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Sarah, Centre de Recrutement des Epouses Interstellaires, Terre
Mon dos et mon front sont en contact avec une surface plane rembourrée, je ressens de la chaleur. Je sens les battements de son cœur sous sa peau en sueur, j’entends un râle de plaisir monter dans sa poitrine. Il mordille la base de mon cou, la sensation est intense et légèrement douloureuse. Un genou écarte mes cuisses, mes pieds touchent à peine le sol. Je suis agréablement prise en sandwich entre un homme – très grand et très excité – et un mur.
Ses mains effleurent ma taille et prennent mes seins en coupe, pincent mes tétons dressés. Mon corps fond littéralement sous sa main. Heureusement que le mur et ses grandes mains me retiennent. Il effleure mes bras, emprisonne mes poignets dans sa large main vigoureuse et les maintient au-dessus de ma tête. Je suis bel et bien clouée au mur. Je m’en fiche. Je déteste être malmenée, mais c’est … oh mon Dieu, c’est complètement différent.
C’est trop bon de b****r contre un mur.
Je n’ai pas envie de tout contrôler, de savoir ce qui m’attend. Tout ce que je sais c’est que j’ai envie qu’il continue. Il est sauvage, indompté et agressif. Sa bite épaisse et chaude se presse contre l’intérieur de ma cuisse.
« S’il te plaît, je gémis.
– Tu mouilles tellement que ça dégouline sur ma cuisse. »
Je me sens toute glissante, les parois de mon vagin se contractent d’excitation.
« Tu veux que je te pénètre ?
– Oui, je pleure, je hoche la tête contre la surface dure.
– Tout à l’heure, tu disais que tu ne m’obéirai jamais.
– Oui. Oui, » je halète, ça va à l’encontre de mes convictions. Je n’obéis jamais à personne. Je me bats seule, avec mes poings ou mes paroles. Personne ne me dicte ma conduite. J’en ai soupé avec ma famille, on ne m’y reprendra plus. Mais cet homme… avec lui, je suis prête à tout, même à lui obéir.
« Tu feras ce que je te dis ? » Sa voix est grave et rauque, un mélange d’excitation et domination.
« Oui mais s’il te plaît, s’il te plaît, b***e-moi.
– Ah, j’adore te l’entendre dire. Mais tu sais que tu devras apaiser la bête qui sommeille en moi, ma fièvre. Je ne vais pas me contenter de te sauter une fois et te laisser. Je vais te b****r à plusieurs reprises, sauvagement, comme tu le mérites. Je vais te faire jouir, tu ne te souviendras même plus de ton prénom. »
Je pousse un gémissement. « Vas-y. Prends-moi. » Il me parle en termes salaces, je devrais me sentir vexée mais ça m’excite encore plus. « Bourre-moi. Je peux apaiser ta fièvre. Moi et moi seule. »
J’ignore ce que ça signifie mais je sens que c’est vrai. Je suis la seule à pouvoir apaiser la rage sourde qui l’habite, je la sens, menaçante, dans ses caresses et ses lèvres douces. b****r est une échappatoire et je suis là pour ça, c’est mon rôle de l’aider. Ce n’est pas du tout un pensum ; j’ai trop hâte qu’il me saute. J’ai peut-être la fièvre moi aussi.
Il me porte comme si ne pesais rien, je me cambre sous sa poigne, mes seins saillent tandis que je m’agite pour le forcer à me pénétrer.
« Mets tes jambes autour de moi. Ouvre-toi, donne-moi ce que je désire. Offre-le moi. » Il mord doucement le creux de mon épaule et je me tortille d’envie, son torse musclé se frotte contre mes tétons sensibles tandis que sa cuisse pèse contre moi, il me force à le chevaucher, il appuie sans relâche contre mon c******s sensible afin que je m’abandonne.
Je me sers de lui comme d’un levier, je soulève mes jambes et me colle à lui afin que sa grosse bite frôle mon vagin. Une fois en position, je croise mes chevilles au-dessus de ses fesses musclées et essaie de l’attirer à moi, de m’empaler, mais il est trop gros, trop épais, et je pousse un gémissement frustré.
« Dis-le, partenaire, pendant que je te pénètre. Dis comment je m’appelle. Dis à qui appartient cette bite qui te pénètre. Dis le nom de celui à qui tu obéis. Dis-le. »
Son sexe se fraye un chemin, les lèvres de ma vulve s’écartent sur son passage, ma chatte se dilate. Je sens la chaleur de son érection. Je sens l’odeur musquée de mon excitation, du sexe. Sa bouche titille la peau sensible de mon cou. Je sens sa poigne de fer qui me cloue au mur, je ne peux échapper à ce sexe qui me pénètre violemment. Je le sens en moi, énorme, tandis que je l’enserre entre mes cuisses. Je sens ses fessiers se contracter tandis qu’il me pénètre.
Je rejette la tête en arrière et hurle son prénom, le seul qui importe.
« Mademoiselle Mills. »
La voix est douce, voire timide, ce n’est pas la sienne. Je fais comme si je n’avais rien entendu et me concentre sur sa bite qui me pénètre. Je n’ai jamais été dilatée aussi violemment, une légère brûlure se mêle au plaisir provoqué par son gros g***d qui fraye son chemin au plus profond de mes zones érogènes.
