Chapitre 1

2198 Words
1 Pete Je regardai la rue depuis la fenêtre de mon bureau alors que la pluie tombait à torrents. New York avait rarement été aussi peu présentable, et j’étais content d’être à l’intérieur, même si j’étais sur le point d’avoir une discussion avec mes partenaires professionnels que je n’avais aucune envie d’avoir. — Quoi de neuf ? demanda Jake en entrant à grands pas dans mon bureau et en se jetant dans l’un des fauteuils en cuir comme si c’était chez lui. Bon d’accord, il possédait un tiers des lieux, mais pas mon bureau. Je haussai légèrement les épaules. — Attendons Neil avant de commencer. Comme par magie, Neil apparut dans l’encadrement de la porte. — Vous m’avez sonné ? — Assieds-toi, dis-je en lui montrant l’autre fauteuil face à mon bureau. J’attendis qu’ils soient tous les deux installés, mais je restai assis à ma place. C’étaient tous les deux des fortes têtes, ce qui rendait le fait de travailler avec eux difficile parfois, mais je voulais qu’ils se rappellent qui était le cerveau derrière le Club V, et que sans moi, tout risquerait de s’écrouler. Je restai près de la fenêtre, les bras croisés sur la poitrine. Je savais que ma stature imposait le respect, et je voulais qu’ils gardent ça en tête quand je leur ferais part de mes observations. Ce que mes anciens amis d’universités et collègues ne réalisaient pas, c’était qu’ils étaient assis sur un château de cartes qui risquait de s’écrouler à tout moment. Un faux pas, et tout pourrait être détruit. J’avais étouffé des scandales, payé des gens et maintenu notre politique de recherches sur le passé des clients pendant longtemps, à présent. Mais récemment, nous avions eu quelques fausses alertes, et il était temps qu’ils sachent ce qui se passait en coulisses, et ce qui selon mes soupçons, ne tarderait pas à arriver. — Je vais aller droit au but, commençai-je. Vous vous souvenez de l’agent qu’on a attrapé dans la salle des enchères il y a quelques semaines ? Ils hochèrent la tête en chœur. — Eh bien, c’est réglé. Disons simplement qu’il cherchait à avoir une réduction sur nos produits. — Le problème est résolu, alors, dit Neil en agitant la main. Je secouai la tête. — Pas si vite. C’est le troisième en quelques mois. On attire l’attention, et j’ai le sentiment que notre secret est maintenant connu du FBI. On va devoir faire notre maximum et s’assurer que cet endroit soit sécurisé. Il faut vraiment qu’on insiste sur le côté « club privé pour gentlemen » pendant un moment. Continuer d’en faire la promotion avec les bonnes personnes. Plus ces gens seront importants, avec de l’influence, mieux ce sera. Ceux qui ont quelque chose à perdre sont moins susceptibles de parler de ce qui se passe derrière les portes du club. Jake hocha la tête. — J’ai quelques soirées bientôt. Le Met Gala. Quelques ventes de charité. Je pense pouvoir attirer quelques membres supplémentaires ‒ du genre qui t’intéresse ‒ grâce à ces événements. Je me grattai le menton. — Il faut qu’on soit réactifs. Je n’ai pas trop peur que le FBI ou qu’une autre agence gouvernementale nous attrape ‒ n’oubliez pas que rien de ce qu’on fait ici n’est hors la loi. Le seul problème potentiel... c’est l’image que les médias pourraient nous donner. — On a beaucoup trop à perdre ‒ du temps, de l’argent, notre gagne-pain ‒ pour laisser quoi que ce soit mal tourner, ajouta Neil. — Je voulais simplement m’assurer que vous prévenir pour l’agent de police et pour vous dire qu’on continue comme si de rien n’était. Je me suis occupé des détails, et je pense que pour l’instant, on est tranquilles. Mais il va falloir qu’on soigne notre image un peu plus soigneusement, dis-je. — C’est quoi le plan ? demanda Jake en lissant son catogan en arrière. Il était aussi élégant que d’habitude et il se pomponnait sans arrêt, même quand il n’y avait aucune femme à impressionner dans les environs. — Eh bien, j’ai arrangé la publication d’un article avec un magazine. On n’en est qu’aux étapes préliminaires, mais j’ai été contacté par l’une de leurs futures éditrices. Ça nous fera de la bonne publicité auprès de la clientèle qui nous intéresse, et je pense que ça redorera notre image auprès du quartier. Le magazine n’est pas très connu, mais il cible la clientèle qui nous intéresse. Je fis craquer