Tourments tome 2

Tourments tome 2

book_age18+
9
FOLLOW
1K
READ
drama
tragedy
comedy
like
intro-logo
Blurb

Après de longues années d'exil volontaire, le héros rentre au pays natal. Dans sa tête, la femme qu'il a aimée et idéalisée était resté telle. Mais les choses ont changé : elle est mariée, mère de famille et ne désire rien de plus. Lui refuse de s'en rendre compte. Ce sont alors les tourments d'une impossible passion et la douleur du renoncement

chap-preview
Free preview
Chapitre 1
Ayant pris congé de Mlle Lazare, Victor reprit le fil de ses pensées : « Si j’avais été sur le point de me noyer, elle ne m’aurait pas tendu la main, à moi ! Oh ! non, elle m’aurait bien plutôt lancé des pierres à la tête ! Mais halte ! qui vient là ? je croirais presque… En vérité, c’est elle, Pseuda en chair et en os ! Et toute fraîche et joyeuse, en apparence. Pas même le classique et tragique bandeau de ouate autour des oreilles. » Voilà qui donnait à penser : en sacrifiant deux de ses dents, avait-il calmé les tourments de Pseuda ? Idée folle, en somme ; et cependant ce n’était pas tout à fait impossible. Pénétré du mérite de son acte, Victor s’approcha d’elle un peu plus confiant que d’ordinaire ; il attendait presque un petit mot de remerciement. Mais elle, elle le dévisagea comme un étranger, d’un air positif et distant. Puis elle se détourna, et penchée sur la vitrine d’un magasin de modes, elle se mit à examiner attentivement les chapeaux jusqu’à ce qu’il eût passé. « Bon ! elle ne me salue même plus, à présent ! Il ne manquait plus que ça ! » Victor leva les épaules avec un souverain mépris : « Voilà le monde ! Pendant que tu te prives de sommeil, que tu empoisonnes tes nuits à cause d’elle, elle se refuse simplement à te saluer ! » La conduite de Pseuda lui parut si vile, qu’il se cuirassa d’une noble indifférence afin d’en chasser le souvenir. C’était pourtant révoltant ! L’indignation lui remontait, plus violente à chaque pas, et des pensées amères lui venaient, qui lui causaient presque une douleur physique. Oui, c’était ainsi, toutes les cruautés pour lui, toutes les gentillesses pour autrui. Car enfin, lorsqu’on y pense, il fallait une perversité noire pour jeter des pierres à un homme qui se noie ! Il continuait ainsi à ruminer ses griefs. Et le comble de l’ironie, c’est qu’elle lui avait paru plus belle que jamais, maintenant qu’il savait l’histoire de Mlle Lazare ! Un doute lui vint tout à coup. N’avait-elle pas, pendant qu’elle le regardait de cet air froid et distant, un petit sourire rusé tout au fond des yeux ? Pendant tout le jour il n’arriva pas à être fixé là-dessus. Mais le soir, dans sa chambre sombre, lorsque la tête de Pseuda lui apparut, plus lumineuse encore que les autres fois, il n’eut plus un doute : elle souriait furtivement, sournoisement. Alors la colère bouillonna en lui. « Que signifie ce sourire ? cria-t-il menaçant, c’est un langage équivoque. Je réclame de toi une explication loyale. Pseuda, je t’ordonne de me dire pourquoi tu ris de moi perfidement ? » Pas de réponse ; mais il vit apparaître derrière le sourire furtif une expression moqueuse qui s’accusait de plus en plus. Un cri de rage lui échappa : « Femme sans cœur, ne te moque pas de moi ! C’est assez que tu me poursuives de ta haine empoisonnée, jour par jour, heure par heure, sans trêve ni repos, me lançant des pierres quand je me noie. Mais tu ne te moqueras pas, entends-tu, tu ne te moqueras pas, parce que je te le défends ! » Mais le sourire ironique persista, comme s’il n’eût rien dit, et tout d’un coup, au-dessus du visage lumineux, apparut une petite oriflamme triomphante agitée par une main