Nouveau continent (2).

3513 Words
J'avais l'impression que l'on m'avait hurlé dans les oreilles. Je me suis assise dans mon lit et j'ai dû regarder à deux fois dans la chambre avant de constater que personne ne m'avait dit cela, mais que c'était un indice de l'amulette. Julian dormait toujours paisiblement, et Luna aussi. Je suis donc aller discrètement voir Amanda dans sa chambre. - Un problème ? S'enquit-elle en me voyant si bien réveillée à trois heures du matin. - Non au contraire, lui dis-je en souriant. J'ai eu un nouvel indice. Je vais descendre au cybercafé de l’hôtel. Quitte à être réveillée, autant que je ne perde pas de temps. Je te confie Luna et Julian. - Oui bien sûr ! Appelle-moi si je peux faire quelque chose, me dit-elle l'air très sérieux. - Ne t'en fais pas, veille juste à ce que Julian aille bien. Il aura probablement soif en se réveillant. Sur ce, je me suis éclipsée. J'ai rapidement enfilé un jogging et un sweat avant de descendre. J'ai commandé un café bien corsé, histoire de faire comme tout le monde, et les boissons chaudes sont ce qui s'adapte le mieux à mon régime alimentaire. Et plus c'est corsé, moins la boisson paraît fade. Bref, je me suis installée à un ordinateur, et j'ai aussitôt lancé une recherche sur « l'amour fraternel ». Rien ne paraissait avoir un lien avec ce que je cherchais. J'ai donc ajouté le mot « cheval » à ma recherche, mais encore une fois, rien ne me paraissait cohérent. J'ai alors décidé de changer de tactique. Je suis allée sur le site de la ville, puis dans les archives journalistiques. Et j'ai tapé dans les mots clés : cheval, frère, sœur. C'est à ce moment-là que je suis tombée sur un article parlant d'un drame qui avait eu lieu deux ans plus tôt. Une jeune fille avait perdu son frère, après que celui-ci avait fait une mauvaise chute de cheval. Leur famille était propriétaire d'un ranch situé tout près d'ici. J'ai noté le nom, et après avoir tout éteint, je suis allée me renseigner auprès du barman. Il m'a alors appris que le ranch avait été vendu peu après le drame à un certain Mr Sullivan, mais que celui-ci avait tenue à le garder intact. Il m'a ensuite gentiment indiqué comment m'y rendre, avant que je le remercie pour son aide et lui souhaite une bonne nuit. Je suis remontée dans la chambre vers quatre heures, apaisée. - Déjà ? S'étonna Amanda. - Oui, je suis tellement heureuse que tout aille si vite pour une fois ! Soupirais-je de soulagement. Je sais exactement où aller. Je m'y rendrai à une heure décente, et surtout dès que j'aurais dormi encore un peu. - D'accord, alors dors bien, me dit-elle souriante en retournant dans sa chambre. Je me suis recouchée auprès de Julian qui m'a de nouveau serré contre lui et me suis aussitôt rendormie. Je me suis levée vers huit heures trente, Luna et Julian dormais toujours. Je me suis préparée, et après avoir embrassé mes deux amours, j'ai prévenu Amanda que je partais chasser, puisque j'irais directement là où me conduisaient mes indices. Je ne voulais pas lui donner de plus amples informations, de peur qu'elle en donne les détails à Julian quand il se réveillerait, et qu'il veuille se lancer à ma recherche. Elle a dû le comprendre en me voyant, puisqu'elle n'a pas objecté et je suis presque sûr qu'elle serait d'accord avec moi, sur le « pourquoi fallait-il laisser Julian dans l'ignorance ». Je l'ai également informée, que je n'avais aucune idée de quand je rentrerais, mais qu'ils ne devaient pas s'inquiéter, que je trouverais un moyen de les tenir au courant de mon avancée dans mes recherches. Je sentais au fond de moi, que ce serait probablement plus long que la fois précédente. - Sois prudente, m'a-t-elle seulement dit en me serrant dans ses bras. Puis je suis partie, en jetant un dernier coup d’œil à Julian et Luna, paisiblement endormis. En sortant de l’hôtel, j'ai réfléchi quelques instants, pour savoir où je pourrais trouver facilement de quoi me nourrir. Je me suis dirigée vers un arrêt de