Chapitre 11 - LE COMTE MARCIAN GREGORYI La pendule du boudoir marquait dix heures. C'était, au dedans et au dehors du pavillon de Bretonvilliers, un silence profond. A peine quelques murmures venaient-ils au lointain de la ville vivante. René et Lila étaient assis l'un près de l'autre sur l'ottomane. René avait baissé les yeux sous le défi amoureux qui venait de jaillir des prunelles de Lila. Il savait trop qu'elle était sûre de la victoire. – Il faut que vous sachiez toutes ces choses, monsieur de Kervoz, reprit-elle. Vos superstitions de Bretagne ne sont pas les mêmes que nos superstitions de Hongrie. Qu'importe cela ? Fables ou réalités, ces prémisses de mon récit vont aboutir à des faits incontestables, d'où dépend la vie ou la mort d'un parent qui vous est cher, et d'où dépend auss