entre vengeance et découverte
Avant-Propos
Gloire, honneur, puissance, majesté et actions
de grâces soient rendues au Seigneur JésusChrist pour le don gratuit du salut à mon âme !
Par la recherche de la vie facile, de la puissance
et du luxe, je suis tombé dans les filets du diable,
et je m’y suis emmêlé à tel point que je ne
pouvais, de mes propres forces, faire demi-tour.
Aujourd’hui, par la grâce bienveillante du Seigneur, je me suis tourné vers Son admirable
lumière !
Comment rendrai-je à l’Eternel tous Ses bienfaits envers moi ? (Psaume 116 : 12).
C’est ainsi que ma bouche ne se fermera point,
et que je proclamerai à haute voix tous Ses
hauts faits, « car mon âme s’est échappée comme
l’oiseau du filet de l’oiseleur ; le filet s’est rompu,
et nous nous sommes échappés » (Psaume 124 :
7).
« Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que
l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de
l’homme, des choses que Dieu a préparées pour
ceux qui l’aiment » (1 Corinthiens 2 : 9).
Frère BAKAJIKA M. N.
Page 4
Chapitre 1
MES DEBUTS DANS LA MAGIE
Notice biographique :
Né le 22 Septembre 1959, dans une mission
catholique à MIKALAYI, au Kasaï Occidental
(Zaïre), je suis le quatrième d’une famille de dix
enfants, et je restai l’aîné des garçons après la
mort de notre grand frère.
Dix ans plus tard, en 1969, je reçus mon baptême à la paroisse Saint-Bruno à KANANGA, et
je fus élevé dans la doctrine catholique avec un
zèle ardent.
Doux et pacifique, je commençai à servir la
messe à l'église. Le Curé de notre paroisse nous
enrôla ainsi, avec les enfants de mon âge, dans
un mouvement appelé « Les Croisés ». Ce mouvement avait pour objectifs la vénération de la
croix et le sacrifice dévoué envers la paroisse et
la communauté.
Après les « Croisés », je passai par les « Kiro » et
les « Scouts », et je finis par être un acolyte zélé
pour le service de la messe. Tout le monde faisait
Page 5
mention de mon caractère pacifique pour me
proposer de devenir prêtre.
A la mort de mon grand frère, j’étais en 5°
primaire. Cet événement suscita en moi une
révolte psychique, car tout l’espoir que ma famille avait placé sur mon frère s’effondra. Je
sentais grandir en moi de jour en jour un
sentiment de vengeance, à cause de la mort de
mon frère. Ce sentiment grandit de plus en plus
avec le temps.
A l’insu de mes parents, je me lançai dans la
consultation des fétiches et de la magie pour
gagner ma vie et découvrir l’auteur du meurtre
de mon frère. Mais toutes mes démarches ne
m’apportèrent aucune satisfaction. C’est ainsi
que je consultai un devin, et que je me mis à
parler avec les morts et les esprits en me cachant dans les WC. Mais cela ne me permit pas
de découvrir l’objet de mes recherches. C’est de
cette manière que j’ouvris une porte au diable
qui me tendait un piège. J’y suis tombé, car le
diable avait pu planter en moi l’une de ses
semences : les SOUCIS.
A la recherche du mystère
A partir du moment où j’eus des contacts avec
ce devin, je m'engageai dans de profondes méditations. Puisque j'avais commencé par le niveau
Page 6
élémentaire des conversations avec les esprits
dans les WC., je m’engageai toujours plus loin
dans les profondeurs de Satan.
Poussé par un désir effréné, je contactai, non
loin de chez nous, un jeune homme nommé
NTUMBA DUCOUP, qui invoquait pour sa part
la Sirène (Mami Wata). Il faisait de grands
prodiges et des miracles, et fabriquait par ses
techniques magiques des billets de banque, des
montres-bracelets, des bijoux de toutes sortes,
dont il se servait pour la protection, l’amour, les
affaires et bien d’autres choses encore. Quoiqu'ayant vu cela et touché cela de mes mains,
mon cœur ne fut pas apaisé. Je me sentais
obligé de continuer mes recherches jusqu'à ce
que ma soif soit étanchée.