invisible. « Pourquoi triomphes-tu ? s’écria Victor. Quelle victoire as-tu remportée sur moi ? Laquelle ? je t’en prie. » Cette fois encore il sembla qu’il n’eût pas parlé. L’oriflamme demeura, et, nouvelle méchanceté, le sourire moqueur passa des yeux aux coins de la bouche qui se contractèrent en un ricanement insolent. Le ricanement se fit toujours plus diabolique, et… peu à peu le visage humain se transforma en une sorte d’oiseau moqueur et infernal, qui se trouvait garder en même temps les beaux traits de Pseuda. C’en fut trop pour le bon sens de Victor. « Va-t’en, fantôme ! » hurla-t-il en lui montrant le poing. Il lui sembla que le fantôme se brisait en morceaux et s’éparpillait de tous les côtés. Mais, lentement, lentement, il vit les fragments reparaître : ici la petite oriflamme triomphante, là, l’oiseau moqueur et diabolique, et enfin le beau visage humain de Pseuda. Ils se rapprochèrent, sans se réunir toutefois, et, au lieu d’un seul fantôme, Victor en vit trois autour de lui. Alors il fut saisi d’une angoisse sans nom. « Victor, que signifie cela ? Serais-tu devenu fou ? » Et il s’interrogea : « Quel est le sûr indice de la folie ? » C’est qu’on prend des fantômes pour la réalité, au lieu de les considérer comme des produits de l’imagination. Fais-tu cela ? – Non, je sais fort bien que je n’ai devant moi qu’une fantasmagorie trompeuse, mais ma volonté n’arrive pas à repousser ces visions, parce que je suis en proie à une imagination démesurée. – Alors, bon ; laisse ta fantaisie créer des visions, et ne t’en préoccupe plus ! » Là-dessus, Victor se coucha tranquillisé. Le lendemain matin, lorsqu’il ouvrit les yeux dans la demi-obscurité, et que la conscience, puis le souvenir, émergèrent lentement des brumes de son cerveau, – il s’aperçut que de nouveau le fantôme était là ! – Mais alors ? Cela allait donc continuer ? – Cela continua. Depuis ce moment-là, son existence ne fut plus qu’une lutte incessante, contre son imagination, un effort continu pour s’expliquer l’hallucination, la crainte angoissée de confondre l’illusion avec la réalité. Effort épuisant et terrible, qui ne lui laissait plus de pensée pour autre chose, travail à la fois nécessaire et désespérément vain : nécessaire s’il voulait échapper à la folie, vain parce que le calme conquis avec une peine infinie était détruit dans l’heure qui suivait. Rien n’y faisait. Du matin au soir l’infernal trio planait autour de lui, sans pitié, sans lui laisser le temps de respirer. Au lieu de s’évanouir il grandissait, jusqu’à devenir géant, monstrueux… Le soir, dans les ténèbres, il grimaçait de tous les coins de la chambre ; le jour, Victor le voyait aux fenêtres, sur les toits, sur les collines, partout… Il ne devint pas fou, mais furieux. Il lui arriva de parcourir les bois en criant de rage ou de grincer des dents sauvagement à la face d’un interlocuteur paisible, parce qu’il avait aperçu, entre cette personne et lui, le diabolique fantôme. Et tout au fond de lui-même il sentait couler incessamment un torrent sombre, comme une encre noire teintée de sang, qui semblait s’échapper d’une blessure… Un soir, enfin, il fut vaincu par la fatigue. Cette fois il n’en pouvait plus ; il ne savait plus que devenir. Il eut alors une vision : à ses côtés se tenait un étranger noble et beau, qui lui posa la main sur l’épaule en disant simplement : « Victor ! » Victor le regarda douloureusement ; puis baissant la tête, il appuya son front sur ses mains. – Je veux être bon, murmura-t-il enfin. C’est la seule chose que je comprenne encore. – Oui, sois bon, dit l’étranger d’une voix consolante ; tout le reste – folie ou pas – importe peu. À ces mots, Victor