Chapitre 3 — M’man, tu pourrais tout de même en toucher un mot à tante Lucie ? Non ? C’est ridicule d’avoir de l’argent qui dort sans en profiter ! Ce matin encore, un couple de touristes m’a demandé si elle n’était pas à vendre ! À observer le profil buté de sa mère qui raclait au-dessus de la poubelle les deux assiettes maculées des reliefs de leur déjeuner, Stéphane Sauveterre se dit que sa cause était perdue. — Il n’en est pas question, Stéphane ! répondit la femme d’un air revêche. Tante Lucie est née dans la maison du bas… Cela lui ferait trop de peine de la savoir entre les mains d’étrangers ! Elle se réjouit à l’idée, qu’après sa mort, tu hériteras de son bien. Excédé, le jeune homme leva les yeux au ciel. Il repoussa la tasse de café que sa mère venait de lui servir. Il s’étai