- Ces cinq années forment à mes yeux le premier âge de la vie prospère de notre bourg, reprit le médecin après une pause. Pendant ce temps j'avais tout défriché, tout mis en germe dans les têtes et dans les terres. Le mouvement progressif de la population et des industries ne pouvait plus s'arrêter désormais. Un second âge se préparait. Bientèt ce petit monde désira se mieux habiller. Il nous vint un mercier, avec lui le cordonnier, le tailleur et le chapelier. Ce commencement de luxe nous valut un boucher, un épicier; puis une sage-femme, qui me devenait bien nécessaire, je perdais un temps considérable aux accouchements. Les défrichis donnèrent d'excellentes récoltes. Puis la qualité supérieure de nos produits agricoles fut maintenue par les engrais et par les fumiers dus à l'accroisseme