas plus tôt fait deux lieues devant lui, en se dirigeant vers le midi, qu’il rencontre un pays sablonneux, aride, couvert de sapins rabougris. C’est la Sologne. La Sologne est un pays malsain, fiévreux, monotone, mais dont l’aspect général est d’une mélancolie suprême et d’une poésie incontestable. De temps en temps, du bord de la route, on aperçoit les tourelles rouges d’un petit castel en briques perdu au milieu des bois. Parfois, au matin, quand le soleil se lève, on entend retentir une fanfare, et l’on voit passer une meute ardente de grands chiens du Poitou. Le soir, à travers les petites futaies de sapins, brille la lueur rougeâtre d’un feu de charbonnier, et, dans les environs, hurle au perdu un limier égaré. Au nord, c’est