CHAPITRE XI Prise de possessionLe jour apparaît gris et brumeux à travers la fenêtre de la case de l’oncle Tom. Il éclaire des visages abattus, reflets de cœurs plus tristes encore. Une ou deux chemises grossières, mais propres, fraîchement repassées, sont posées sur le dos d’une chaise devant le feu, et sur la petite table à côté, tante Chloé en étale une troisième. Elle unit et aplatit d’un coup de fer chaque pli, chaque ourlet, avec la plus scrupuleuse exactitude : de temps à autre elle porte sa main à son visage pour essuyer les pleurs qui coulent le long de ses joues. Tom est assis, sa Bible ouverte sur ses genoux, la tête appuyée sur sa main : tous deux se taisent. Il est de bonne heure, et les marmots dorment ensemble dans le coffre à roulettes. Tom possédait au plus haut degré l