Coré
Ça fait un petit moment qu’il roule et que l'on discute de tout et de rien. Mais, la réalité me rattrape et ce qui devait arriver, arriva… La sonnerie de mon téléphone retenti, interrompant notre conversation. Malgré les messages que je leur ai envoyés, leur indiquant que je ne rentrerai pas tout de suite, je vois le nom de mon frère s’afficher… Ils n’auront pas mis longtemps pour me rappeler à l’ordre.
_ Ah, ta famille ?
_ Mon frère… Il fallait ce douté qu’ils m’appelleraient au bout d’une semaine sans nouvelle.
_ Tu devrais décrocher. Ils risquent s’inquiétaient.
_ Tu as raison… Allô.
_ Coré ?… p****n, mais t’es où ? Les parents sont morts d’inquiétude ? Ça fait des jours que l'on te cherche partout. Où est-ce que tu es ?
_ Je suis… Je suis avec un ami.
_ Un ami ?… T’es avec Isha ?
_ Non. Pas avec Isha. Vous ne le connaissez pas…
_ Depuis quand est-ce que tu as des amis que je ne connais pas ? OK… Tu rentres quand ? Parce que là, y a les parents qui sont entrain de devenir dingue.
_ Je… Je ne rentre pas… Du moins, pas tout de suite.
_ Quoi ?… Qu’est-ce que tu racontes. Bien sûr que tu rentres.
_ Nahele, je… J’ai décidé de faire un road trip.
_ Quoi ?? Mais… Tu ne peux pas !! Et, tu sais très bien pourquoi !! Il faut que tu rentres.
_ On est déjà partie et… Loin…
_ Coré… Si tu fais ça pour faire enrager les parents, ça va être réussi.
_ Je ne fais pas ça à cause d’eux. Je fais ça parce que j’en ai envie.
_ Coré… C’est qui cette personne ?
_ Je te l’ai dit. Tu ne le connais pas.
_ Je connais tous tes amis !
_ Je viens de le rencontrer…
_ Attends, quoi ?… Tu es parti avec un parfait inconnu !! Non, mais tu es complètement folle ma parole ! Et, si c’était un fou furieux ou un tueur. Ou un chasseur, tu y as pensé.
Je me racle la gorge et couvre le téléphone pour que Tristan n’en entende pas plus. Même si je me doute qu’il n’entend pas ce que dit mon frère. Il n’a pas de super oreille. En plus, il est concentré sur la route.
_ Je ne risque rien de ce côté-là. Si je reste inactive. Dis-je pour que seul mon frère comprenne.
_ Coré, tu dois rentrer. On trouvera une solution avec les parents et… Il faut que tu rentres. Pitié, ne me laisse pas seul avec eux !!
En entendant ça, j’explose de rire. Mais, je comprends qu’il accepte ma décision.
_ Je te téléphonerai régulièrement.
_ … Je vais essayer de gérer les parents… Mais attention à toi, il essaye de te localiser.
_ Il suffit pour moi de rester dans l’ombre.
_ … Prends soin de toi… Et, ne fait pas de bêtise.
_ Jamais…
Je raccroche et me retiens de pleurer. Je ne sais pas si c’est une solution de fuir comme je le fais. Mais, une chose est sûre. Être en compagnie de Tristan me plaît et je veux savoir ce que ça fait de vivre sans savoir ce qui m’attendra demain…
Tristan
Je ne voulais pas vraiment écouter sa conversation. Mais, avec mon ouïe, je ne pouvais pas faire autrement. Certain parti de leur conversation m’ont un peu paru étrange. Et, j'avoue que ça me laisse perplexe.
« Bah y a déjà ce truc de localisation… Et, le fait qu’elle reste dans l’ombre ? » Dit Saïke.
« Y a que ça qui t’intrigue. Moi, c’est le coup des chasseurs qui m’a paru bizarre. »
_ Alors, tu restes encore avec moi ou dois-je te ramener au plus vite ?
_ Non… Mon frère me couvre. Et, puis ça me fera du bien de voir du pays.
_ OK… Parce qu’on arrive au chute demain matin.
_ Cool… Tu crois qu’elles sont si extraordinaires qu’on le dit ?
_ Elles sont sûrement très belles à voir… Mais, j'ai déjà vu encore plus beau.
