Demi souvenir.

3777 Words
* Sélena *      Je me suis éveillée en sueur au milieu de la nuit, Kelan dormait paisiblement à mes côtés. Je me suis levée doucement et suis allée voir Victoire, je lui ai remis sa couverture avant de refermer la porte, puis je suis descendus boire un verre d'orangeade bien fraîche. Il m'était impossible de retourner me coucher après ce que je venais de rêver. Mon monde avait tellement changer durant ces deux dernières années et voilà que peut-être il me cachait une autre facette, toute aussi impensable que ce qu'est ma vie actuelle quand j'étais humaine...      Hors de question de réveiller Kelan, je suis allée dans le bureau et j'ai sorti du tiroir un bloc notes, et j'ai pris un stylo bille dans le pot à crayons. Je me suis mise à noter tous les détails qui me paraissaient important, depuis le premier rêve jusqu'à celui-ci. Rien ne devait m'échapper, je devrais probablement faire des recoupements afin de comprendre quel est mon rôle dans cette histoire.       Quand j'ai entendu la voix de Kelan m'appeler doucement, j'ai remarqué que la pendule accrochée au mur indiquait huit heures trente. J'avais passé la moitié de la nuit à écrire sans m'en rendre compte. Je me suis donc levée pour aller le rejoindre pour le petit déjeuner et lui faire part de la suite des aventures de Rose. Je finirais mes notes plus tard.      Quand Kelan m'a vu, il s'est précipité sur moi et m'a embrassé passionnément.      - Tu vas bien, soupire-t-il.      Ce n'était pas une question mais une affirmation.      - Tu as encore rêvé n'est-ce pas ?      J'ai répondu d'un simple signe de tête, et il m'a serré dans ses bras.      - Je me demande ce que cela peut bien signifier et combien de temps cela va-t-il durer.      - Ne t'en fais pas. Ça va aller. On finira bien par comprendre, mais je crois que ce n'est que le début... Tu as l'air bien reposé, as-tu faim ? Lui demandé-je attentionnée.      - Oui merci mon amour, mais toi tu es épuisée, je vais préparer le petit déjeuner et je te l’apporte là-haut.      - OK.      J'ai déposé un b****r sur ses lèvres et suis remontée.      J'ai rapidement avalé ce que Kelan m'avait gentiment préparer, puis me suis renfoncée sous la couette. J'ai informé Kelan de ma prise de note de la nuit et j'ai probablement du m'endormir au milieu d'une phrase parce que je ne me souviens pas avoir terminé notre conversation.                                                                                           *** * Rose *      Durant les semaines qui suivirent j'ai tenté d'ignorer le plus possible Julian. Malgré qu'il soit devant chez moi tous les matins, j'avais pris l'habitude de prendre le bus.      Puisqu'il y avait Amanda, je suis quand même allée au cinéma avec eux, mais pour le reste, sauf nécessité en musique puisque j'avais été choisis avec lui, pour être la « star » du lycée, je m'abstenais au maximum de lui parler. Yann en revanche était ravis. Il m'accompagnait à chacun de mes cours et attendait toujours le bus avec moi, même s'il rentrait avec sa propre voiture. Il avait proposé à plusieurs reprises de faire un détour pour me ramener chez moi, mais j'avais refusé.      Les semaines ont passé et le concert de Noël approchait. Je voyais bien que Julian souffrait de mon ignorance envers lui, et je ne m'en sentais pas mieux. Mais c'était pour moi le seul moyen de me détacher de lui, et de cette attirance incompréhensible que je ressentais pour lui, puisque pour moi il était clair que je ne voulais pas remplacer celle qu'il avait perdu. Il ne m'aimait pas pour moi, mais pour le souvenir d'une autre, et c'était inconcevable de croire qu'un jour l'inverse serait possible. Amanda continuait cependant à venir me voir et nous passions autant de temps que possible ensemble, que ce soit au lycée ou bien à la maison.      - Rose, soit un peu indulgente avec Julian s'il te plaît, me dit un jour Amanda.      - Cesse de le défendre...      - Mais si tu faisais un tout petit peu attention à lui tu remarquerais qu'il va vraiment mal ! Il ne mange ni ne dort, il garde la face seulement devant toi pour le concert de Noël et l'album que vous enregistrez, mais je ne sais pas combien de temps ça durera ! S'énerve-t-elle.      - Il ne mange, ni ne dort jamais, alors arrête la mascarade !      - Peu importe ! Il se laisse dépérir ! Hurle-t-elle.      Sa colère envers moi était bien réelle et m'a transpercé le cœur.      - J'essaierais de faire un effort, dis-je en contenant mes larmes. Je crois que tu devrais rentrer maintenant...      Elle s'est éclipsé et je suis redevenus fontaine.      Le lendemain après-midi, pour le cours de sport, nous n'allions pas au gymnase, le prof nous attendait dans le hall du lycée. C'était mon premier cours, ma jambe allait bien à présent et avait retrouvé toutes ses forces, mais j'appréhendais. Je faisais de la course à pied pour me re muscler mais je n'avais aucune idée de si j'étais capable d'autre chose.      - Rose, tu as vu Julian ? Me demande Yann.      - Non, pourquoi ?      - Il te cherchait, il avait quelque chose d'urgent à te dire et comme il ne vient pas en sport...      - Pourquoi ? Il prend des vacances prématurés ? Dis-je sur un ton amer, qui a même paru choquer Yann.      Il n'a pas eu le temps de me répondre que le prof nous a fait monter dans le bus, en nous demandant le silence pour nous compter sans s'emmêler les pinceaux.      - Mr Andrew ! Vous décidez de nous faire la grâce de votre présence ?      - Veuillez excuser mon retard monsieur.      J'ai toisé Yann.      - Désolé ! Il avait dit qu'il ne viendrait pas ! Chuchote-t-il pas très ravis que Julian est changé d'avis.      J'ai laissé monter Yann avant moi pour être sûr qu'il ne me collerait pas comme il en avait si souvent pris l'habitude depuis que j'étais en froid avec Julian. J'ai pris soin de m'asseoir assez loin, au cas où Julian voudrait me parler, pour que nous ne soyons pas dérangé. Mon téléphone a sonné, j'avais eu raison. C'était Julian :      « je peux m'asseoir près de toi ? »      « évidemment ».      - Tu voulais me dire quelque chose en particulier ? Lui demandé-je le plus délicatement possible.      - Non...      J'ai sorti une de mes bouteilles et la lui ai tendu.      - Cesse de faire l'enfant et nourris-toi. Tu es dans un piteux état.      Il m'a regardé avec des gros yeux.      - Ne me force pas à entrer dans les détails s'il te plaît... alors prend-la, j'en ai assez jusqu'à ce soir.      Encore surprit et très prudent il a pris la bouteille et l'a vidée en un rien de temps. J'ai rangé la bouteille vide dans mon sac et j'ai inspecté à nouveau son visage.      - Ce n'est pas assez, mais c'est beaucoup mieux, dis-je en passant le doigt sur ses cernes qui s'estompaient.      - Merci, souffle-t-il.      - Je croyais que t'avais dit à Yann que tu ne viendrais pas.      - Je sais mais comme je ne t'ai pas vu avant, j'ai préféré être présent... Je sais que tu m'en veux Rose, mais...      - Peu importe, le coupé-je. Tu souffres probablement plus que moi. Je suis désolée de t'infliger ça...      Nous sommes arrivés à destination, ce qui a coupé court à la discutions.      - Aujourd'hui : escalade, alors je compte sur vous pour être sérieux, nous dit le prof. Une fois changer vous irez au comptoir chercher votre matériel de grimpe.      Le mot m'a fait frémir.      - Rose ?      - Ça va... tu as déjà fais de l'escalade ?      - Oui.      Son visage était triste et empreint de douleur. Instinctivement, j'ai posé ma main sur son visage.      - Eh, ça va ?      Il a serré ma main et m'a fait signe que oui. Mais je n'étais pas convaincu.      - Bon les amoureux, on attend plus que vous ! Nous interpelle le prof.      Nous nous sommes dépêchés de descendre rejoindre les autres.      Une fois tous prêts, le prof nous a expliqué comment faire les nœuds des cordes. Je me suis moi-même étonnée quand j'ai réalisé qu'il se trompait.      - Excusez-moi monsieur, l'interromps-je.      - Oui, Rose ?      - Vous avez fait une erreur.      - Je ne crois pas. Avez-vous déjà fait de l'escalade, pour affirmer une telle chose ?      - Vous n'êtes pas sans savoir monsieur, que même si j'ai perdu la mémoire, mes instincts me reviennes facilement, m'énervé-je.      - Et moi je connais mon métier ! Mlle Andrew, pour un premier cours, vous commencez mal !      -  Vraiment ? Regardez !      Je me suis avancée vers lui et j'ai tiré sur un bout de la corde qui était censé le retenir en cas de chute. Le nœud s'est dénoué.      - Euh... oui excusez-moi, j'admets mon erreur. Mais ne vous avisez plus jamais de me parler sur ce ton. Retournez à votre place !      Je suis allée m'asseoir près de Julian, je sentais la panique monter en moi.      - Comment as-tu su ? Me demande Julian surpris et paniqué, en chuchotant.      - Je ne sais pas, mais son erreur aurais pu coûter la vie à tout le monde !      - Mlle Andrew ! Partagez donc vos remarques avec nous ! Hurle le prof, très remonté contre moi.      - Inutile.      - Et bien puisque c'est ainsi, vous nous ferez l'honneur de commencer !      J'ai regardé Julian, paniquée, et me suis levée. Je me suis dirigée vers la plus petite paroi.      - Non, celle-ci ! Beugle le prof en indiquant la plus grande et la plus ardue.      J'y suis allée sans broncher, mais la boule au ventre.      - Montez ! Je vous indiquerai quoi faire en temps voulu.      J'ai jeté un coup d’œil à Julian, qui avait l'air tendu et j'ai commencé à grimper. C'était relativement facile, comme si j'en avais l'habitude.      - Maintenant, aller à droite et passé sous le dénivelé !      Un flash m'a fait mal à la tête. Je me suis rapprochée mais au moment de passer le dénivelé, je suis restée tétanisée. Mes mains tremblaient et je sentais des gouttes de sueurs se former sur mon front.      - Alors ! Qu'attendez-vous ? !      - Je ne peux pas !      - Ah ! Ça sait faire la maligne à terre, mais la haut il n'y a plus personne ! Avancez !      - Non ! Hurlé-je.      J'ai voulu saisir ma corde pour descendre en rappel, mais le prof m'en a empêché en la bloquant.      - Laissez-moi descendre !      - Tu ne descendras pas tant que tu n'auras pas terminé !      Les élèves protestaient.      - Le premier qui ouvre encore une fois la bouche sera collé tous les week-ends au prochain trimestre !      - Laissez-moi descendre !      - Non !      Ma tête se remplissait d'images et de sons. J'avais déjà vécu ça. Tout n'était pas complet mais des morceaux d'une scène similaire m'apparaissait. C'était ça ! Je savais en partie ce qui s'était passé, j'avais fait une chute, une chute qui aurait dû me tuer !      - Si vous m'empêcher de descendre, je me détache ! Hurlé-je. Et vous serez tenue pour responsable !      - Tu ne risquerais pas de te tuer pour si peu, idiote ! Avance !      - J'ai survécu à pire chute que cela !      J'ai détaché mon mousqueton, laissant la corde pendre dans le vide.      - Rose non ! Hurle Julian.      Ça aussi je l'avais déjà entendu. Mes mains crispées autour des prises ne voulaient plus bouger, j'aurais voulu redescendre mais cela m'était impossible.      - Julian restez assis !      - Assassin ! Elle va tomber à cause de vous !      - Elle n'osera pas sauté à plus de quatre mètres de haut !      - Elle l'a déjà fait ! Et dans une gorge de trois cents mètres !      J'ai entendu ces mots au moment où je lâchais prise. Deux secondes après des bras me rattrapaient.      - Rose, je t'en supplie parle-moi, souffle Julian en proie à la panique.      J'ai ouvert les yeux et j'ai posé ma main sur sa joue.      - Pardonne-moi...murmuré-je avant de sombrer dans l'inconscience.      Enfin, pas tout à fait. Mon esprit était conscient mais avait protégé mon corps qui ne répondait plus.      - Vous avez de la chance elle va assez bien, mais avec ce que vous venez de faire, n'espérez pas continuer à exercer ! Vociférait Julian.      Le prof n'a pipé mot. Et j'aurais bien aimé voir sa tête.      - Nathalie, va me chercher les affaires de Rose, s'il te plaît.      - Épuisée, cette fois je me suis assoupis.      J'ai fait surface, sans pour autant ouvrir les yeux, quand Julian m'a posé dans mon lit.      - Julian...      - Repose-toi Rose, tu es chez toi, me souffle-t-il avant de déposer un b****r sur mon front.      - Je t'aime Julian...      Il s'est allongé près de moi et m'a serré contre lui. Puis, je me suis à nouveau assoupis. Les images de l'après-midi défilèrent dans ma tête, incessantes, et sans plus de détails, jusqu'à entendre la voix de Julian qui hurlait « Rose mon amour je t'en supplie ne fais pas ça ! ». Je me suis réveillée et me suis relevée alerte et essoufflée.      - Rose ?      - Julian !      Je me suis jetée à son cou et me suis mise à pleurer.      - Julian, je suis désolée, pardonne-moi je t'en supplie !      - Rose ! Me dit-il en se dégageant délicatement. De quoi est-ce que tu parles ?      - L'accident, je commence à m'en souvenir, tu étais là, et je ne me suis pas souvenus de toi quand je t'ai vu.      Les larmes brouillaient mes yeux. Je les ai essuyées du revers de la manche.      - Tu croyais que j'étais morte, n'est-ce pas ?      Il m'a fait un signe de tête et une larme a roulé sur sa joue.      - Comment ça se fait que tu puisses pleurer ? Amanda et ma mère ne peuvent pas...      Il a souri.      - Parce que la première fois que tu m'as embrassé, tu as celé notre amour. Et quand j'ai cru t'avoir perdu, ma douleur a été si terrible que mon amour c'est transformé en larmes. Je ne peux pas tout t'expliquer maintenant...      Je n'avais pas besoin d'en savoir plus, j'ai collé mes lèvres aux siennes et il m'a plaqué contre lui. Cette intensité a réveillé de fabuleux souvenirs en moi, comme la première fois qu'il m'a parlé, le jour où je me suis réveillée à ses cotés, notre premier b****r, la première fois qu'il m'a pris dans ses bras et ses lèvres fraîches sur mon front. Mes doigts s'agrippaient à ses cheveux, tendis que les siens qu'il avait passés sous mon t-shirt et caressaient ma peau, me faisait bouillir d'envie. Nous avons basculé sur les oreillers, dans les bras l'un de l'autre.      - Si tu savais comme tu m'as manqué, me dit-il en me serrant davantage contre lui. Je t'en prie ne me quitte plus jamais...      - Jamais, dis-je en l'embrassant à nouveau.      