Je me rendais chez lui dans les heures tardives
de la nuit, et personne ne me soupçonnait. Il y
avait cependant des gens qui me remarquaient,
mais tout le monde me défendait dans mon
quartier, à cause de mon caractère réservé.
Pendant tout le temps où j’invoquai la Sirène,
mon désir ne fut pas satisfait, et je ressentais
toujours ce vide en moi. « Les eaux stagnantes
sont mangeuses d’homme », affirme le dicton.
Personne ne pouvait m’accuser de quoi que ce
soit, car tout le monde aurait témoigné en ma
faveur. C’est pour cela que j’exhorte mes frères
Page 7
et sœurs dans le Seigneur à toujours juger par
l’Esprit, et non d’après les apparences (1 Corinthiens 2 : 10-11).
Pendant tout ce temps avec la Sirène, je fis tout
pour pousser toujours plus loin mes démarches. J’allai jusqu’à frapper à la porte de grands
féticheurs renommés à KANANGA, qui pouvaient faire tomber la foudre de manière surnaturelle, et accomplir divers prodiges. Ils me
demandaient par exemple de me tenir sur une
casserole en argile. La casserole ne se cassait
pas sous mon poids, mais me faisait faire le tour
de la maison. Toutefois, je ne pus jamais savoir
qui avait tué mon grand frère.
Je me retirai de toutes ces choses lorsque je
découvris qu’elles ne répondaient pas à ma
question. Mais je continuais toujours à chercher, et ces recherches m’entraînaient toujours
plus loin dans des profondeurs ténébreuses.
Une heureuse découverte :
Le mandat du Curé que nous avions connu
expira. Deux autres Pères lui succédèrent. Je
demeurais toujours un acolyte assidu, et j’étais
bien compris. Puis nous accueillîmes un autre
Curé. Il était d’origine italienne, et apparenté à
un prêtre catholique que nous avions eu quelques années auparavant. En outre, il était l'un
Page 8
des neveux du Pape Paul VI. Il fut vite fasciné
par mon caractère et s’intéressa tout particulièrement à ma personne. Il aimait me faire chercher pour s’entretenir avec moi des problèmes
de ma vie, de mes projets d’avenir, etc.
C'était un homme géant de taille, hospitalier et
bon. Mais derrière la taille imposante de ce
prêtre se cachaient de très profonds mystères.
Un dimanche, après la messe, il me donna
rendez-vous chez lui à partir de 19 heures. Je
fus ravi de me voir invité par le Père Curé, et je
mis tout en œuvre pour être ponctuel. Je savais
que nos entretiens allaient porter sur les activités paroissiales. Mais les choses prirent ensuite
une autre tournure.
Nous soupâmes ensemble ce soir-là. Puis il
engagea la conversation en ces termes : « Parmi
tous les jeunes de ton âge servant à la paroisse,
je t'aime beaucoup. C'est la raison pour laquelle
je t'ai appelé pour te parler de choses importantes, en vue d'orienter ta vie. Mais je me suis
aperçu que ta vie était en danger, et c’est ce qui
m’a poussé à t’appeler pour te prévenir. Ton
grand frère a été tué par neuf personnes de ta
famille, tous sorciers, et à présent ils s’acharnent contre toi. Je veux en conséquence t'en
préserver. » Il me cita leurs noms. Je fus convaincu de la véracité de ses paroles, car certai-
Page 9
nes de ces neuf personnes vivaient dans d’autres
régions du pays, et le Curé ne les connaissait
pas.