« Mademoiselle Mills. »
Une main se pose sur mon épaule. Froide. Petite. Ce n’est pas la sienne puisque dans mon rêve, elles sont posées sur mes fesses, il les pétrit, les malaxe en m’empalant, en me clouant au mur.
Je me réveille en sursaut et repousse cette main moite inconnue. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, la femme devant moi est la Gardienne Morda. Ce n’est pas l’homme de mon rêve. Oh mon Dieu, c’était un rêve.
Je pousse un cri perçant et essaie de reprendre mon souffle tout en la dévisageant.
Elle est bien réelle. La Gardienne Morda se trouve avec moi dans cette pièce. J’étais pas en train de me faire b****r par un mec dominateur et bien monté me susurrant des paroles torrides. Elle fait la tronche d’un chat constipé, elle a peut-être reculé en voyant la tête que je fais. Comment ose-t-elle interrompre ce rêve ? C’était la meilleure partie de jambes en l’air que j’ai jamais connue. Bon sang, quel rêve torride. Je n’ai jamais baisé au point de taper la tête contre le mur mais ça donne envie. Mon vagin se contracte au souvenir de cette bite. Mes doigts se languissent du contact de ses épaules. J’ai envie d’enrouler mes jambes autour de sa taille, de planter mes talons dans ses fesses.
C’est dingue ce rêve sexuel. Ici, maintenant. Merde alors, dommage que ce ne soit pas réel. Non, ce qui est vexant c’est que je suis censée avoir été recrutée pour partir au front avec la coalition, pas pour jouer une star du X. Je présume que le recrutement comprend une visite médicale, un examen gynécologique, la pose d’un implant contraceptif et des tests psychologiques. J’ai déjà bossé dans les forces armées, mais pas dans l’espace. Qu’est-ce que ça change ? Pourquoi la coalition me forcerait à faire un rêve érotique ? Parce que je suis une femme ? Ils veulent s’assurer que je ne vais pas me taper un collègue ? C’est absurde, mais alors pourquoi ce rêve torride ?
« Quoi ? » aboyais-je, furieuse qu’on m’ait ôté mon plaisir, gênée qu’elle me voit dans cet état.
Elle tressaille, visiblement pas habituée à ce que de nouvelles recrues se rebiffent. C’est bizarre, vu qu’elle en voit tous les jours. Elle a dit qu’elle était nouvelle à ce poste au centre de recrutement, mais j’ignore depuis quand elle y est. C’est bien ma chance, ce doit être son premier jour.
« Désolée pour le dérangement. » Elle parle d’une voix douce. On dirait une souris. De longs cheveux bruns ternes. Pas de maquillage, son uniforme lui donne un teint pâle. « Le test est terminé. »
Je regarde autour de moi en fronçant les sourcils. J’ai l’impression d’être chez le médecin avec ma blouse d’hôpital estampillée d’un motif rouge répétitif sur un tissu rêche. Le fauteuil ressemble à celui d’un dentiste mais les courroies qui enserrent mes poignets ne sont pas des plus agréables. Je tire dessus, je teste leur résistance mais elles ne bougent pas d’un pouce. Je suis bloquée. Et je n’aime pas ça du tout. Ça me rappelle le rêve où j’avais les mains clouées au-dessus de la tête, sauf que dans le rêve, c’était chouette. Vachement chouette. Excepté qu’il m’a demandé de lui obéir, de le laisser gérer. Ça ne rime à rien, je déteste déléguer. C’est moi qui conduis quand je sors avec des amis. C’est moi qui organise les fêtes d’anniversaire. Je fais les courses pour ma famille. J’ai un père et trois frères, tous exigeants. Ils m’ont élevé dans le même esprit mais ne se sont jamais permis de me donner des ordres. Ils m’ont harcelée, enquiquinée et mené la vie dure à chaque fois qu’un mec s’intéressait à moi. Ils se sont enrôlés dans l’armée et j’ai suivi le mouvement. J’adore commander, comme eux.
Mais je me sens piégée avec ces foutus liens. Piégée, sans aucune échappatoire. Je lance un regard noir à la gardienne.
Elle se redresse, on dirait qu’elle a grandi d’un ou deux centimètres.
« Le test est terminé ? Et mes aptitudes au maniement des armes ? Le combat à mains nues ? Le pilotage ? »
Elle se lèche les lèvres et se racle la gorge. « Vos… hum… je suis sûre que vos aptitudes sont impressionnantes, mais vu que le test est terminé, on va… en rester là. »
Je suis une combattante chevronnée, j’ai des années d’expérience, probablement plus que la plupart des recrues de la coalition. J’en déduis que leurs tests sont des simulations telles que celle que je viens de subir, ça me paraît bizarre, ça peut être plus rapide que de tester des soldats sur leurs aptitudes au tir ou en vol. Ce rêve sexuel est un nouveau test ? Je ne suis pas nymphomane mais je ne vais pas non plus cracher sur un mec s’il est canon. Y’a une grande différence entre b****r et combattre. A quoi ça peut leur servir de connaître mes préférences sexuelles ? Ils croient qu’une humaine ne résistera pas à un extraterrestre canon ? Merde alors, j’ai toujours fréquenté des mecs canons. Résister n’est absolument pas un problème.