Plus tard dans la soirée j'ai jeté un œil à mon réveil et j'ai constaté qu'il était déjà vingt-trois heures. Alors je me suis levée, j'ai pris une chemise de nuit dans ma commode et suis allée prendre une douche. En sortant de la salle de bain, j'ai vu Julian, assis sur mon lit, face à la porte de la salle de bain. Il avait dû fixer la porte à compter du moment où j'y étais entrée. Il s'est levé, est venu à ma rencontre et m'a prise dans ses bras.      - Et maintenant que tu es revêtus de cette tenue très sexy, c'est le moment de me mettre à la porte ? Me souffle-t-il, son haleine fraîche chatouillant mon cou.      - Certainement pas...      Mes mains glissèrent sous son t-shirt, alors que ses lèvres caressaient mon cou, ma mâchoire puis enfin ma bouche. Débarrassé de son jeans et de son t-shirt, il s'est glissé sous la couette avec moi. Je me suis endormis paisiblement contre son torse et ses bras enlacés autour de moi.      Quand Julian m'a réveillé, je n'avais pas bougé de la nuit. Il m'a embrassé et j'ai immédiatement été de bonne humeur.      - Tu es resté, m'étonné-je.      - Bien sûr. Où voulais-tu que j'aille ?      - Mais tu as du t’ennuyer...      - Te regarder dormir est passionnant.      - Tu t'en lasseras vite.      - Ne dis pas de bêtises. Aller, lève-toi, on doit se rendre au commissariat dans une heure.      - Pourquoi ? Demandé-je intriguée.      - Nathalie, Yann et les autres ont porté plainte contre le prof de sport pour mise en danger de la vie d'autrui. Il ne manque plus que notre témoignage.      - Je n'aime pas ça, mais on ne peut pas le laisser recommencer...      J'ai enfilé un jeans, un col roulé noir et une veste de tailleur cintré beige. J'ai attaché mes cheveux en chignon et me suis maquillée.      - Ai-je l'air assez sérieux ?      - Un peu trop pour moi, répond Julian en rigolant.      - Tu ne t'habilles pas ?      Il était toujours assis sous la couette, en caleçon.      - Il attendait juste que sa grande sœur chérie lui amène des vêtements propres, dit Amanda en entrant.      - Amanda ! Tu m'as foutu la trouille !      - Désolée ! J'aurais frappé si vous étiez en pleine galipette mais comme ce n'était pas le cas !      - Quelle insolente ce matin ! M'exclamé-je.      - Oui je sais, ça me fait toujours cet effet là quand j'ai une nouvelle petite sœur...      - Parce qu'il y en a eu beaucoup ? Dis-je en toisant Julian, qui s'est aussitôt levé en riant.      - Malheureusement non, soupire-t-elle faussement déçus. Seulement une en un siècle.      - Et combien d'hommes on remplit ton petit siècle ? Demandé-je malicieusement.      - C'est un secret.      - T'es vraiment pas juste !      - C'est parce qu'elle en a trop honte, soupire Julian en sortant de la salle de bain beau comme un dieu.      - De toute façon je finirai bien par le savoir.       Nous sommes descendus à la cuisine. J'ai donné une bouteille à Julian, j'en ai pris une pour moi et en ai proposé une à Amanda.      - Non merci, je préfère le boire à la source.      - Oui je m'en doute. Je ne sais pas comment ma mère fait pour le mettre en bouteille, mais c'est plus pratique pour moi. Je dois en boire tous les jours et parfois plusieurs fois, alors je me vois mal, aller chasser toutes les fois que j'en ai besoin. De plus je ne sais pas si j'apprécierais.      - Il faudra quand même que tu essayes un jour.      - Bon les filles, je vous aime, mais là il faut y aller. Vous bavasserez dans la voiture, la police n'aime pas qu'on la fasse attendre.      En arrivant au commissariat, un lieutenant nous attendait. Julian, n'a pas eu le droit de m'accompagner parce qu'il devait également témoigner. Étant mineur, je devais être accompagnée d'un adulte, et comme ma mère était déjà partit quand je me suis levée, elle n'avait pas pu nous accompagner, d'autant plus qu'elle avait un mariage ce jour-là. Alors Amanda a présenté sa carte d'identité, et m'a accompagnée.      - Puis-je savoir quel âge tu as ce matin ? Lui soufflé-je.      - Vingt-six, murmure-t-elle avant de pouffer.      - Et qui es-tu ?      - Ta sœur, banane !      - Bien sûr, quelle idiote ! Raillé-je.      On nous a fait entrer dans un bureau, où nous attendait le commissaire et un greffier, et on m'a posé tout un tas de questions sur l'accident de la veille, ainsi que sur celui datant d'il y a six mois. J'en avais mal à la tête, les questions provoquaient trop de flashs sans réponse et n'avaient plus rien à voir avec le sujet qui nous concernait. Amanda a coupé court à l'interrogatoire.      - Ça suffit. Cela ne vous regarde plus, elle vous a dit tout ce dont vous aviez besoin. Vous êtes en train de la traumatiser ! Ce n'est pas elle qui a commis un crime !      - Veuillez m'excuser. Vous serez prévenus dans la journée de la décision qui aura été prise envers Mr Pears. Lieutenant, veuillez raccompagner ses demoiselles s’il vous plaît.      Ma tête me brûlait et me faisait tellement mal que j'en pleurais.      Quand nous avons rejoint Julian dans le hall, il s'est précipité sur moi et m'a serré dans ses bras, demandant à sa sœur ce qui c'était passé. Le commissaire arrivait juste derrière nous.      - Nous n'aurons pas besoin de votre témoignage Mr Andrew. Nous avons tous ce qu'il faut pour mettre Mr Pears en examen. Merci vous pouvez rentrer.      Julian s'est installé à l'arrière de la voiture avec moi, et m'a pris sur ses genoux. Il a passé sa main sous mon t-shirt pour être en contact avec mon tatouage qui manifestement régulait toutes mes émotions et mon système nerveux. Mon mal de tête s’est apaisé.      - Merci, murmuré-je dans son cou.      - De rien, répondit-il en m'enveloppant de ses bras.      En arrivant à la maison, mon téléphone a sonné.      - Maman ?      - Je voulais juste te dire de ne pas oublier ton examen de conduite à onze heures.      - Oui, merci maman, j'avais complètement oublié, et toi n'oublie pas de récupérer ma robe à la boutique de Sacha.      - Bien sûr ma puce. À ce soir.      J'ai raccroché, et sans avoir le temps de me poser, je suis repartis.      - Désolée, je vous abandonne, je reviens dans une demie heure.      - Tu vas où, me demandent-ils tous deux étonnés.      - C'est un secret.      J'ai attrapé mon sac et j'ai filé. Je n'avais pas envie de leur dire où j'allais, au cas où je rate mon examen de conduite, je serais trop déçus de leur annoncer.      L'examinateur était à l'heure et j'avais hâte que ça se termine. J'ai été heureuse de constater que je savais conduire et n'avais pas perdu mes réflexes. Certainement que j'avais dû faire de la conduite accompagnée quand je vivais en France puisque là-bas le permis ne se passe qu'à dix-huit ans...      - Eh bien Mlle Andrew, on dirait que vous n'aurez pas besoin de retourner à l'auto-école. Félicitations !      - Merci monsieur, je suis ravis.      Il a collé ma photo d'identité sur la petite carte qui était à présent mon permis de conduire, et a apposé un tampon. Il m'a donné mon bien et je suis rentrée surexcitée à la maison. Mais j'ai vite perdu mon entrain quand je me suis aperçus que la voiture de Julian n'était plus là et que la maison était vide.       Boudeuse je suis montée dans ma chambre et j'ai récupéré mes partitions, puis je suis allée dans la salle de musique pour répéter pour le concert de ce soir.
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