Une bourrasque de vent soulève le brouillard pendant un moment, et j’aperçois au loin un gros arbre tordu, isolé, à une trentaine de mètres. Ben recule d’un pas en retirant ses mains, et je m’étonne de constater que son contact me manque. Je tire sur la corde et vise. Je ferme un œil et essaie de me concentrer sur l’en- coche au milieu de l’arc, puis d’aligner la flèche. Abaisse l’arc un peu, dit-il. Je fais ce qu’il dit. Maintenant, prends une profonde inspiration, puis relâche l’air lentement. J’inspire profondément, j’expire et je laisse aller. La corde se relâche, et la flèche s’envole. Je suis déçue de voir qu’elle ne frappe pas l’arbre. Elle le rate de plus d’un mètre. Je t’ai dit que c’était une perte de temps, je fais, agacée. Tu as tort, répond-il. C’était bien. Le problème