Je dévisageai avec avidité la figure basanée du
Curé. Mon but était enfin atteint ! J’étais heureux de découvrir ce que je cherchais, et je
connaissais à présent les meurtriers de mon
frère ! Mais un nouveau problème se présentait :
j’étais en danger de mort. Que faire pour me
protéger ? Telle fut la question que je posai au
Curé, après un temps de réflexion. Il me répondit que la chose n’était pas grave, qu’il avait tous
les moyens nécessaires pour me sauver, mais
que c’était une question de discrétion.
Je lui jurai fidélité et discrétion. Séance tenante,
il me remit un petit carton de 10 cm sur 6 cm,
dont le recto représentait un jeune garçon richement vêtu. Sous cette image figurait l’inscription : Prière à l’Enfant Jésus de Prague. Au verso
était imprimée une prière, en trois séquences.
Je devais la réciter chaque matin à mon lever, et
chaque soir à mon coucher, en formulant l’intention d’être protégé. Cela devait me donner la
garantie d’une sécurité tant spirituelle que physique. J’accordai une considération toute particulière à la personne du Curé. Je voyais en lui
un homme qui parlait avec Dieu. J’avais douze
ans à l’époque où je fus introduit dans tous ces
mystères, et j’étais élève de 6° année primaire.
Page 10
Quelques jours plus tard, le Curé m’indiqua que
je pouvais utiliser cette prière pour mes études,
de la manière suivante : je devais inscrire les
noms de tous les élèves de ma classe sur une
liste, en attribuant à chacun la note de mon
choix. En récitant ensuite la prière sur la liste
ainsi établie, je fixais le classement des élèves.
Lors de la proclamation des résultats, c’était
comme si le maître lisait le papier que j’avais
rédigé à l’avance. C’est ainsi que j’obtins toujours les places de mon choix.
J’invite donc les parents chrétiens à beaucoup
prier pour leurs enfants qui vont à l’école. Peutêtre sont-ils intelligents, mais ne parviennentils pas à obtenir de bonnes notes. Au lieu de
vous en prendre à eux, priez plutôt pour eux, car
vous ne savez pas à quelle puissance diabolique
ils peuvent être soumis. La prière est la plus
grande puissance sur cette terre.
Je me réjouissais beaucoup de cette merveilleuse
découverte, que le Curé appelait : la seule véritable forme de la magie. Lorsque je l’entendis
prononcer le mot magie, je désirai en savoir
plus, car je croyais que c’était Dieu qui agissait
ainsi en notre faveur. Il me dit simplement de le
laisser faire, pour que je découvre le secret de la
vie facile.
Voici dans quels liens je me trouvai empêtré. Je
croyais que c’était Dieu qui donnait la seule
Page 11
véritable forme de la magie, que c’était Lui qui
révélait les secrets, qui donnait la réussite dans
toutes les entreprises humaines, et qui le faisait
GRATUITEMENT, parce qu’Il aimait les fils des
hommes.
Le voleur ne vient que pour dérober,
égorger et détruire... (Jean 10 : 10) :
Je fus irrésistiblement entraîné à la mort sans
même m’en rendre compte. Je voyais toute ma
vie en rose, soutenue en tous points par Dieu,
sans condition, ni frais, ni sacrifice...
Mais c’était le voleur qui m’entraînait peu à peu
hors de la bergerie. Il avait pour émissaire ce
Curé, qui affichait toutes les apparences de la
piété. Le voleur s’est saisi de moi à l’occasion de
la révélation des noms des sorciers de ma famille. Ce fait m’avait convaincu que la vérité se
trouvait dans ce Curé, cet homme de Dieu,
comme tout le monde le croyait.
Puisque le voleur s’était emparé de moi et m’avait
entraîné hors de la bergerie, la conséquence fut
que je commençai à éprouver de la répugnance
envers l'idée de Dieu, de la messe, etc. Je me
rendis de plus en plus rarement à la paroisse.