sentit tarir en lui le torrent sombre, comme une encre noire teintée de sang, qui s’échappait de la blessure. Mais les fantômes continuèrent à l’obséder comme auparavant. C’était un jeudi soir. Le samedi matin, il vit dans la rue Pseuda en personne. Elle le devançait, séparée de lui par quelques passants. « Ah ! je te tiens enfin ! » souffla-t-il ; et comme un loup avide de sa proie, il la suivit rapidement. À ce moment-là, Victor sentit les yeux du bel étranger fixés sur lui : « Ne crains rien ! répondit-il mentalement ; ni parole dure, ni remarque déplacée ; je ne veux que regarder au fond des yeux l’ennemi perfide qui me nargue du fond de l’invisible. » Mais lorsqu’il l’eut rejointe, il resta immobile, muet de stupeur. Comment ? Ce n’était que cela ! – Une silhouette rétrécie, misérablement limitée, ridiculement petite – le tout n’avait pas un mètre quatre-vingts ; – autour d’elle plus rien de fantastique ni de grimaçant, plus de fantômes ni d’hallucinations !… Que son chapeau était laid ! Et quelle apparition piteusement dépouillée de tout surnaturel ! *** *** *** Dans cette rencontre, Victor avait trouvé le talisman contre les sortilèges de Pseuda. Il suffisait qu’il la vît en personne devant lui pour que c’en fût fait de ses tours de magicienne. Visiblement elle le craignait, pensait-il, car à la ruse s’allie presque toujours la lâcheté. Il recommença donc à se rendre chez elle aussi souvent que possible, et il s’efforçait de la fasciner de ses regards menaçants, épiant son visage comme le chat en arrêt devant le trou d’une souris. Une chose l’intriguait, à vrai dire : il eût bien voulu savoir comment s’effectuait l’enchantement. Une tête de femme qui se transforme en tête d’oiseau, cela ne se voit pas tous les jours. Pour la surprendre dans une de ses métamorphoses, il tenta parfois, lorsqu’elle s’y attendait le moins, de la regarder avec la promptitude de l’éclair. Mais en vain ; elle était plus rapide que lui. Quant aux fantômes, se voyant démasqués et sentant qu’ils avaient trouvé leur maître, ils abandonnèrent la partie. Après s’être montrés encore une ou deux fois, sans conviction et pour sauver la face, ils cessèrent complètement d’apparaître. La situation aurait pu rester la même, indéfiniment. Mais il arriva qu’un soir, en l’absence de son mari, Victor et un autre visiteur étant chez elle, Mme Wyss se mit à faire de la musique. Après avoir chanté un certain nombre de choses insignifiantes, elle eut l’idée de choisir l’air qu’elle avait chanté à Victor autrefois, au temps de la Parousie. Elle le fit sans malice, cet air ne représentant pour elle qu’un simple morceau de musique pareil à tout autre. Victor, devant la profanation imminente de ce qui lui semblait son bien le plus sacré, sentit une douleur folle se déchaîner en lui. Souiller d’un vulgaire attouchement l’or éternel de la Parousie ! Rouvrir la tombe de Theuda, sa fiancée, aux yeux d’un étranger ! – Et cela sans émotion, simplement pour se distraire, et lui, Victor, étant présent ! Était-ce brutale inconscience ou méchanceté raffinée ? Peu habile, d’ordinaire, à manier la parole, Victor perdait complètement la voix lorsqu’il se trouvait dans un état d’excessive émotion. Avec une horreur muette il suivit des yeux Pseuda, pendant qu’elle cherchait parmi la musique, en sortait le cahier, le même qu’autrefois, seulement un peu jauni aux tranches, et l’étalait sur le piano d’un geste indifférent. Lorsqu’elle recula de quelques pas, prête à chanter, il retrouva la voix par un v*****t effort, et s’élançant en avant : – Vous ne chanterez pas ce chant ! ordonna-t-il. Il avait eu l’intention d’exprimer un désir suppliant ; mais sa douleur et son indignation avaient transformé cette prière en un commandement impérieux. Elle rougit de contrariété. – Je voudrais bien savoir, dit-elle, provocante, qui a le droit de m’interdire de chanter ce qui me plaît ! – Moi ! gémit-il sourdement. Alors, et seulement alors, elle eut réellement envie de chanter cet air-là, pour braver la présomptueuse défense de Victor. Elle entonna donc le chant de la Parousie. Oui, vraiment, elle le chanta, sans pitié, un temps infini, de la première note jusqu’à la dernière… Victor dut rester assis là et supporter. Il eut la force de se contenir, il ne fit pas un mouvement. Mais à peine eut-elle terminé qu’il se leva, les yeux chargés d’un courroux passionné, se tint debout devant elle et lui jeta tout son mépris dans un regard. Mais le regard de Pseuda le menaça en retour. « Halte-là ! semblait-il dire, malheur à vous s’il vous échappe jamais un mot irrespectueux ! » Non, cela ne pouvait plus continuer ainsi. Quelque chose de décisif devait arriver. Mais quoi ? Victor interrogeait, anxieux, ses pressentiments. Pour fêter le retour imprévu de la neige, – on n’était guère qu’à la fin d’octobre, – la société de l’Idealia avait organisé une partie de traîneaux. Au retour on s’arrêta pour prendre le thé dans une petite auberge de la forêt. Au moment du départ, Victor s’étant mis, comme les autres, à la recherche de son traîneau, le cocher qui l’avait amené avec Pseuda et deux autres messieurs, lui dit, en désignant du bout de son fouet le premier traîneau de la file : – Votre femme est assise là-bas, maintenant. Il avait jugé, Dieu sait pourquoi, peut-être à entendre leurs disputes continuelles, que Victor et Pseuda devaient être des époux. – Attendez une minute ! dit vivement Victor, et tirant son porte-monnaie à la hâte, il glissa une pièce d’or dans la main de l’homme. Le cocher l’examina à la lueur de la lanterne. – Mais c’est une pièce d’or ! fit-il étonné, presque un reproche dans la voix. – Je sais… gardez toujours ! – Oui… mais pourquoi ? – Parce que vous êtes le seul être raisonnable de toute la ville ! Là-dessus Victor monta en traîneau et ne prononça plus un mot jusqu’au retour. À peine rentré chez lui, il fit appel à sa raison, car il avait besoin de réfléchir à l’incident de la pièce d’or. Et la raison parla : « Veux-tu vraiment savoir la vérité sur toi, Victor ? » « Oui, rien que la vérité. Avant tout, ne jamais se mentir à soi-même. » « Eh bien, quand tu donnais une pièce d’or à cet homme parce qu’il avait pris Pseuda pour ta femme, c’est que tu voulais le récompenser, n’est-ce pas ? » « Sans doute. » « Cela prouve donc que son erreur t’était infiniment douce ? » « Peut-être… » « Il me faut une réponse nette. Oui ou non ? » « Puisque tu le veux, oui. » « Bon. Mais si le seul fait de représenter Pseuda comme ta femme, si cette erreur commise par un tiers, un être totalement indifférent, – un cocher, – te paraît à toi, pauvre diable, valoir une pièce d’or, c’est donc que, si elle était réellement ta femme, tu serais immensément heureux ? » Ici Victor bondit de sa chaise en jurant, furieux, indigné contre cet arrêt. « Si tu ne veux entendre que ce qui te plaît, observa tranquillement la Raison, procure-toi un laquais. Adieu ! » « Non, reste ! appela Victor. Ainsi, tu crois possible ?