A moins qu’ils essaient de prouver que j’ai un problème parce que je suis une femme qui s’est fait dominer et clouer contre un mur par un mec excité et bien membré ? Il n’a pas été v*****t. Je n’ai pas eu peur. J’ai eu envie de lui. Je l’ai supplié. Y’a pas eu d’explosions, sauf que j’ai failli jouir quand il m’a pénétré à fond. Je contracte les muscles de mon vagin, la réminiscence de ce rêve me donne envie de sentir le sperme de cet homme immense en moi.
A mon tour de m’éclaircir la gorge.
On frappe un coup sec à la porte, la gardienne pivote sur ses talons de feutre.
Une autre femme entre, elle porte un uniforme identique, sûre d’elle, elle a l’air de s’y connaître.
« Mademoiselle Mills, je suis la Gardienne Egara. Je vois que votre test est terminé. » La gardienne Egara est une brune aux yeux gris avec le port d’une danseuse. Ses épaules sont carrées, son corps mince et musclé. Elle est bien élevée, raffinée, sûre d’elle. Tout l’opposé de ce avec quoi j’ai grandi. La gardienne jette un coup d’œil sur tablette. Je présume qu’elle est satisfaite, mais elle ne laisse rien paraître.
Je lui souhaite ne serait-ce que la moitié de ce que je suis en train de subir et la regarde d’un sale air. « Vous pouvez me dire pourquoi je suis attachée ? »
Tout ce dont je me rappelle c’est d’être assise loin de la petite souris—tapie près de la gardienne—et que de prendre un petit comprimé dans sa main. Je l’avale avec un verre d’eau dans un gobelet en papier. Je suis nue sous ma blouse—je sens mes fesses nues sous le plastique rêche—et attachée. Je n’ai pas à porter cette ridicule blouse d’hôpital, mais un uniforme de guerrier en tant que combattante de la coalition.
La gardienne me regarde et m’adresse un sourire de circonstance. Tout en elle est professionnel, exceptée la souris.
« Certaines femmes ont des réactions disproportionnées lors du test. Les sangles sont là pour assurer votre sécurité.
– Donc vous pouvez me libérer maintenant ? »
Je ne me sens pas libre de mes mouvements avec les mains liées. En cas de danger, je pourrais toujours toucher mon agresseur puisque j’ai les jambes libres mais ils risquent de se rincer l’œil si je lève la jambe.
« Quand on aura terminé. Le protocole l’exige, » ajoute-t-elle, comme si ça changeait quelque chose.
Elle s’installe à la table face à moi, la souris prend place à ses côtés.
« Nous avons quelques questions à vous poser, Mademoiselle Mills. »
J’essaie de ne pas lever les yeux au ciel, l’armée est très à cheval sur la paperasse et l’organisation. Il ne serait pas étonnant qu’une entité militaire censée gérer plus de deux cents planètes membres me pose des questions qu’on ne m’ait jamais posé. Lors de mon incorporation dans l’armée américaine, la paperasse a duré des jours, et il s’agissait d’un petit pays, sur une petite planète bleue parmi des centaines d’autres. Merde alors, pourvu que les extraterrestres de la coalition ne mettent pas deux mois.
« D’accord, » répondis-je, j’ai hâte que ça se termine. Je dois retrouver mon frère, le temps presse. Chaque seconde passée sur Terre est une seconde pendant laquelle mon taré de frère peut faire des conneries et se faire tuer.
« Vous vous appelez bien Sarah Mills ?
– Oui.
– Vous n’êtes pas mariée.
– Non.
– Pas d’enfants ? »
Je lève les yeux au ciel. Je ne m’engagerais pas en tant que volontaire en service actif pour combattre la Ruche au fin fond de la galaxie si j’avais des gosses. J’ai signé pour m’engager pour deux ans et je n’ai pas d’enfants. Malgré la promesse faite à mon père sur son lit de mort.
« Non. Je n’ai pas d’enfants.
– Parfait. Vous avez été affectée sur la planète Atlan. »
Je me renfrogne. « C’est pas sur le front. » Je sais où se déroulent les combats puisque mes deux frères, John et Chris, sont morts dans l’espace et que Seth, mon frère cadet, est au combat.
« C’est exact. » Elle regarde derrière moi, comme si elle réfléchissait, dans le vague. « Si mes connaissances en géographie sont correctes, Atlan est à environ trois années-lumière de l’avant-poste le plus proche de la Ruche.
– Et qu’est-ce que je vais faire là-bas ? »
La gardienne me dévisage d’un air courroucé. « C’est de là qu’est originaire votre partenaire. »
Je reste bouche bée et regarde la femme, mes yeux sont si exorbités qu’ils vont sortir de leurs orbites. « Mon partenaire ? Qu’est-ce que je vais faire d’un partenaire ? »