Ayant été récupéré par les envoyés du Curé, je
repris mes activités, en attendant d’être égorgé,
c’est-à-dire en attendant que je parvienne à une
Page 12
étape où il ne me serait plus possible de dire non,
ni de faire demi-tour, à cause des innombrables
révélations reçues, de la facilité à franchir certains obstacles de la vie, du contrôle exercé sur
les forces mystiques occultes, etc.
La destruction intervient lorsque l’on signe un
pacte avec le diable. Celui-ci imprime alors sa
marque sur l’esprit de l’homme et prend le
contrôle complet de sa nature. C’est à ce moment que l’on est voué à la destruction en enfer,
en toute conscience.
Un traité méthodique
de la Magie Pratique :
Mon maître connaissait mon souci, celui d’en
savoir toujours plus. Il me signifia donc un jour
que nous devions passer du degré élémentaire
au degré moyen. Ce jour-là, il me remit un gros
livre intitulé Traité méthodique de la Magie Pratique. Ce fut une ouverture supplémentaire dans
le monde mystique occulte !
Ce livre contenait beaucoup de formules et de
prières pour régler toutes sortes de problèmes
de la vie, pour hypnotiser les gens, pour troubler
la vision normale des choses chez l’homme, et
pour faire certains petits miracles tels que :
transformer le sable en sucre, les feuilles de
papier en billets de banque, les morceaux de
feuilles d’arbre en lames de rasoir, fabriquer des
Page 13
œufs et différentes autres choses. Je fournissais
de temps à autre des rasoirs à mon père, qui ne
manquait pas d’être surpris en voyant des lames de rasoir toutes vertes, de la couleur des
feuilles d’arbre utilisées.
Toujours dans ce domaine, j’appris à invoquer
divers types d’esprits qui habitaient sur les
astres et les planètes. C’est ainsi que sur la lune
habitent des esprits dont le rôle est d’exciter à
l’amour. Sur Jupiter, il y a des esprits de division, dont le rôle est de donner des maladies, de
semer la haine et la discorde, ou de fournir des
esprits guerriers pour défendre leur protégé. Les
esprits qui habitent sur la planète Mercure ont
pour tâche de provoquer la luxure, et d’exciter
tout ce qui plaît à l’œil de l’homme. Les esprits
du Soleil donnent aussi différentes maladies,
notamment l’hydropisie, la migraine, etc.
Comment je fabriquais des billets de banque :
Je me contentais de tout mettre en pratique
pour prouver réellement que j’étais devenu un
homme au-dessus de tous les autres. J’étais à
cause de cela d’un orgueil malin qui était très
difficile à déceler. Je me fabriquais des billets de
banque à partir d’un papier duplicateur, que je
découpais à la grandeur des billets voulus. Je
couvrais ensuite le paquet d’un mouchoir blanc,
allumais deux bougies rouges, et récitais une
Page 14
certaine prière. Au bout de cinq minutes, j’obtenais les billets de banque. Mais j’étais tenu de
les dépenser avant le coucher du soleil, quel que
soit le montant fabriqué. Sinon, je risquais de
tomber malade ou d’avoir un trouble mental
momentané.
Comment je « faisais ma vie » :
Puisque j’étais maintenant ouvert sur le monde,
je devais « faire ma vie », selon le terme vulgaire
employé par tous les jeunes gens de notre
génération. Or c’est Jésus-Christ qui est la Vie
(Jean 14 : 6). Mais, pour moi, « faire ma vie »
signifiait me lancer dans la débauche. J’utilisais
d’autres prières pour séduire les filles. Après
avoir exécuté quelques opérations magiques, il
me suffisait d’écrire une lettre à la jeune fille de
mon choix, quelles qu’aient été ses réticences
antérieures, pour qu’elle cède à mes sollicitations. Car ma lettre était écrite après avoir
prononcé une invocation mystique occulte. A
d’autres moments, j’invoquais aussi l’un des
esprits qui demeuraient d’habitude sur la lune,
pour captiver l’esprit d’une jeune fille. Au bout
d’un certain temps, sans même que je m’occupe
d’elle, c’était la jeune fille qui se mettait à ma
recherche. Car elle était manipulée par les esprits que j’avais invoqués sur elle, jusqu’à ce
qu’elle tombe en mon pouvoir.
