CHAPITRE VIII Les traqueurs d’hommesC’était à la tombée du crépuscule qu’avait eu lieu la fuite désespérée. Le brouillard grisâtre qui s’élevait de la rivière enveloppa Éliza comme elle disparaissait sur le haut de la berge, et que le courant gonflé, tumultueux et les glaces flottantes élevaient une infranchissable barrière entre le chasseur et sa proie. Lentement, l’air déconfit, Haley regagna la petite taverne pour y ruminer à l’aise sur le parti à prendre. L’hôtesse lui ouvrit un étroit salon, garni d’un lambeau de tapis, d’une table couverte d’une toile cirée noire et luisante, et de quelques misérables chaises à hauts dossiers de bois. Au-dessus d’une grille enfumée, le manteau de la cheminée se parait de plâtres coloriés de tranchantes couleurs, et, à côté, s’étendait un banc des pl