Chapitre 14 Depuis plusieurs jours, Aila chevauchait en pays Hagan. Ses cheveux balayés par le vent, ses yeux dévorant les paysages, elle se sentait profondément heureuse. Elle ignorait ce qu'elle avait abandonné derrière elle, mais cette inconnue revêtait si peu d'importance au regard du plaisir qu'elle éprouvait à fouler cette terre, comme si cette dernière représentait ce vers quoi elle tendait depuis toujours, l'harmonie parfaite, comme la résonance d'un son émis par son esprit qui aurait rebondi sur chaque pierre, chaque cime, dans chaque vallée, avant de revenir vers elle plus puissant encore, lui rapportant l'écho d'un perpétuel message de bienvenue. Chez elle… Avec une acuité particulière, elle se souvenait du moment où, guidée par une incontrôlable pulsion, elle s'était engagée