Page 15
Comment je me débarrassais
de mes conquêtes :
Lorsque je voulais me débarrasser d’une jeune
fille ainsi séduite, il me suffisait d’accomplir une
certaine cérémonie et de prononcer une invocation, pour que la passion de cette jeune fille
s’éteigne comme le fer rouge s’éteint dans l’eau.
La jeune fille ne pouvait alors plus jamais me
poursuivre de ses assiduités. Il est intéressant
de remarquer que cette invocation s’adressait à
un esprit nommé Adonaï, c’est-à-dire l’un des
noms du Seigneur dans la Bible. Mais ce n'était
qu'une contrefaçon pour séduire.
Comment je calmais les problèmes :
Lorsque je me trouvais confronté à un problème
grave, je récitais une autre prière, pour calmer
les choses. Cette prière se faisait toujours à
minuit. Je voyais alors le problème diminuer,
jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement. Si
c’était un problème qui avait été porté devant les
tribunaux, je procédais de la même manière.
Dès le lendemain, tous les juges, l’assistance et
même les adversaires avaient changé d’opinion
en ma faveur.
Comment je provoquais des divisions
et des divorces :
Pour provoquer des divisions et des divorces,
nous utilisions les esprits vivant sur la planète Jupiter. Lorsque ces esprits étaient envoyés
dans un foyer, ils provoquaient de la mésentente, et ils poussaient l’un des conjoints à
s’entêter à outrance, jusqu’à provoquer un divorce. De karaté, etc.
Tout ce que je viens de vous décrire n’est qu’un
court extrait des exercices de magie pratique
que j’avais appris dans ce livre karaté, etc.
Tout ce que je viens de vous décrire n’est qu’un
court extrait des exercices de magie pratique
que j’avais appris dans ce livre
RESCAPE
DE L’ENFER
par
BAKAJIKA MUANA NKUBA
Editions
P
Avant-Propos
Gloire, honneur, puissance, majesté et actions
de grâces soient rendues au Seigneur JésusChrist pour le don gratuit du salut à mon âme !
Par la recherche de la vie facile, de la puissance
et du luxe, je suis tombé dans les filets du diable,
et je m’y suis emmêlé à tel point que je ne
pouvais, de mes propres forces, faire demi-tour.
Aujourd’hui, par la grâce bienveillante du Seigneur, je me suis tourné vers Son admirable
lumière !
Comment rendrai-je à l’Eternel tous Ses bienfaits envers moi ? (Psaume 116 : 12).
C’est ainsi que ma bouche ne se fermera point,
et que je proclamerai à haute voix tous Ses
hauts faits, « car mon âme s’est échappée comme
l’oiseau du filet de l’oiseleur ; le filet s’est rompu,
et nous nous sommes échappés » (Psaume 124 :
7).
« Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que
l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de
l’homme, des choses que Dieu a préparées pour
ceux qui l’aiment » (1 Corinthiens 2 : 9).
Frère BAKAJIKA M. N.
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Chapitre 1
MES DEBUTS DANS LA MAGIE
Notice biographique :
Né le 22 Septembre 1959, dans une mission
catholique à MIKALAYI, au Kasaï Occidental
(Zaïre), je suis le quatrième d’une famille de dix
enfants, et je restai l’aîné des garçons après la
mort de notre grand frère.
Dix ans plus tard, en 1969, je reçus mon baptême à la paroisse Saint-Bruno à KANANGA, et
je fus élevé dans la doctrine catholique avec un
zèle ardent.