bus, où, comme je le pensais, j'ai trouvé une carte de la ville sur un panneau d'affichage. Après avoir étudié la carte rapidement, j'ai décidé de me rendre à la sortie Est de la ville, au pied des montagnes se trouve un fleuve, qui devait attirer quelques ours. Je n'avais jamais chassé d'ours, et j'avoue que s'était un peu effrayant de se dire que c'était moi la grosse bête. Le plus étonnant, c'est qu'il n'a même pas fait attention à moi, jusqu'à ce que mes crocs s'enfoncent dans son cou. Il a poussé un cri plaintif juste avant de s'effondrer. Je l'ai laissé là, près de la rivière, ça paraîtrait peu suspect si des chasseurs (avec des fusils, pas comme moi) passaient dans le coin. Je me suis rincée dans l'eau de la rivière avant de retourner en ville. Il était environ dix heures quand j'ai arrêté un taxi pour qu'il me conduise au ranch Sullivan. Une demi-heure plus tard, j'avais retraversé la ville dans l'autre sens, puis le taxi avait bifurqué sur une route isolée et roulé sur environ deux kilomètres avant d'arriver devant le ranch. J'ai payé ma course et suis descendue du taxi, ne sachant encore pas comment j'allais m'y prendre pour la suite des événements. Un homme est sorti de la maison au même moment. Je me suis alors approché et il m'a tendu la main. - Bienvenue au ranch, je suis Mr Sullivan, le propriétaire, se présenta-t-il poliment. - Enchanté Monsieur, je suis Mlle Andrew, lui répondis-je aussi détendu que possible. - Ravi de vous accueillir mademoiselle, que puis-je faire pour vous ? Ne sachant trop que dire, j'ai opté pour le « droit au but ». - J'ai appris que vous aviez racheté le ranch il y a deux ans, suite à un drame familial qui a eu lieu ici. Sauriez-vous m'en dire plus ? - C'est une histoire très triste mademoiselle, pourquoi vous intéresse-t-elle ? Comment lui répondre ? Je ne savais pas moi-même en quoi cela m'aiderait. Mais il fallait que je sache. - Je n'en sais trop rien, lui dis-je tout en pensant que si j'arrondissais les angles de la vérité cela ne porterait préjudice à personne. Je fais actuellement des recherches sur ma famille qui m'ont conduite jusqu'ici, j'ai pas mal de question sans réponse et je me suis dit que le moindre détail pourrait compter. - Je comprends, me dit-il avec un léger sourire. Marchons donc un peu alors. Tendis qu'il me racontait comment il avait connu la famille Griffith-Lane, et quel horrible malheur leur était arrivé, il me faisait visiter le ranch. - Suite à cela, poursuivit-il, j'ai acquit le domaine et j'ai promis à la jeune Sélena que je le laisserais tel qu'elle l'a toujours connu, en hommage au petit Peter. À ce moments-là, nous étions dans les écuries, et un des chevaux s'est manifesté. Il a sorti sa tête de son box et hennissait comme s'il voulait me parler. C'était très étrange. Je me suis approchée doucement et lui ai tendu la main. Il l'a reniflé puis c'est ébroué joyeusement, et c'est laissé caresser. - Incroyable ! C'est exclamé Mr Sullivan. Voyez-vous mademoiselle, ce cheval appartenait au petit Peter. Malheureusement, depuis le drame, il boudait tout le monde, je n'ai jamais pu le faire monter pour un cours d'équitation ou bien pour une randonnée. Il se laissait approcher seulement pour être nourri et toiletté. Je ne sais pas ce que vous avez de particulier, mais une chose est sûr, en votre présence ce cheval est heureux ! Mr Sullivan avait vraiment l'air ravi. C'est alors, qu'en regardant Spirit (le nom du cheval était gravé sur une plaque accrochée à son box) je l'ai reconnu ! Oui, c'était bien lui, le cheval qui était venu à moi dans mes rêves. J'en étais sûr à présent, c'était lui qui me conduirait à la prochaine pierre de l'amulette. « La route est longue Rose, il faut partir ! » J'ai sursauté en entendant cette voix dans ma tête. Et j'ai aussitôt dévisagé Spirit. « Oui, c'est bien moi qui te parle ! Dépêche-toi donc, au lieu de me regarder comme ça ! » - Mr Sullivan, puis-je vous emprunter Spirit pour une randonnée ? - Bien sur ! Savez-vous où vous souhaitez aller ? - Pas encore, mais je fais confiance à Spirit pour me guider, lui répondis-je souriante. - Je vois, me dit-il, dans ce cas, suivez-moi. Il a demandé au palefrenier de préparer ma monture, puis nous sommes repartis en direction de la maison. Entre les écuries et la maison, il y avait une cabane, devant laquelle un couple attendait à l'extérieur tandis qu'à l'intérieur, un homme leur donnait du matériel. Mr Sullivan m'a demandé de l'attendre à côté du couple, que j'ai poliment salué. Derrière le comptoir, il y avait deux caisses, l'une ouverte où le couple se trouvait l'autre fermé, là où je me trouvais. L'homme qui s'occupait du couple devait être à peine plus âgé que moi, et son badge indiquait qu'il se nommait Mick. Après avoir encaissé la location du matériel, il leur a indiqué où ils trouveraient leur guide avec leurs chevaux. Mr Sullivan qui s'était affairé derrière lui pendant ce temps, l'a félicité. - Parfait Mick ! Continue comme ça et je t'embauche ! Lui a-t-il dit avec une tape sur l'épaule. Tu peux prendre une pause, je m'occupe de la demoiselle, a-t-il ensuite ajouté. Mick partit, Mr Sullivan m'a donné un sac à dos, sur lequel il a attaché un tapis de sol. - Si vous n’êtes pas revenu d'ici à ce soir, vous aurez besoin de ceci, me dit-il. - Si c'est le cas, voudriez-vous bien me rendre service en appelant ce numéro s'il vous plaît ? Dites-leur simplement que vous appelez de la part de Rose et qu'ils ne doivent pas s'inquiéter. Il a simplement acquiescé en prenant le morceau de papier sur lequel j'avais griffonné le numéro de téléphone de Julian. - Combien vous dois-je ? Lui demandais-je en endossant le sac. - Rien, c'est important de faire un geste dans ce genre de circonstances, annonça-t-il joyeusement. Je suis sûr que la famille Griffith-Lane aurait fait de même. Le palefrenier est arrivé au même moment, tenant Spirit par la bride. Je l'ai remercié et suis montée en selle sous le regard ébahi de l'homme. - Je sais que ce cheval connaît le pays comme ses sabots, mais faites attention tout de même, me dit Mr Sullivan l'air inquiet, en caressant l'animal qui paraissait heureux. - Ne vous inquiétez pas pour moi Mr Sullivan, mon fiancé s'en fera suffisamment pour nous tous. Je lui ai souri puis, sentant l'impatience de Spirit, je suis partie. - Aller mon grand, à toi de jouer, soufflais-je à Spirit. Il s'est mis à trotter, en s'engageant à travers la plaine, puis à galoper. « Ah ! Depuis le temps que j'attendais ça ! » Je sentais les forces monter de la terre, dans les muscles de l'animal au galop, et s’amplifier à chaque foulée. Je sentais l'air frais des plaines entrer dans ses naseaux et emplir ses poumons. J'avais lâché la bride et le laissait m'emmener en toute confiance, car je sentais l'amulette se réchauffer sous ma chemise. Le vent fouettait mon visage, le paysage défilait devant mes yeux, et je ne me suis rendue compte du temps qui passe, seulement avec le soleil qui fut tout à coup à son zénith. Mais Spirit n'avait pas l'air de fatiguer et ne semblait pas vouloir s’arrêter. Nous avons traversé plaines et forets, puis l'herbe s'est faite plus rare, la terre plus rouge, puis plus fine et plus claire, et pour finir, nous avions atteint le désert. En regardant le ciel, j'ai compris que nous étions hors du temps. Je ne saurais comment l'expliquer, mais je le sentais, l'ambiance était différente. Et puis, j'étais fatiguée, nous avions galopé des heures entières, et pourtant le soleil était encore haut dans le ciel et moi, j'avais l'impression d'avoir eu mon compte pour la journée. Spirit a dû le sentir parce qu'il m'a soudain dit (alors qu'il ne m'avait rien dit de tout le voyage) : « Courage, c'est maintenant que tout se joue. Tu dois trouver la pierre avant de pouvoir trouver le repos. Il fait chaud, bois donc un peu. » Aussitôt dit, aussitôt fait. J'ai enlevé ma veste et j'ai bu à grande gorgée de l'eau, dans la bouteille que Mr Sullivan m'avait