_ Tu as dû en voir des belles choses en deux ans. Où es-tu déjà allé ?
_ J’ai visité presque toute l’Europe. Ainsi que l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande… La Nouvelle-Zélande aussi. À est l’Australie aussi…
_ Tu en as de la chance. Donc… Tu as réussi à visiter autant de pays en si peu de temps. Ton passeport doit avoir beaucoup de tampons.
_ Mon passeport ?… Eu…
_ Bah oui, quand tu visites des pays, ils ne font pas des tampons sur les passeports ?
_ Eu… Oui… Je… Oui… On va passer la nuit dans ce coin. Ça m’a l’air bien.
« Jolie diversion. Il s’en est fallu de peu. »
Je me gare sur le côté et admire le coucher de soleil qui se couche sur le lit de la rivière qui nous fait face.
« J’ai envie de me baigner… »
« C’est pas vraiment le bon moment Tristan. »
« Mais l’eau me manque… Taïke, ça fait une semaine que je n’ai pas mis les pieds dans l’eau. À part ses douches rapides. Il faut que j’aille nager. »
« Et elle, tu fais comment. »
_ Dit moi… La vue est belle… Ça te dirait de profiter de la rivière.
_ … Tu veux aller te baigner ?… À cette heure-ci ?
_ Il n'y a pas d’heure pour se baigner. Aller vient…
« T’es malade. Si tu crois qu’elle va nous suivre. »
_ Qu’importe, moi, j'y vais. Dis-je aussi bien pour Saïke que pour elle.
J’ouvre la caravane et sort retirant mes habits un à un. Laissant juste mon caleçon. Elle est à la porte et regarde ce que je fais… Mais, ça ne m’arrête pas. Je m’avance et pose un pied sur l’eau. Puis deux et je finis par m’immerger complètement. Plongeant sous l’eau et nageant jusqu’aux profondeurs de cette rivière. Prenant appui sur mes pieds, je donne une pression qui me propulse jusqu’à la surface.
« Eh, vas-y doucement. Ou elle risque de se douter de quelque chose. »
« Mais non… J’aurais cas dire que j’ai fait de la natation depuis toujours. »
« Mais bien sûr. Continue à jouer le mariole. »
Je rigole plus pour moi-même en replongeant et nage à nouveau jusqu’au fond de l’eau. Les poissons semblent vouloir me suivre et ça me fait rire…
« Tristan, tu devrais remonter. Ça fait longtemps que t’es sous l’eau et elle commence à paniquer. »
« Hein ?… Quoi ?? »
« Remonte, elle va plonger pensant que t’es en train de te noyer ! »
« Oh… »
Alors que je la vois nager sous l’eau asseyant de me localiser. Je remonte et l’attrape au vol. Elle n’a même pas pris le temps de retirer ses habits.
« Bah ouais, gros malin !! Elle a cru que tu te noyais. »
Je nous remonte et là maintiens tout contre moi. La tenant fermement.
_ Hey, tu voulais me rejoindre.
Elle cherchait à me repousser et me criant dessus. Ok, elle a eu peur…
_ T’es malades !!! J’ai cru que tu t’étais noyé !!! Qu’est-ce que tu foutais là-dessous !! Ça ne va pas de me faire peur comme ça !!! Dit-elle en me frappant le torse.
Je lui tiens les mains et attends qu’elle se calme. Elle a eu vraiment peur… Je l’entraîne jusqu’à la rive et m’excuse auprès d’elle…
_ Désolé… Je ne voulais pas te faire peur…
_ T’es un grand malade !!! Ça t’arrive souvent de faire style de te noyer !!!
_ Bien sûr que non… Y a juste que… Quand je suis dans l’eau… Je ne vois pas le temps passé.
_ N’importe quoi !! Il faut te faire soigner, mon pauvre vieux !!!
Elle me pousse et marche en sortant de l’eau. Conscient de ma bêtise, je marche derrière elle en me retenant de rire.
« Et ça te fait rire ? »
« Ouais… Elle a eu peur pour nous. C’est encourageant. »
« … Pas faux. »
En y repensant, il est vrai que le lien entre nous se renforce au fur et à mesure que le temps passe et en une semaine, il est déjà fort…