Doux et pacifique, je commençai à servir la
messe à l'église. Le Curé de notre paroisse nous
enrôla ainsi, avec les enfants de mon âge, dans
un mouvement appelé « Les Croisés ». Ce mouvement avait pour objectifs la vénération de la
croix et le sacrifice dévoué envers la paroisse et
la communauté.
Après les « Croisés », je passai par les « Kiro » et
les « Scouts », et je finis par être un acolyte zélé
pour le service de la messe. Tout le monde faisait
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mention de mon caractère pacifique pour me
proposer de devenir prêtre.
A la mort de mon grand frère, j’étais en 5°
primaire. Cet événement suscita en moi une
révolte psychique, car tout l’espoir que ma famille avait placé sur mon frère s’effondra. Je
sentais grandir en moi de jour en jour un
sentiment de vengeance, à cause de la mort de
mon frère. Ce sentiment grandit de plus en plus
avec le temps.
A l’insu de mes parents, je me lançai dans la
consultation des fétiches et de la magie pour
gagner ma vie et découvrir l’auteur du meurtre
de mon frère. Mais toutes mes démarches ne
m’apportèrent aucune satisfaction. C’est ainsi
que je consultai un devin, et que je me mis à
parler avec les morts et les esprits en me cachant dans les WC. Mais cela ne me permit pas
de découvrir l’objet de mes recherches. C’est de
cette manière que j’ouvris une porte au diable
qui me tendait un piège. J’y suis tombé, car le
diable avait pu planter en moi l’une de ses
semences : les SOUCIS.
A la recherche du mystère
A partir du moment où j’eus des contacts avec
ce devin, je m'engageai dans de profondes méditations. Puisque j'avais commencé par le niveau
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élémentaire des conversations avec les esprits
dans les WC., je m’engageai toujours plus loin
dans les profondeurs de Satan.
Poussé par un désir effréné, je contactai, non
loin de chez nous, un jeune homme nommé
NTUMBA DUCOUP, qui invoquait pour sa part
la Sirène (Mami Wata). Il faisait de grands
prodiges et des miracles, et fabriquait par ses
techniques magiques des billets de banque, des
montres-bracelets, des bijoux de toutes sortes,
dont il se servait pour la protection, l’amour, les
affaires et bien d’autres choses encore. Quoiqu'ayant vu cela et touché cela de mes mains,
mon cœur ne fut pas apaisé. Je me sentais
obligé de continuer mes recherches jusqu'à ce
que ma soif soit étanchée.
Je me rendais chez lui dans les heures tardives
de la nuit, et personne ne me soupçonnait. Il y
avait cependant des gens qui me remarquaient,
mais tout le monde me défendait dans mon
quartier, à cause de mon caractère réservé.
Pendant tout le temps où j’invoquai la Sirène,
mon désir ne fut pas satisfait, et je ressentais
toujours ce vide en moi. « Les eaux stagnantes
sont mangeuses d’homme », affirme le dicton.
Personne ne pouvait m’accuser de quoi que ce
soit, car tout le monde aurait témoigné en ma
faveur. C’est pour cela que j’exhorte mes frères
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et sœurs dans le Seigneur à toujours juger par
l’Esprit, et non d’après les apparences (1 Corinthiens 2 : 10-11).
Pendant tout ce temps avec la Sirène, je fis tout
pour pousser toujours plus loin mes démarches. J’allai jusqu’à frapper à la porte de grands
féticheurs renommés à KANANGA, qui pouvaient faire tomber la foudre de manière surnaturelle, et accomplir divers prodiges. Ils me
demandaient par exemple de me tenir sur une
casserole en argile. La casserole ne se cassait
pas sous mon poids, mais me faisait faire le tour
de la maison. Toutefois, je ne pus jamais savoir
qui avait tué mon grand frère.