mes doigts et regardai de nouveau par la fenêtre, moins sûr de moi à propos de cet article que je ne le laissais paraître face à mes collègues. — Enfin bref, qu’est-ce que vous avez prévu cette semaine ? Neil s’enfonça dans son siège. — Il faut que j’aille à Las Vegas pour un énorme enterrement de vie de jeune fille et de garçon combiné, qui se passe au club de la ville. Je haussai un sourcil. — Un enterrement de vie de jeune fille ? Ça ne nous arrive pas souvent. Tous sont des membres du club ? Neil hocha la tête. — Les hommes le sont, et on dirait que la future mariée aimerait elle aussi rejoindre le club. Elle amène ses demoiselles d’honneur avec elle, et on espère que certaines d’entre elles deviendront membres cette semaine. Deux actrices et un mannequin. Elles sont du genre libertines : il nous suffira de leur vendre ce qu’on a à offrir. — Si quelqu’un en est capable, c’est bien toit. Et toi, Jake ? Jake bâilla et plia les bras derrière sa nuque. — J’emmène ma copine au club d’Atlanta. Je veux lui faire visiter un peu, lui faire voir comment ça marche là-bas. Et je crois qu’elle est partante pour tester certaines des choses qu’on a à offrir. — C’est la fille que tu as rencontrée ici ? demanda Neil en se tournant vers Jake. Celui-ci hocha la tête. — Et après un mois avec mon collier, elle est déchaînée et prête à profiter de ce mode de vie. Je levai les yeux au ciel. — Tant mieux pour toi. Assure-toi juste de régler certaines affaires quand tu seras là-bas, d’accord ? Jake me fit un clin d’œil. — T’inquiète, je m’en occuperai. — Bon, j’imagine qu’on a fini, dis-je en secouant la tête. Je ne vous retiens pas plus longtemps. Mes amis sortirent de mon bureau, me laissant seul avec mes pensées. J’avais eu beau essayer de les rassurer, j’avais toujours des interrogations sur ce qui se passait avec le FBI et la police du coin. Nous faisions tout ce que nous pouvions pour maîtrise ce qui se passait dans tous les Clubs V des États-Unis, mais je sentais qu’ils se rapprochaient. Je savais que bientôt, quelqu’un voudrait se faire de l’argent en nous faisant chanter. Ce n’était pas comme si nous ne pouvions pas nous permettre ce genre de chose, mais notre entreprise était parfaitement légale, et je détestais le fait que nous soyons obligés de nous battre bec et ongles pour éloigner les autorités de notre club. C’était à cause des vierges. Ç’avait été mon idée la plus brillante, celle qui avait fait la notoriété du Club V. au milieu de la myriade de clubs libertins qui avaient ouvert dans tout le pays et dans le monde entier, nous étions les seuls à proposer quelque chose de différent. Enfin, nous n’étions pas le premier club à proposer des vierges, ni les premiers à avoir des enchères d’élite, mais nous étions les premiers à le faire de façon honnête. Le secret, c’était les contrats. Il nous avait fallu des mois pour tout mettre en place avec certains des meilleurs avocats de la ville. Tout devait être parfaitement mis par écrit. Il ne devait pas y avoir la moindre faille. Dieu seul savait que le genre de types qui voulait acheter des vierges était aussi le genre à avoir des remords et à vouloir être remboursé, quelle que soit l’expérience qu’ils avaient eue. Les contrats faisaient en sorte que cela ne soit pas possible. Nous étions responsables de la transaction qui avait lieu durant les enchères. Nous fournissions aux clients des femmes vierges majeures qui voulaient s*******e et porter le collier. Les hommes acceptaient de répondre à un code de conduite, qui n’était pas trop sévère, mais qui expliquait ce que l’on attendait d’eux par rapport au traitement des femmes sur lesquelles ils enchérissaient. Un consentement total. Nous insistions pour que les clients assistent à un séminaire sur le sujet. Ils devaient nous prouver leur bonne foi. Certains des hommes qui sortaient de ce processus me laissaient encore quelques doutes, mais dans l’ensemble, je n’avais pas de scrupules à laisser nos vierges entrer dans la salle des enchères. Nos vierges étaient toujours sélectionnées avec soin. Elles venaient d’elles-mêmes vers nous, en général, même si parfois c’était nous qui les approchions, et dans ces cas-là, c’était généralement parce qu’elles nous avaient été recommandées par une amie qui avait déjà été