… Non-sens que tout cela ! On ne saurait aimer ce qu’on méprise. » « Rien de plus ordinaire ! repartit la Raison. Être forcé d’aimer tout en méprisant, c’est la commune histoire des amours masculines. Du reste, tu n’as pas pour Pseuda le dédain que tu prétends ; tu le voudrais bien, mais tu n’y arrives pas ! Cela parce que tu l’admires secrètement, et tu ne saurais faire autrement, car tu n’es ni assez injuste ni assez aveugle pour n’avoir pas remarqué ses belles qualités. Pourquoi vouloir discuter ? Tu n’as rien à répondre. » Alors Victor éprouva ce que ressent un homme qui, se croyant en bonne santé, découvre à sa lèvre inférieure une étrange petite pustule, et auquel vient cette horrible pensée : Serait-ce le cancer ? « Allons donc ! » se dit-il ; et pourtant il va consulter le médecin, sûr que celui-ci se moquera de lui. Mais le médecin prend un air énigmatique pour lui dire : « Heureusement que vous êtes venu à temps ! Pour le moment l’opération ne sera encore qu’une bagatelle. » Sombre et triste, Victor tentait désespérément de repousser le diagnostic formulé par sa raison. « Semblable chose n’arrive pas si subitement, pensait-il ; il faudrait qu’il y eût déjà des indices antérieurs. » « Ils y sont, reprenait la voix de la Raison. Par exemple, le soir chez le Dr Richard, où tu t’es glissé comme un voleur dans la salle à manger, pour achever l’orange à laquelle elle avait goûté ? » « Enfantillages ! » « D’accord. Mais le fait même que tu commets des enfantillages à cause d’elle me semble un indice. Et cet autre soir, chez le directeur Wyss, te rappelles-tu comment tu t’es arrêté au seuil de sa chambre en soupirant, si bien que la femme de chambre te demanda : « Monsieur se sent mal, qu’il soupire ainsi ? Puis-je aller lui chercher un verre d’eau ? » « Ai-je réellement soupiré ? Je n’en sais rien. » « C’est possible : tes soupirs sont pour la plupart involontaires ; mais la servante n’aurait guère pu l’inventer. Et cet autre jour, lorsque tu parlais au ramoneur en l’appelant Pseuda, et qu’il t’a répondu ; « Vous faites erreur, je m’appelle Auguste Hürlimann ». « Cela ne prouve que de la distraction. » « Cela prouve que tu n’es capable que d’une seule pensée : Pseuda ! Et le mouchoir que tu lui as volé et que tu aidais hypocritement à chercher : pourquoi le portes-tu constamment sur toi ? Tu rougis, n’est-ce pas ? Et enfin cette histoire impossible de dentiste et de mal de dents ! Et d’une manière générale, pourquoi te sens-tu si misérable ? Où s’en est allée ta gaieté ? Pourquoi as-tu l’air d’un poisson pris à l’hameçon, qui se tortille sur le sable sec ? Pourquoi te quereller avec tous ceux que tu rencontres, et tempêter contre le monde entier comme un vieux major rhumatisant ? C’est que quelque chose te manque. Et ce qui te manque, je vais te le dire en un mot ; Pseuda. Voilà la vérité, puisque tu la veux. » Après cet entretien avec lui-même, Victor demeura longtemps immobile et sans pensée, comme assommé par la foudroyante découverte… Mais, soudain, il se ressaisit virilement : « Que le fier Chevalier paraisse ! » ordonna-t-il à son âme. Et le fier Chevalier lui apparut, suivi d’un lion et faisant cliqueter ses armes : « Me voici ! je suis à tes ordres. » « Un danger menace, lui dit Victor, il y a parmi nous un transfuge, un misérable, qui, désertant le service sacré d’Imago, a porté les yeux sur une femme indigne, une simple fille des hommes. Fais bonne garde, et le premier que tu surprendras à regarder amoureusement une certaine Pseuda, tu me l’amèneras. »

editor-pick
Dreame-Editor's pick

bc

Tempétueuses Illuminations

read
31.6K
bc

Un bébé pour Mia

read
44.3K
bc

Ma femme divorcée est milliardaire

read
19.8K
bc

J'ai Accidentellement Dormi Avec Le Milliardaire Impitoyable

read
5.8K
bc

Trahie par Ma Meute : Évasion de l'Hybride sans loup

read
7.5K
bc

Tromper Mon Demi-frère Tyrannique

read
18.4K
bc

La Mariée Indésirable d'Atticus Fawn

read
3.9K

Scan code to download app

download_iosApp Store
google icon
Google Play
Facebook