Je me retirai de toutes ces choses lorsque je
découvris qu’elles ne répondaient pas à ma
question. Mais je continuais toujours à chercher, et ces recherches m’entraînaient toujours
plus loin dans des profondeurs ténébreuses.
Une heureuse découverte :
Le mandat du Curé que nous avions connu
expira. Deux autres Pères lui succédèrent. Je
demeurais toujours un acolyte assidu, et j’étais
bien compris. Puis nous accueillîmes un autre
Curé. Il était d’origine italienne, et apparenté à
un prêtre catholique que nous avions eu quelques années auparavant. En outre, il était l'un
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des neveux du Pape Paul VI. Il fut vite fasciné
par mon caractère et s’intéressa tout particulièrement à ma personne. Il aimait me faire chercher pour s’entretenir avec moi des problèmes
de ma vie, de mes projets d’avenir, etc.
C'était un homme géant de taille, hospitalier et
bon. Mais derrière la taille imposante de ce
prêtre se cachaient de très profonds mystères.
Un dimanche, après la messe, il me donna
rendez-vous chez lui à partir de 19 heures. Je
fus ravi de me voir invité par le Père Curé, et je
mis tout en œuvre pour être ponctuel. Je savais
que nos entretiens allaient porter sur les activités paroissiales. Mais les choses prirent ensuite
une autre tournure.
Nous soupâmes ensemble ce soir-là. Puis il
engagea la conversation en ces termes : « Parmi
tous les jeunes de ton âge servant à la paroisse,
je t'aime beaucoup. C'est la raison pour laquelle
je t'ai appelé pour te parler de choses importantes, en vue d'orienter ta vie. Mais je me suis
aperçu que ta vie était en danger, et c’est ce qui
m’a poussé à t’appeler pour te prévenir. Ton
grand frère a été tué par neuf personnes de ta
famille, tous sorciers, et à présent ils s’acharnent contre toi. Je veux en conséquence t'en
préserver. » Il me cita leurs noms. Je fus convaincu de la véracité de ses paroles, car certai-
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nes de ces neuf personnes vivaient dans d’autres
régions du pays, et le Curé ne les connaissait
pas.
Je dévisageai avec avidité la figure basanée du
Curé. Mon but était enfin atteint ! J’étais heureux de découvrir ce que je cherchais, et je
connaissais à présent les meurtriers de mon
frère ! Mais un nouveau problème se présentait :
j’étais en danger de mort. Que faire pour me
protéger ? Telle fut la question que je posai au
Curé, après un temps de réflexion. Il me répondit que la chose n’était pas grave, qu’il avait tous
les moyens nécessaires pour me sauver, mais
que c’était une question de discrétion.
Je lui jurai fidélité et discrétion. Séance tenante,
il me remit un petit carton de 10 cm sur 6 cm,
dont le recto représentait un jeune garçon richement vêtu. Sous cette image figurait l’inscription : Prière à l’Enfant Jésus de Prague. Au verso
était imprimée une prière, en trois séquences.
Je devais la réciter chaque matin à mon lever, et
chaque soir à mon coucher, en formulant l’intention d’être protégé. Cela devait me donner la
garantie d’une sécurité tant spirituelle que physique. J’accordai une considération toute particulière à la personne du Curé. Je voyais en lui
un homme qui parlait avec Dieu. J’avais douze
ans à l’époque où je fus introduit dans tous ces
mystères, et j’étais élève de 6° année primaire.
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Quelques jours plus tard, le Curé m’indiqua que
je pouvais utiliser cette prière pour mes études,
de la manière suivante : je devais inscrire les
noms de tous les élèves de ma classe sur une
liste, en attribuant à chacun la note de mon
choix. En récitant ensuite la prière sur la liste
ainsi établie, je fixais le classement des élèves.
Lors de la proclamation des résultats, c’était
comme si le maître lisait le papier que j’avais
rédigé à l’avance. C’est ainsi que j’obtins toujours les places de mon choix.