mise aux enchères par le passé. Nous avions un psychologue dans notre équipe qui parlait avec les filles avant qu’elles soient acceptées. Elle, notre chef du personnel, connaissait toute la procédure de long en large, et elle savait quelles étaient les conditions à remplir pour participer aux enchères. Elle avait le chic pour deviner si une fille ferait l’affaire au premier regard, et presque toutes les filles qu’elle avait approuvées avaient atteint la salle des enchères. Chaque fille avait une raison différente de se présenter dans la salle des enchères. Bien sûr, c’était généralement pour gagner de l’argent, et l’on ne pouvait pas reprocher à ces femmes d’être séduites par cette idée, mais dans la plupart des cas, il y avait autre chose. C’était des filles qui avaient vraiment envie de f***********r, et qui n’avaient pas perdu leur virginité jusqu’à très tard, pour une raison ou pour une autre. Notre équipe s’assurait non seulement qu’elles comprenaient dans quoi elles s’engageaient, mais qu’elles voulaient faire ce que l’enchérisseur demanderait d’elles. Elles recevaient une compensation financière impressionnante, basée sur le niveau d’intimité qui leur serait demandé. Certaines signaient pour seulement une nuit avec un homme, mais beaucoup d’autres donnaient leur accord pour une semaine ou plus. La première fois d’une femme pouvait être due, et pour cette raison, nous prenions les choses au sérieux lorsque nous permettions à un homme d’entrer dans la salle d’enchères. Mais le point de dispute, la chose qui semblait déplaire à la police, c’était le fait que le contrat engageait les signataires. Une fois signé, il était impossible de se défiler. Je comprenais qu’ils puissent s’inquiéter, car ils ne savaient pas jusqu’où nous étions prêts à aller pour nous assurer que le contrat soit rempli. Et en vérité, personne ne savait vraiment comme notre entreprise était gérée. Nous étions fiers de notre exclusivité et de la discrétion que nous fournissions aux clients. Nous ne voulions pas livrer tous nos secrets. Cette idée m’était venue à la fac, et en y pensant, j’avais tout de suite su que cela nous rapporterait des millions. Ce que je ne savais pas, c’était qu’avec le succès du club, nous aurions affaire à des gouverneurs, des scheiks, et des gens venus des plus hautes sphères de la société. La virginité était l’une des choses les plus attirantes qui existent pour certains hommes, et ils étaient prêts à payer des fortunes pour cela, en fonction de la femme en question. Je me souvenais du jour où j’avais eu cette idée comme si c’était hier. C’était en troisième année de fac, et j’avais vu cette fille. Elle était timide, avec des cheveux bruns frisés, un nez un peu trop gros pour son visage, des lunettes elles aussi trop grandes, et pour une raison ou pour une autre, elle portait toujours un appareil dentaire en première année de fac. Ce n’était pas la file la plus séduisante que j’aie jamais vue. Mais j’étais certain qu’elle avait quelque chose que beaucoup des femmes n’avaient plus depuis longtemps : sa virginité. Je ne m’étais pas mis en tête de la séduire, non, mais j’avais pris des notes sur les émotions qui me traversaient lorsque je pensais à elle et que je la voyais entrer dans sa résidence, juste après mon cours de maths, en général ? Elle était effacée et n’avait pas confiance en elle, mais j’imaginais comment elle serait si elle réalisait le pouvoir qu’elle avait. Quelques efforts sur son apparence, et les mecs feraient la queue pour la goûter. Les choses ne s’étaient pas passées comme prévu avec elle, mais je l’avais gardée en mémoire. Tant que notre entreprise resterait légale, que nous nous assurerions que chaque contrat soit signé et que tous les participants seraient des adultes consentants, je savais que nous tenions la recette du succès. Après tout, qui n’avait pas envie de b****r une vierge ? Je m’adossai au mur de briques nues de mon bureau et regardai dans le vide, dans la lumière du jour qui s’estompait, scintillant sombrement dans la pluie qui tombait à verse. Nous avions trop d’avance sur eux pour qu’ils nous attrapent. Nous avions trop de clients haut placés qui avaient trop à perdre. Personne ne pourrait infiltrer le Club V.
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