Et ce moment-là arriva, cet instant où, enfin, elle sentit le contact de sa robe sous ses doigts, où elle entendit le hennissement léger qui ponctua leurs retrouvailles. Ellah ne pouvait s’attarder sur l’incroyable bonheur qu’elle ressentait, ce sentiment à nul autre pareil qui la rendait plus vivante que jamais. Une fois, en selle, elle lui murmura : — Vole ! Nous avons des vies à sauver ! Et la course reprit, Ellah se laissa porter par la rapidité d’Ardan, percevant dans le même temps la richesse de sa relation avec ses deux animaux, sa boule de poils blanche qui maintenait son envie d’exister, et son cheval qui l’accompagnait pour surmonter les obstacles. Bientôt, à travers les yeux du premier, elle aperçut le lieu de l’échauffourée. Deux Guerekéens, Berreau et Kerryen, contre quatre