donnée. Je n'avais pas remarqué à quel point ma gorge et ma bouche étaient sèches. Étrangement, je me suis revivifiée. Puis, Spirit s'est arrêté, et je suis descendu de cheval. Je me sentais ridicule, j'avais passé tellement de temps sur son dos que je n'arrivais plus à marcher correctement. J'avais l'allure d'un vieux cow-boy de l'ouest comme on les voit dans les dessins animés, le temps que mon corps reprenne forme. J'entendais Spirit se moquer de moi ouvertement. - Ce n'est pas drôle ! Lui crié-je. « Bien sûr que c'est drôle, fille de la foret ! Laisse-moi donc rire, cela fait si longtemps ! Maintenant, concentre-toi et avance droit devant toi. Tu sauras quand t’arrêter. » J'ai enlevé mon sac à dos, dans lequel j'ai trouvé un bol et j'y ai versé de l'eau pour Spirit. « Merci fille de la foret. Maintenant file ! » J'ai gardé seulement la bouteille d'eau et j'ai avancé droit devant moi, comme me l'avait dit Spirit. Le soleil tapait fort, il faisait une chaleur épouvantable et ma bouteille était vide depuis un moment, quand j'ai cru voir un ange. Au vu de le situation, j'ai d'abord cru à un mirage. Son image tanguait, et devenait flou par moment. Mais plus je me rapprochais, plus je me rendais compte que l'image ne bougeait pas, que ce n'était pas un mirage, mais une projection. Il ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi. Grand, blond, des muscles parfaitement dessinés, ses ailes blanches déployées avaient un liseré vert et brillant. Il flottait à quelques centimètres du sol, regardant loin devant lui. Quand je me suis retrouvé à ses pieds, j'ai constaté que je pouvais voir à travers l'image et en faire le tour, elle était plate comme une feuille de papier, et l'ange ne bougeait pas. Il n'y avait rien d'autre que le désert à perte de vue, alors instinctivement, j'ai passé ma main au travers. Il y a eu une énorme bourrasque, m'obligeant à me mettre au sol et me protéger le visage. Tel un tourbillon autour de moi, le sable se soulevait et je sentais le sol se dérober sous mes genoux. L'amulette s'est mise à chauffer et j'ai dû la sortir de sous ma chemise. Rougeoyante, je l'ai soudain sentis attirée comme un aimant vers le sable qui s'affolait sous mes genoux. - Je dois creuser ! Hurlais-je tout d'un coup pour moi-même en comprenant se qu'il se passait. Aussitôt, j'ai reculé de quelques centimètres et j'ai plongé mes mains dans le sable. Dès la première poignée enlevée, un trou s'est formé. Propre et net. Le vent a cessé. Le sable est retombé dans un nuage de poussière. Et après avoir laissé mes yeux s'habituer au noir du trou pas plus large qu'un bol, j'ai aperçu quelque chose dans le fond. Profond d'environ cinquante centimètres, j'ai plongé mon bras presque jusqu'à l'épaule, et en ai sorti une petite boite carrée, en bois sculpté. Quand j’effleurais la boite, c'était comme si des paillettes voletaient autour de mes doigts. Puis, je l'ai ouverte. Il y avait la pierre d'opale, en parfait état. Elle s'est lentement mise à léviter tout comme l'amulette, avant de s'assembler. La fusion a engendré une lumière aveuglante. Puis une voix m'a sorti de ma stupeur : - Alors c'était bien ça, soupira une voix masculine. Je me suis vivement relevée et retournée. L'ange était là, éblouissant de splendeur. Je restais muette. Incapable de sortir un mot. - Bonjour, Rose, je suppose ? Je suis Rowan. Peter-Rowan Lane, me dit-il en me tendant la main. Hésitante, je la lui ai tout de même serrée. - Bonjour, puis-je vous demander comment vous connaissez mon nom ? Lui demandé-je poliment. - L'histoire est longue, viens, je vais te la raconter en chemin. J'allais le suivre, mais il m'a dévisagé un instant avant de constater que j'étais épuisée et assoiffée. - Permets-moi de te porter jusqu'à ce que nous sortions au moins des terres enchantés, dit-il en déployant ses magnifiques ailes, encore plus majestueuse qu'elles n'apparaissaient en image. - J'accepte avec gratitude, jusqu'à ce que nous retrouvions mon