Frédérick était grandement surpris. N’ayant jamais quitté, pendant bien des années, les ruines de Lilienbourg, il ne pouvait s’expliquer qui étaient ces gens-là ; tout le monde les connaissait pourtant, et, d’un bout à l’autre de l’Allemagne, le moins bien informé des bavards de table d’hôte aurait pu fournir sur leur compte des renseignements très complets. En réalité, un assemblage à la fois bohème et princier de dilettantes et d’artistes, que l’on voyait apparaître soudainement partout où était annoncée quelque grande cérémonie littéraire ou musicale, – festival Gœthe, festival Beethoven, – partout où devait avoir lieu la première représentation d’un opéra de Hans Hammer, la première exécution d’un concerto de Rubinstein. Ils accouraient, ceux-ci de Pologne, ceux-là de Hongrie, plusieu