14 M. Sucre et madame Prune1, mon propriétaire et sa femme, deux impayables, échappés de paravent, habitent au-dessous de nous, au rez-de-chaussée. Bien vieux l’un et l’autre pour avoir cette fille de quinze ans, Oyouki, l’amie inséparable de Chrysanthème. Confis tous deux en dévotion shintoïste ; toujours à genoux devant leur autel familial ; toujours occupés à dire aux Esprits leurs longues oraisons, en claquant des mains de temps en temps pour rappeler autour d’eux ces essences inattentives qui flottent dans les airs. – À leurs moments perdus, cultivent, dans des petits pots de faïence peinturlurée, des arbustes nains, des fleurs invraisemblables qui le soir sentent très bon. M. Sucre, silencieux, peu visiteur, desséché comme une momie dans sa robe de coton bleu. Écrivant beaucoup (s