IX M. le vicomte de la Morlière avait eu une jeunesse trop tourmentée par l’ambition pour que les femmes eussent pris une grande place dans sa vie. Il avait aimé sa cousine Diane tout juste assez pour songer qu’elle aurait un jour cent et quelques mille livres de rente. On sait l’infernal dénouement qu’il avait su faire trouver à cet amour. M. de la Morlière n’avait jamais perdu la tête pour une femme, et la sensation qu’il éprouva en voyant entrer Saphir demeura pour lui inexplicable. Saphir était une séduisante créature, dans la plus complète acception du mot, et M. Paul de la Morlière, en déclarant à son ami, le baron Charles de Kerdrel, qu’il ne l’aimait pas, avait fait preuve d’une grande indifférence. Saphir était belle ; de plus, elle était bonne. Peut-être avait-elle eu des