J’invite donc les parents chrétiens à beaucoup
prier pour leurs enfants qui vont à l’école. Peutêtre sont-ils intelligents, mais ne parviennentils pas à obtenir de bonnes notes. Au lieu de
vous en prendre à eux, priez plutôt pour eux, car
vous ne savez pas à quelle puissance diabolique
ils peuvent être soumis. La prière est la plus
grande puissance sur cette terre.
Je me réjouissais beaucoup de cette merveilleuse
découverte, que le Curé appelait : la seule véritable forme de la magie. Lorsque je l’entendis
prononcer le mot magie, je désirai en savoir
plus, car je croyais que c’était Dieu qui agissait
ainsi en notre faveur. Il me dit simplement de le
laisser faire, pour que je découvre le secret de la
vie facile.
Voici dans quels liens je me trouvai empêtré. Je
croyais que c’était Dieu qui donnait la seule
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véritable forme de la magie, que c’était Lui qui
révélait les secrets, qui donnait la réussite dans
toutes les entreprises humaines, et qui le faisait
GRATUITEMENT, parce qu’Il aimait les fils des
hommes.
Le voleur ne vient que pour dérober,
égorger et détruire... (Jean 10 : 10) :
Je fus irrésistiblement entraîné à la mort sans
même m’en rendre compte. Je voyais toute ma
vie en rose, soutenue en tous points par Dieu,
sans condition, ni frais, ni sacrifice...
Mais c’était le voleur qui m’entraînait peu à peu
hors de la bergerie. Il avait pour émissaire ce
Curé, qui affichait toutes les apparences de la
piété. Le voleur s’est saisi de moi à l’occasion de
la révélation des noms des sorciers de ma famille. Ce fait m’avait convaincu que la vérité se
trouvait dans ce Curé, cet homme de Dieu,
comme tout le monde le croyait.
Puisque le voleur s’était emparé de moi et m’avait
entraîné hors de la bergerie, la conséquence fut
que je commençai à éprouver de la répugnance
envers l'idée de Dieu, de la messe, etc. Je me
rendis de plus en plus rarement à la paroisse.
Ayant été récupéré par les envoyés du Curé, je
repris mes activités, en attendant d’être égorgé,
c’est-à-dire en attendant que je parvienne à une
Page 12
étape où il ne me serait plus possible de dire non,
ni de faire demi-tour, à cause des innombrables
révélations reçues, de la facilité à franchir certains obstacles de la vie, du contrôle exercé sur
les forces mystiques occultes, etc.
La destruction intervient lorsque l’on signe un
pacte avec le diable. Celui-ci imprime alors sa
marque sur l’esprit de l’homme et prend le
contrôle complet de sa nature. C’est à ce moment que l’on est voué à la destruction en enfer,
en toute conscience.
Un traité méthodique
de la Magie Pratique :
Mon maître connaissait mon souci, celui d’en
savoir toujours plus. Il me signifia donc un jour
que nous devions passer du degré élémentaire
au degré moyen. Ce jour-là, il me remit un gros
livre intitulé Traité méthodique de la Magie Pratique. Ce fut une ouverture supplémentaire dans
le monde mystique occulte !
Ce livre contenait beaucoup de formules et de
prières pour régler toutes sortes de problèmes
de la vie, pour hypnotiser les gens, pour troubler
la vision normale des choses chez l’homme, et
pour faire certains petits miracles tels que :
transformer le sable en sucre, les feuilles de
papier en billets de banque, les morceaux de
feuilles d’arbre en lames de rasoir, fabriquer des
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œufs et différentes autres choses. Je fournissais
de temps à autre des rasoirs à mon père, qui ne
manquait pas d’être surpris en voyant des lames de rasoir toutes vertes, de la couleur des
feuilles d’arbre utilisées.
Toujours dans ce domaine, j’appris à invoquer
divers types d’esprits qui habitaient sur les astres et les planètes.