cheval, dis-je en le laissant me prendre dans ses bras, passant les miens autour de son cou. - Spirit ? S'étonna-t-il. - Oui. Comment... Oh ! C'est ton cheval ! ! M'exclamé-je, faisant tout à coup la lumière sur cette énigme. Mais... je croyais que tu n'avais que huit ans ! C'est exact, en tant qu'humain, je n'avais que huit ans. Je connaissais déjà mon destin à l'époque, je savais que ma sœur en avait un bien plus grand encore et qu'il me fallait l'aider à l'accomplir. Mais alors que son dix-septième anniversaire approchait, âge de la majorité de l'ange, je ne savais toujours pas comment je devais procéder. Une nuit, je me suis réveillé, attiré par un bruit de pas dans ma chambre. Je ne savais pas encore qui était la personne qui avait pénétré dans ma chambre, mais elle avait déposé sur mon chevet la pierre que tu as trouvée. Il y avait des instructions avec. Je devais la cacher au milieu des terres enchantés, là où seule l’âme pure destinée à la retrouver la trouverait. Je suis donc allé chercher ma sœur au petit jour et lui et proposé de m'accompagner pour faire un pique-n***e. Évidemment, elle a accepté comme tout ce que nous pouvions faire ensemble. Je l'ai semée un moment dans la foret, inventant une partie de cache-cache, afin d'accomplir mon devoir. Quand je suis retournée en foret, j'ai entendu ma sœur crier : « C'est bon, Peter reviens, je capitule ! » Je l'ai retrouvé et nous avons ri parce que j'avais encore « gagné » mais je ne savais pas que ce serait la dernière fois avant longtemps. Sur le chemin du retour, Spirit s'est emballé, je ne sais pas ce qui lui a pris. Je suis tombé, et j'ai compris qu'était venu pour moi le moment de quitter cette enveloppe corporel. Nous étions tellement proches de la date où ma sœur se révélerait en tant qu'ange, qu'il fallait une rupture brutale pour l'éloigner de cet univers le plus vite possible. - En effet, je connais la suite, dis-je doucement. Il m'a regardé avec un grand sourire, avant d'ajouter : - Ne t'en fais pas, l'histoire ne se termine pas là. Je te compterai le reste plus tard, nous avons retrouvé Spirit, dit-il en se posant et moi ensuite. Spirit ! Mon ami ! Tu es toujours là, quel plaisir de te retrouver ! « Peter ! Pardonne-moi mon ami, je ne voulais pas te blesser, mais on m'avait ordonné de te faire tomber, j'avais d'abords refusé, mais ils m'ont fait peur ! Ils m'ont dit que si je refusais d'accomplir la prophétie, je serais banni de notre monde à tous jamais ! » - Je sais mon ami, ne t'en fais pas, il ne m'avait rien dit non plus afin que je n'aie pas peur. La prophétie était d'une importance capitale ! Tu le comprendras bientôt. Il l'a caressé un long moment, tendis que je reprenais des forces en me réhydratant. « Le temps presse, fille de la foret, il est temps d'y aller, il faut te nourrir ! » Je n'ai rien dit, Spirit avait raison, j'étais assoiffée d'une autre soif. Et je venais de me rendre compte, qu'à l'horizon, le soleil n'était pas en train de se coucher, mais de se lever. « Montez tous les deux. » Rowan est monté à cheval avec beaucoup de grâce, puis m'a aidé à m'installer derrière lui. Puis comme une flèche tirée à l'arc, Spirit a fendu le vent et atteint la foret encore plus vite qu'il ne l'avait fait dans l'autre sens. Ils m'ont laissé aller chasser et quand je suis revenue, Rowan avait fait un feu. - Tu devrais te reposer, me dit-il en mettant du bois pour faire grossir le feu. Nous avons quatre bonnes heures de route devant nous et tu n'as pas dormi depuis vingt-quatre heures. - D'accord, mais dis-moi, que fais-tu ici ? Lui demandais-je en sortant le tapis de sol. - Depuis que l'on me l'a confiée, je suis le gardien de la pierre. J'ai entendu son appel, et tout à coup, j'étais là, j'ai tout juste eu le temps d'expliquer ce qui se passait à mon épouse. Je suis ici pour te guider jusqu'à la prochaine étape. Sur ses derniers mots, je me suis endormie, épuisée, mais ravie.

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